C’est au terme d’un incroyable périple de deux semaines à bord du bateau d’expédition Ocean Endeavour d’Adventure Canada que je me suis retrouvée à Terre-Neuve. Tout juste après avoir quitté le sauvage Labrador, j’ai plongé tête et cœur premiers dans les splendeurs de ce recoin du Canada que depuis longtemps je me promettais de visiter. Celle que l’on surnomme « The Rock » m’a accueilli les bras grands ouverts, à coups de grands espaces, de rayons de soleil, de lacs aux reflets bleutés et d’images colorées.
Saint-Jean de Terre-Neuve
J’ai eu la chance de faire mon entrée et d’admirer le fameux port de St-Jean de Terre-Neuve depuis le pont supérieur de mon navire, sous un soleil qui semblait ce jour-là ne briller que pour nous. C’est le corps toujours un peu houleux que j’ai découvert cette ville aux multiples collines et aux rues escarpées - dont la fameuse Gower Street et son enfilade de maisons aux façades multicolores - qui m’a tout de suite rappelé la belle San Francisco.
Entre le saisissant point de vue sur le port, les fjords puis la ville depuis le venteux observatoire du cap Spear, et la visite du Lieu historique national de Signal Hill et de la tour Cabot, j’ai humé le vent marin et pu enfin voir de mes yeux ces typiques maisons de pêcheurs colorées. Tout près, les sentiers de randonnée pédestre de Signal Hill m’invitaient à me joindre aux quelques marcheurs qui se baladaient en hauteur, au bord de l’eau.
J’ai osé grimper sur un vélo le temps d’une balade d’une quinzaine de kilomètres menant du haut du centre-ville au plus ancien phare de Terre-Neuve - Forth Amber - dressé sur la pointe de terre la plus à l’est d’Amérique du Nord. Quant aux maisons rouges, bleues et jaunes du quartier résidentiel The Battery posées sur les rochers, je les ai contemplées depuis la rive la moins fréquentée, le vélo à mes pieds, légèrement perdue dans mes pensées.
Sarah-Émilie Nault
En ville, les rues Water (la plus vieille rue en Amérique du Nord) et Duckworth Street m’ont charmé avec leurs jolies boutiques de cadeaux, de livres et de vêtements, leurs quelques restaurants et leurs cafés (mes préférés: le populaire Rocket Bakery et le hip Fixed Café). Quant à la Quidi Vidi Village Plantation, à quelques kilomètres de là, c’est son petit port, ses ateliers et boutiques d’artisans locaux et ses terrasses au bord de l’eau - dont celle de la populaire microbrasserie Quidi Vide Brewery brassant la bière Iceberg composé d’eau… d’iceberg ! – qui m’ont donné des envies de moments partagés entre amis.
En soirée, nous n’avons pu faire autrement que de joindre nos pas à ceux des danseurs emplissant à craquer les pubs irlandais de la plus-que-festive George Street; là où la musique traditionnelle live emplie les rues jusqu’au petit matin (notamment au pub terre-neuvien irlandais O’Reilly’s).
Le Lieu historique national de L’Anse aux Meadows
Nous nous y sommes rendus très tôt le matin, en filant en zodiac sous une pluie glaciale qui allait se transformer en brume épaisse puis se disperser doucement comme pour renforcer l’aura de mystère de cet endroit légendaire.
Sur la Grande Péninsule du Nord terre-neuvienne, le Lieu historique national de L’Anse aux Meadows se veut un arrêt incontournable pour qui s’intéresse à l’archéologie et à l’histoire: celle des Vikings! L’unique site viking authentifié en Amérique du Nord - classé au patrimoine mondial de l’UNESCO - comporte les plus anciens vestiges de la présence des Européens dans cette partie de l’Amérique. C’est cette histoire que nous ont raconté les guides de Parcs Canada lors d’une visite guidée sillonnant le site et ses longs trottoirs de bois.
Le long du sentier, les sites archéologiques et fondations de huit bâtiments scandinaves datent du XI siècle. Plus loin, à l'intérieur de ce campement reconstitué, trois huttes de terre abritent des personnages costumés heureux de raconter leur histoire tout en se réchauffant autour du feu. Ils sont des artisans, des marchands, des cuisinières ou encore des guerriers Vikings offrant aux visiteurs un fascinant retour dans le temps.
Sarah-Émilie Nault
Le parc national Terra Nova
Dernier arrêt de notre périple nordique avant d’atteindre Saint-Jean de Terre-Neuve, le parc national Terra Nova m’a tout de suite fait sentir que j’étais de retour à la maison. Cette randonnée d’une dizaine de kilomètres à travers la forêt boréale m’a rappelé mon beau Québec, qu’il me semblait étrangement avoir quitté depuis des mois. En compagnie de quelques amis voyageurs, j’ai profité de ces précieux moments de silence en pleine nature pour faire le point sur cette grande aventure. Un périple m’ayant mené jusqu’à cette pointe du Canada que je ne connaissais pas, mais qui me semblait pourtant si familier.
Sarah-Émilie Nault
Dans ce parc entouré de fjords et d’eaux claires où nagent les baleines en été, assise sur un rocher planté sur la plage, encerclée de lits de fougères orangées ou couchée dans l’herbe à écouter un ami musicien chanter, je me suis à nouveau retrouvée parfaitement heureuse et à ma place au cœur de cette nature parfaite, canadienne de surcroit.
L’auteur tient à remercier :
-Adventure Canada ((https://adventurecanada.com) pour cette incroyable opportunité
-MEC plein air (https://www.mec.ca) pour les vêtements et accessoires de plein air nécessaires lors de ce grand voyage
-L’hôtel JAG de Saint-Jean de Terre-Neuve http://www.steelehotels.com/our-hotels/jag/#sect-overview) pour son accueil chaleureux