Le vol MH 370 de Malaysian Airlines entre Kuala Lumpur et Pékin a disparu le 8 mars 2014. 10 ans plus tard, cette disparition demeure la plus grande énigme du monde de l'aviation. Depuis ce moment tragique, on cherche des explications, on émet des hypothèses. C'est le cas, chaque fois qu’un avion disparait. Certaines disparitions d'avions restent inexpliquées. D’autres ont été résolues au bout de plusieurs jours, mois ou années. Mais toutes ont suscité leurs lots de questionnements.
La première disparition de toutes, celle de Matias Peréz, en 1856
Matias Perez était un Portugais qui vivait à Cuba. Enthousiasmé par la popularité toujours croissante des aéronefs, il était devenu pilote de montgolfières. On sait qu’il avait fait au moins trois voyages en ballon, avant sa disparition.
Un jour de 1856, la montgolfière de Peréz décolla du centre de La Havane, sous les applaudissements de quelques centaines de personnes. Quelques minutes plus tard, le ballon sortit du champ de vision de la foule et disparut.. On ne revit jamais Matias Peréz. L’histoire a laissé une expression aux Cubains: «Voló como Matías Pérez » (il a volé comme Matias Perez), pour parler d’une personne ou d’un objet ayant disparu sans explications.
La disparition d’Amelia Earhart, en 1937
Amelia Earhart était une aviatrice américaine née en 1897 et disparue en 1937. La jeune femme fit son premier vol en 1920, à 23 ans, et battit, deux ans plus tard, le record féminin de vol en altitude. En 1928, elle devint la première femme à survoler l’Atlantique, devenant ainsi une célébrité internationale. En mai 1932, elle fut la première femme à faire un vol en solitaire au-dessus de l’Atlantique. Le 1er juin 1937, Earhart et son navigateur, Fred Noonan quittèrent Miami à bord d’un bimoteur Lockheed Electra 10-E, pour un vol autour du monde.
Ils disparurent 28 jours plus tard, après un arrêt en Nouvelle-Guinée. Il ne leur restait que 7000 milles à parcourir pour compléter leur tour du monde. Pendant quatre mois, le gouvernement américain d’alors, celui de Roosevelt, lança une dizaine de navires et une cinquantaine d’avions à la recherche d’Earhart et Noonan. Aucune trace de leur appareil ne fut retrouvée. Sur la photo, l’aviatrice américaine Amelia Earhart avec son navigateur, le capitaine Fred Noonan, dans le hangar de la base militaire de Parnamerim, à Natal, au Brésil, le 11 juin 1937. Juste avant leur départ autour du monde.
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La disparition de Glenn Miller, en 1944
Glenn Miller était un célèbre tromboniste et chef d’orchestre de jazz américain, né le 1er mars 1904 en Iowa et disparu le 15 décembre 1944. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le capitaine Miller dirigeait le Glenn Miller Army Air Force Band, un populaire orchestre militaire de jazz et de danse, basé à Londres. Le 15 décembre 1944, le musicien embarqua dans un petit avion pour se rendre en France et y préparer l’arrivée de son orchestre. Il y avait ce jour-là un épais brouillard. L’avion n’arriva jamais à destination.
Selon certains historiens, l'appareil aurait par mégarde traversé au-dessus de la Manche une zone réservée au délestage des bombardiers alliés qui, de retour d’Allemagne, se débarrassaient, avant l'atterrissage, des bombes qu'ils n'avaient pu larguer sur l'ennemi. Le petit avion qui transportait Miller aurait été touché par l’un des projectiles ou encore, déséquilibré par le souffle des explosions. Sur la photo, le musicien et chef d’orchestre américain Glenn Miller, portant l’uniforme de la U.S. Air Force, vers 1942.
Les disparitions du triangle des Bermudes
Plusieurs navires et avions ont disparu sans laisser de traces au cours des décennies dans le large espace triangulaire de l’océan Atlantique, appelé le triangle des Bermudes, dont les points imaginaires sont les Bermudes, la Floride et Puerto Rico. La première disparition eut lieu le 5 décembre 1945. C’était celle du vol 19 de la US Navy. Cinq avions torpilleurs TBF Navy Avenger de la marine américaine, conduits par Charles Taylor, un instructeur expérimenté, décollèrent de Fort Lauderdale, en Floride, pour un vol d’entrainement. Une heure et demie après le début du vol, les pilotes déclarèrent qu’ils étaient désorientés et qu’ils ne reconnaissaient pas les paysages qu’ils voyaient.
