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Destinations

Le Chiapas, un endroit méconnu du Mexique à visiter absolument: voici mon itinéraire

Le Chiapas, au Mexique, est un état peu visité des Québécois.es. Pourtant, il mérite grandement le détour, que ce soit pour ses villes coloniales, ses sites archéologiques, mais aussi pour sa jungle luxuriante où l’on y trouve des sites naturels tous plus beaux les uns que les autres.

Pour accéder à ces merveilles, il faut toutefois avoir envie, et être prêt.e.s, à sortir des sentiers battus.  Voici le récit de mes quelques semaines passées dans le Chiapas, de San Cristobal de las Casas, jusqu’à Palenque, en passant par le parc Lagunas de Montebello, à la frontière du Guatemala. 

Les défis du Chiapas

Durant notre année sur la route, en famille, nous avons passé près de 5 mois à sillonner le Mexique. Dès le départ, le Chiapas était sur notre liste d’endroits à découvrir. Nous avions hâte d’accéder à ce grand territoire peu visité, mais qui comporte quelques défis. 

Entre autres, les stations d’essence sont très rares, on y trouve plutôt des vendeurs de bidons; l’état de la route laisse à désirer dans certains coins reculés du Chiapas; les réseaux cellulaires sont parfois inexistants; et l’instabilité politique peut parfois créer des remous, qui peuvent provoquer des barrages sur la route. Il faut donc demeurer autant que possible à l’affut et être toujours prudent.e.s. Après avoir bien fait «nos devoirs», on était prêt.e.s à découvrir ce coin de pays du Mexique!

Cañon del Sumidero

Notre premier arrêt au Chiapas a été le Cañon del Sumidero. Ici, on se promène en bateau sur le fleuve Grijalva à travers les parois rocheuses, d'une hauteur allant jusqu’à 1000m. On observe au détour quelques crocodiles et singes-araignées qui s’amusent en bordure de la rive. Puisqu’il faut prendre part à un groupe organisé, les arrêts sont toujours sensiblement les mêmes : Arbol de Navidad (le sapin de Noël), une formation calcaire de 750m de hauteur, remplie d’une mousse verdâtre; et la Capilla de colores (chapelle de couleurs) une grotte aux parois rosées, causées par une infiltration naturelle de minéraux, où l’on trouve une statue de la Vierge de Guadalupe. 

On se rend ensuite jusqu’au barrage hydroélectrique construit en 1980 et l’on revient en sens inverse à vive allure! La balade en bateau est d’une durée approximative de 2h30. Le tour est agréable, mais semble-t-il que la vue à partir des miradors est encore plus spectaculaire. Nous n’y sommes malheureusement pas rendus puisque nous ne pouvions pas y avoir accès avec notre chien!

San Cristobal de las Casas

Après quelques heures de route à partir du Cañon del Sumidero, on atteint San Cristobal de las Casas, perchée à 2200 mètres d’altitude. Il s’agit incontestablement de l’une des plus belles villes coloniales du Mexique. En plus d’être jolie, on s’y sent bien! Les petits hôtels où l’on trouve des chambres à prix modique (aussi peu que 15$ la nuit!) sont nombreux, tout comme les voyageurs qui arrivent d’un peu partout dans le monde. On peut s’y arrêter que quelques heures, ou encore y rester un mois, selon notre rythme et nos envies. 

 Il faut à tout le moins se rendre à la place centrale pour y admirer la cathédrale d’un beau jaune vibrant, marcher jusqu’à l’église de Santo Domingo et se perdre dans le très grand marché qui l’entoure! Ici, on trouve les meilleurs prix au Mexique! Il est difficile de résister aux très beaux textiles de toutes sortes.

Une autre journée permet de marcher jusqu’à l’église de la Guadalupe, ainsi qu’à celle de San Cristobalito, tout en prenant son temps à travers les rues colorées. 

Une visite dans le village voisin, à seulement 10km, s’impose également. À San Juan Chamula vit la communauté Tzotzil. On les reconnait facilement grâce à leur vêtement traditionnel en laine d’agneau noir. 

