Mise en contexte : vous avez un souper prévu au programme ce week-end? Ou vous désirez susciter (positivement) l’attention de vos collègues et de votre boss au prochain 5 à 7 en ayant une conversation éclairée sur les sujets chauds de l’heure? Parfait : on a décidé de vous aider en démystifiant des sujets de société! C’est au tour de l’appropriation culturelle de se retrouver sous nos projecteurs, un sujet où plusieurs peinent à s’y retrouver…
L’expression « appropriation culturelle » est assez récente pour de nombreuses bouches et oreilles. Il est vrai qu’on en entend beaucoup parler, depuis plusieurs mois, ce qui nous pousse à nous demander pourquoi, si c’est une problématique qui perdure depuis des décennies (son concept en tant que tel serait né dans les années 1990) on ignorait son « existence » proprement dite.
La définition officielle de l’appropriation culturelle peut être utile dès le départ pour mieux comprendre tout ce qui l’englobe. Ainsi, l’appropriation culturelle est une utilisation, par une personne ou un groupe de personnes, d’éléments culturels appartenant à une autre culture, généralement minoritaire, d’une manière qui est jugée offensante, abusive ou inappropriée.
Ça, c’est la définition officielle. Maintenant, il est important de savoir, d’essayer de comprendre jusqu’où vont les limites de l’appropriation culturelle.
Un échange bénéfique, oui mais…
À prime abord, l’appropriation culturelle peut être vue positivement lorsqu’elle s’effectue de façon juste et égalitaire. En quelque sorte, on peut appeler ça une belle ouverture sur le monde, comme lorsqu’on découvre les mets typiques d’une autre culture où qu’on apprécie écouter sa musique! À l’évidence, le problème n’est pas à ce niveau, car toutes les cultures échangent entre elles de cette manière. Il s’agit d’un beau phénomène universel, voire inspirant. Cependant, quand une culture – souvent dominante – « pige » dans les éléments appartenant à une autre culture pour en utiliser un qui ne lui appartient pas du tout, à sa guise et sans son consentement, sans que ce ne soit bénéfique pour ladite culture « volée », là on peut parler d’appropriation culturelle.
Souvent, l’objectif de la personne prise en défaut, si on peut dire ça ainsi, n’est pas de blesser qui que ce soit, si on parle de mode ou de goûts vestimentaires, notamment. Par exemple, plusieurs festivals interdisent dorénavant le port de costume traditionnel autochtone. C’est le cas, notamment, du festival de musique extérieur Osheaga qui mentionne sur sa page officielle que « le port des coiffes de guerre des Premières nations (à nos festivals) n’est pas permis. Ces coiffes ont une signification spirituelle et culturelle dans la communauté autochtone et afin de respecter les traditions et la dignité des peuples autochtones, Osheaga demande aux fans et aux artistes qui participent au festival de ne pas utiliser ce symbole en tant qu’accessoire mode ».
Bref, c’est un peu la même chose que lorsque quelqu’un se costume en une personne d’une autre culture à l’Halloween : OK, son intention n’est peut-être pas de se moquer de l’autre, mais son geste n’est pas flatteur, ni bénéfique pour l’autre culture…
Ça va? Vous nous suivez jusqu’ici?
Et l’ouverture sur le monde, là-dedans?
Il ne faut pas partir en panique non plus et croire que du jour au lendemain, il est « mal vu » de manger des sushis ou des egg rolls si vous n’êtes pas d’origine japonaise ou chinoise! Dans un but de partager tous les petits bijoux qui constituent la richesse de la beauté de sa culture, un peuple est fier de voir les autres démontrer une appréciation en lui faisant un petit clin d’œil positif et constructif par-ci par-là. C’est lorsque l’appropriation culturelle est utilisée de manière à encourager des attitudes négatives contre un autre peuple qu’il y a un problème. Ainsi, l’appropriation culturelle en vient à banaliser des faits importants d’une culture, de ses luttes et de ses fiertés qui la définissent… Comme si ses expériences du passé et ses symboles culturels ne voulaient rien dire, en quelque sorte. Que n’importe qui pouvait se les approprier, effaçant du coup toute la symbolique qu’ils ont.
Lorsqu’un emprunt entre des cultures se fait dans une situation où une de ces cultures domine l’autre. L’appropriation culturelle négative, c’est exactement ça.
Maintenant qu’on a exploré « le qui, le quoi, le quand, le comment et le pourquoi » de la chose, vous sentez-vous prête à entamer la conversation à ce sujet avec vos proches?
Bonne discussion!
Sources :
lesglorieuses.fr
ledevoir.com
leveilleur.espaceweb.usherbrooke.ca
lemonde.fr
lequebecois.org
gdt.oqlf.gouv.qc.ca
thecanadianencyclopedia.ca
ici.radio-canada.ca