Par transmission radio, Taylor expliqua à la Naval Air Station de Fort Lauderdale que ses compas ne fonctionnaient plus. Malgré leurs efforts, les contrôleurs au sol n’arrivèrent pas à repérer les positions de la mission. Les éléments s’en mêlèrent, les pilotes, désorientés, ne purent trouver de lieu pour atterrir. Aucun des 14 soldats n’en sortit vivant. Et plus étrange encore, l’un des avions envoyés à la recherche de la mission disparut lui aussi, avec les 13 membres de son équipage. Sur la photo, deux avions torpilleurs TBF-1 Avenger en plein vol, vers 1942.
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La disparition du Star Tiger, en 1948
Un avion de la British South American Airways (BSAA), le Star Tiger, disparut tout aussi mystérieusement dans le triangle des Bermudes, le 30 janvier 1948. L’avion avait décollé de Santa Maria, aux Açores, pour se rendre aux Bermudes. Il transportait 25 passagers et le voyage devait durer 12 heures. Les vents étaient violents, l’avion devait voler bas pour les éviter, tout en suivant les feux de l’avion de surveillance qui les guidait à travers la tempête. Les turbulences firent dévier le Star Tiger. L’avion de surveillance arriva à bon port vers 4h du matin, mais le Star Tiger, lui, ne réapparut jamais. La disparition du Star Ariel, en 1949 Un autre avion de la BSAA et semblable au Star Tiger, le Star Ariel disparut le 17 janvier 1949, durant un vol partant des Bermudes vers la Jamaïque. Le décollage se déroula par temps clair et sans turbulences, mais des problèmes de communication survinrent durant tout le vol.
Le Star Ariel ne parvint jamais à destination et la recherche des 20 passagers et de l’équipage fut abandonnée au bout de huit jours. Une enquête conclut que la cause de la disparition restait inconnue. Selon un ancien directeur de la BSSA, le Star Ariel et le Star Tiger auraient été sabotés par un «saboteur de guerre bien connu» et le premier ministre britannique Clement Atlee aurait personnellement ordonné que cessent toutes les recherches.
La disparition du Star Dust, en 1947
Quand le Star Dust, une version civile du bombardier Lancaster, disparut lors d’un vol en partance de Buenos Aires, en Argentine, en direction de Santiago, au Chili, il laissa derrière lui bien des questions. L’avion, une autre propriété de British South American Airways (BSAA), transportait 11 personnes. Piloté par Reginald Cook, un pilote expérimenté, i’appareil quitta Buenos Aires à 13 h 46, le 2 août 1947, en route vers les Andes. L’avion n’atteignit jamais sa destination. L’opérateur radio envoya un dernier message en morse, « STENDEC », puis plus rien. Les théories sur ce qui arriva à l’avion — et sur le sens du dernier message, — se sont multipliées avec les années.
Attaques d’extraterrestres, sabotages, explosions délibérées pour détruire des documents diplomatiques transportés par un passager, l’histoire nourrissait bien des imaginaires. Le Star Dust ne fut retrouvé que 50 ans plus tard, en 1997, quand deux alpinistes argentins trouvèrent des fragments de moteur et des bribes de tissu. Une expédition ultérieure permit de trouver des restes humains. Les experts conclurent alors que l’appareil aurait été victime d’une température peu clémente, qu’il aurait causé une avalanche en s’écrasant sur le mont Tupangato avant d’être enseveli sous la neige.
La disparition du Flying Tiger, en 1962
Le Flying Tiger, un avion militaire américain, quitta l’île de Guam, située dans l’océan Pacifique et qui fait partie des îles Mariannes. En 1962, avec plus de 90 passagers et faisant route vers les Philippines, le Flying Tiger disparut. Les pilotes n’envoyèrent aucun signal de détresse et les 1300 personnes impliquées dans la recherche par l’armée américaine ne trouvèrent jamais trace de l’appareil L’équipage d’un navire-citerne libérien déclara avoir vu une lumière «intensément lumineuse» dans le ciel à une heure correspondant à celle du vol, mais l’armée américaine conclut qu’on était «incapable de déterminer la cause probable de l’incident».
La disparition du vol 571, en 1972
Le 13 octobre 1972, le vol 571 de la Force aérienne uruguayenne quitta l’Uruguay en direction du Chili, transportant 45 passagers et membres d’équipage, dont l’équipe de rugby de Montevideo. On ne le retrouva que 72 jours plus tard. 16 des 45 passagers étaient encore en vie, malgré les conditions extrêmes de faim, de froid et d’isolement dans lesquelles ils étaient.. Près de deux mois après l’accident, le 12 décembre, deux des survivants, Nando Parrado et Roberto Canessa, décidèrent de quitter l’avion pour aller chercher de l’aide.