On vient ici afin d’entrer dans la petite église ornée d’une belle façade blanche, avec ses multiples détails colorés, où les rituels autochtones se mélangent à la religion catholique. Aucune photo n’est permise et ce qui se passe entre ces murs conserve une aura de mystère. À vous de le découvrir!

Uninajab et la cénote Chukumaltic

Après quelques jours de visites dans une ville, une pause s’impose. On s’est donc arrêté.e.s pour profiter des nombreux bassins d’eau à Uninajab. Tout le site est alimenté par des sources d’eau naturelles et les bassins sont creusés à même le roc. Pour une immersion complète mexicaine, on visite le lieu durant la fin de semaine, alors qu’il y a foule; mais si l’on préfère la tranquillité, on s’y rend durant la semaine.

À environ 1 km se trouve la Cénote Chukumaltic. Son bleu est intense et l’eau est totalement limpide. Il est possible d’y nager. Avec masque et tuba, il y a bien peu à voir, mais on a l’agréable impression d’être en apesanteur. La clarté de l’eau combinée à la profondeur de 70m provoque un drôle d’effet.

Les chutes El Chiflon

Après une vingtaine de kilomètres de route sinueuse, on atteint le site naturel El Chiflon. À travers un sentier d’environ 2 km, 5 chutes se dévoilent sous nos yeux, alimentées par le fleuve San Vicente. La plus belle est probablement la Ala De Angel, mais la plus impressionnante est El Vola de Novia avec ses 120 mètres de haut! À notre arrivée, on a été surpris par le grand nombre de touristes. On a vite compris que les «collectivos», les petits autobus, provenant de San Cristobal arrivaient tous vers 10h, mais ils repartaient vers 13h. En après-midi, on était donc seul.e.s sur le site!

À différents endroits, il est possible de se baigner dans les bassins bleutés. Même si l’eau est très froide, la baignade fait le plus grand bien alors que la température ambiante dépasse régulièrement 30 degrés.

Lagunas de Montebello

À moins de 2 heures de route de El Chiflon, et à environ 3 heures de San Cristobal de las Casas, on atteint le parc national Lagunas de Montebello. Comme son nom l’indique, les lacs sont partout dans cet immense territoire, mais seulement une dizaine sont accessibles au public. Les plus visités sont Montebello, Cinco Lagos, Lac Pojoj, Lago Tziscao et Lago International. Le lac Tziscao est parfait comme camp de base. On y trouve un camping et de nombreuses villas. De là, on peut marcher jusqu’au Lago international, un tout petit lac, et mettre les pieds au Guatemala, sans même avoir à sortir son passeport! À seulement quelques minutes de route, une randonnée de 5 km permet de faire le tour de Cinco Lagos, ou encore d’aller faire un tour en radeau de bois sur le lac Pojoj. 

On a opté pour la promenade à pied, et même si le soleil n’était pas au rendez-vous pour observer toutes les nuances de bleu, les différents points de vue sur le lac en valaient la peine! De plus, la végétation à travers le sentier impressionne à chaque tournant.

Las Nubes

L’expression voyager hors des sentiers battus se ressent principalement après notre sortie du parc Lagunas de Montebello. Après une route ardue (parcourir 70km, nous prendra 3 heures), on atteint le centre écotouristique Las Nubes, un site principalement visité par les Mexicains. On trouve un immense site naturel parsemé de bassins bleutés. Une courte ascension en forêt permet d’accéder à un point de vue sur ceux-ci. 

Tout en bas, on peut approcher incroyablement près des chutes et en ressentir toute leur puissance. Bref, peu importe où l’on se trouve, le spectacle devant nos yeux est saisissant! En bonus, on peut se baigner à différents endroits! Directement sur le site, il est possible d’y faire du camping ou encore de louer de petites villas. Pour notre part, il s’agit de l’un de nos coups de cœur au Chiapas, même si son accès, surtout en autobus modifié, est des plus ardus!

Las Guacamayas

La tournée du Chiapas se poursuit jusqu’au petit village de Las Guacamayas. Pour s’y rendre, la patience est de mise. L’état de la route est souvent lamentable alors qu’une voie disparait parfois dans un trou immense. Mais, la récompense est grande.  

Ce village, à la frontière de la Biosphère Monte Azules, en plein cœur de la jungle, est voué à la protection des Aras rouges. La réserve s’assure des veiller sur les œufs abandonnés, afin que les aras rouges puissent voir le jour. Lorsqu’ils atteignent l’âge adulte, ils retrouvent leur liberté. 

Bien sûr, l’endroit est idéal pour observer ces beaux oiseaux, mais, la jungle permet aussi un réveil au son du cri des singes hurleurs. Les promenades permettent d’observer les singes-araignées qui s’amusent dans les arbres ici et là! En gardant le regard vers le ciel, il est aussi possible d’y voir des toucans et espérer les voir se poser afin de les admirer plus longuement. Bref, l’endroit est… magique. Mais, pour en apprécier pleinement ce spectacle de la nature, il faut pouvoir s’y poser davantage que quelques heures. On y a passé 3 jours et ce n’était pas assez. 

Encore une fois, même dans cet endroit reculé, il est possible d’y louer une villa, entre autres à El Retono. Avec un peu de chance, on y nourrit Beto, un singe abandonné dont les propriétaires ont pris soin, qui revient en fin de journée pour prendre sa collation.

Yaxchilan

Après quelques jours, dans un tel paradis, il est difficile de reprendre la route, toujours cahoteuse. Mais, d’autres merveilles nous attendent.

On peut fouler le site archéologique Yaxchilan uniquement après une trentaine de minutes de bateau, à partir de Frontera Corozal. Idéalement, il faut réussir à prendre la première pirogue de la journée, ce qu’on a fait! On était donc seul.e.s à découvrir Yaxchilan aux petites heures du matin. 

À Yaxchilan, on bascule dans un autre univers, même si la jungle demeure, tout comme les cris des singes hurleurs. Malheureusement, puisque notre bateau nous attend, la visite est minutée. On a seulement deux heures pour se promener à travers ces ruines mayas qui auraient été érigées vers les années 300 pour être complètement abandonnées vers la fin des années 800. C’est fascinant de traverser ces constructions et d’imaginer la vie qui a pu s’y dérouler à une tout autre époque.

On ressort de la jungle et on apprécie le grand air durant le retour en bateau! Mais la chaleur nous rattrape rapidement. 

Las Golondrinas

Heureusement, à moins d’une heure de route se trouve Las Golondrinas, un tout petit site avec une belle chute et où l’on peut se baigner! En plus, on peut dormir dans le stationnement si l’on voyage avec sa propre maison sur roue, ou encore y louer une chambre sur place.  On s’y prélasse donc tout l’après-midi, en allant derrière les chutes ou encore en se faisant masser par les jets plus ou moins forts. Le lieu est parfait pour la détente et faire baisser notre température corporelle!

Palenque

Enfin, un dernier arrêt s’impose dans le Chiapas, le célèbre site archéologique Palenque, faisant partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Bien que le site soit plus petit que d’autres cités mayas telles que Tikal et Copán, il possède des trésors architecturaux et sculpturaux incommensurables. 

Les temples et les pyramides impressionnent et fascinent par leur histoire; et les mystères demeurent nombreux. On y a d’ailleurs retrouvé la tombe du célèbre roi Pakal, en 1952, ainsi que le tombeau de la reine rouge, en 1994! Un autre fait captivant: ce que l’on voit consiste uniquement à 2%. 98% de la célèbre cité Maya, qui aurait vu le jour 100 ans av. JC est toujours ensevelie sous la jungle! 

Après un mois passé sur ce territoire, c’est déjà le moment de poursuivre notre route. Le Chiapas, par la diversité des sites qu’on y retrouve, conservera une place particulière dans nos souvenirs de notre année sur la route. À vous maintenant de le découvrir!

Suivez nos aventures à bord de Bleu Nomade.

Pour davantage d'informations, consultez le site touristique du Chiapas.

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