Ils marchèrent pendant dix jours et 55 kilomètres dans la neige, jusqu’à ce qu’un muletier les découvre sur le bord d’une rivière. Le 23 décembre, après 72 jours passés seuls dans les montagnes, les 13 autres survivants furent secourus. On apprit alors que si les 16 survivants avaient survécu, c’était parce qu’ils avaient eu recours au cannibalisme, en se nourrissant des cadavres des autres passagers. L’histoire a donné lieu à un film en 1993, Les Survivants (Alive).
La disparition du vol 990 d’EgyptAir, en 1999
Un mystère entoure l’écrasement du vol 990 d’EgyptAir qui quitta New York le 31 octobre 1999, en destination du Caire, et qui disparut dans l’Atlantique, amenant avec lui 217 personnes. Les Américains accusèrent le copilote, Gamil el-Batouty. Selon eux, Gamil aurait voulu se venger d’un directeur d’EgyptAir, passager dans l’avion, qui l’avait réprimandé pour harcèlement sexuel. La boite noire de l’appareil révéla par la suite que le pilote en chef aurait dit à Gamil que ce vol allait être son dernier. Ce à quoi le copilote répondit: «Ce sera aussi votre dernier». Pendant que le pilote en chef était aux toilettes, Gamil murmura «Je mets ma foi en Dieu» avant de fermer le pilote automatique et faire plonger l’avion.
Phrase qu’il répéta pendant que l’avion piquait du nez. Les Égyptiens ne furent pas d’accord avec les conclusions des Américains. Selon leur enquête, la disparition de l’avion serait liée à une défaillance technique. Sur la photo, des agents de la garde nationale à l’aéroport Nantucket Memorial, après que le vol 990 d’EgyptAir a plongé au large de Nantucket, au Massachusetts, en pleine nuit, le 31 octobre 1999.
La disparition de Steve Fossett, en 2007
Steve Fossett était un aventurier américain de 63 ans qui, en 2006, fut la première personne à faire un vol solitaire autour du monde sans jamais faire le plein. Le 3 septembre 2007, l’homme s’envola du Nevada et disparut à jamais. Ce n’est qu’un an et demi plus tard que l’on retrouva la carcasse de son monomoteur, à la suite d’une chasse à l’homme ayant impliqué plusieurs agences, collaborateurs et bénévoles.
Les enquêteurs finirent par conclure que des vents violents étaient probablement la cause de l’écrasement. Sur la photo, l’aventurier Steve Fossett posant près de son avion, le 23 mai 2006.
Les disparitions du «nouveau triangle des Bermudes»
Un bimoteur vénézuélien disparut en 2008, avec 14 personnes à bord. Il ne fut retrouvé que cinq ans plus tard, dans les eaux d’une île de villégiature vénézuélienne. La carcasse du petit avion fut retrouvée à 9 km (5,6 mi.) au sud de l’archipel de Los Roques, à une profondeur de 900 m (3 000 pi.). Le pilote avait rapporté des problèmes de moteur peu avant de perdre le contact avec les contrôleurs aériens le 4 janvier 2008.
Le bimoteur de Transaven Airlines avait quitté l’aéroport de Caracas pour rejoindre celui de Los Roques, quand son pilote annonça que l’un des moteurs était brisé. On retrouva le corps du copilote dans la mer de Los Roques des jours plus tard, sans qu’on puisse retrouver la carcasse de l’appareil, le reste de l’équipage ou les passagers. Cette disparition fut le début de ce que les habitants de Los Roques appellent maintenant « le nouveau triangle des Bermudes ». Plus d’une douzaine d’avions se sont écrasés, ont disparu ou ont déclaré des urgences alors qu’ils survolaient la région de Los Roques.
La disparition du vol 447 d’Air France, en 2009
Un Airbus A330 d’Air France, parti de Rio en direction de Paris avec 288 passagers et membres d’équipage, disparut au-dessus de l’Atlantique, le 1er juin 2009. Le rapport final suggéra que des cristaux de glace avaient obstrué les tuyaux de l’appareil, amenant le pilote automatique à se déconnecter. L’équipage aurait tenté de résoudre le problème, sans y parvenir, et l’avion aurait plongé dans l’océan. Au cours des mois suivants, on repêcha 50 corps et l’on retrouva la boite noire du vol 447 en mai 2011, ainsi que 104 corps supplémentaires. Les corps de 74 passagers ne furent jamais retrouvés.
La disparition de Vittorio Missoni, en 2013
Un petit appareil transportant le directeur de la maison de mode italienne Missoni disparut au large des côtes du Vénézuéla en janvier 2013. Vittorio Missoni et sa femme faisaient partie des six personnes à bord de l’avion qui avait quitté l’archipel de Los Roques en direction de Caracas avant de disparaitre complètement des radars. L’appareil ne fut retrouvé que six mois plus tard, ainsi que six corps, dont ceux du couple Missoni. Cette disparition n’a que confirmé le titre de «nouveau triangle des Bermudes» de cette région du globe.
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