Mise en contexte : vous avez un souper prévu au programme ce week-end? Ou vous désirez susciter (positivement) l’attention de vos collègues et de votre boss au prochain 5 à 7 en ayant une conversation éclairée sur les sujets chauds de l’heure? Parfait : on a décidé de vous aider en démystifiant des sujets de société! On s’attaque ici au prix de l’essence, parce que qui ne chiale pas au moins trois fois par mois à ce propos?
Vous tentez de repousser ce moment le plus possible, mais là, vous savez que vous n’avez plus le choix, c’est inévitable : vous devez aller refaire le plein de carburant à défaut de quoi votre voiture devra rester endormie dans votre entrée, ce qui est moins pire, on va se le dire, que si elle choisit de s’éteindre au beau milieu de l’autoroute ou d’un pont! Si c’est votre jour de chance, le prix affiché à la pompe sera bas, mais une longue file de véhicules risque de vous faire rager, si vous êtes pressée. Dans le cas contraire, si vous êtes malchanceuse, le prix affiché à la pompe sera élevé et vous devrez peut-être revoir votre budget de la semaine! Bref, il est bien difficile d’éprouver du bonheur face au prix du carburant.
Maintenant qu’on a établi le type de relation que vous pouvez entretenir avec le prix de l’essence, observons qu’est-ce qui est responsable de ces changements d’humeur si fréquents…
Des négociations à n’en plus finir
À l’évidence, ce n’est pas une seule personne – et encore moins un des employés de la station d’essence la plus près de chez vous, donc cessez de le prendre personnel – qui a pour tâche de fixer le prix de l’essence. Un processus important se cache derrière cette prise de décision :
- Premièrement, le pétrole brut est une marchandise négociée à l’échelle mondiale. Les producteurs canadiens n’ont pas vraiment leur mot à dire, ils n’exercent aucune influence sur les prix fixés au niveau international. Pourquoi? Tout simplement parce que la production de pétrole brut ici, au Canada, ne représente qu’un faible pourcentage de la production mondiale. Du coup, on embarque bien malgré nous dans le classique jeu de l’offre et de la demande… Le pétrole brut représente en moyenne 37% du prix de l’essence.
- Ensuite, les coûts de raffinage et de commercialisation entrent en ligne de compte. C’est quoi ça, le « coût de raffinage »? C’est la somme qu’un raffineur – une entreprise qui transforme le pétrole brut en essence raffinée – se met dans les poches pour couvrir ses propres frais. À noter que le pétrole brut et la marge de raffinage constituent le prix à la rampe de chargement et que cet indice est mis à jour de façon quotidienne pour déterminer le prix à la pompe. Le raffinage représente environ 15% du prix de l’essence.
- Évidemment, il ne faut pas oublier le coût du transport, car l’essence ne se déplace pas magiquement d’une raffinerie à une station-service. Mais là, on parle d’environ 0, 3% du prix total de l’essence.
- Puis, il y a aussi la marge de détail. Ce montant est déterminé en fonction de la somme déboursée par le gérant d’une station d’essence, lorsqu’il achète son essence. Puisque ça comprend les frais d’exploitation de la station-service et le profit du détaillant, il est normal que ça varie un peu d’un commerce à un autre. La marge au détail représente environ 8% du prix de l’essence.
Ça va? Vous nous suivez jusqu’ici?
Quand l’essence s’enfle la tête
Il ne reste plus qu’un très gros morceau pour expliquer le prix de l’essence : les taxes sur le carburant. Impossible de les oublier, elles. Ce sont elles qui enragent probablement le plus tout propriétaire d’un véhicule qui se nourrit au carburant! Les niveaux de taxation varient selon les provinces et parfois aussi selon les villes. Pourquoi? Car certaines villes possèdent une taxe municipale sur le carburant ou encore des taxes sur le carbone. Le fait est que les taxes sur le carburant, elles, sont contrôlables, contrairement au pétrole brut ou au coût de raffinage, par exemple. C’est probablement ce qui fâche autant tout le monde : si certains élus – que ce soit au niveau municipal, provincial ou fédéral – mettaient leur pied à terre et reconsidéraient un peu certaines de ces taxes, la situation pourrait être bien différente, plus « légère » pour le portefeuille des contribuables. Mais bon, en ce moment, la taxation représente environ 40% du prix de l’essence (notamment dans la région de Montréal).
Voilà pourquoi il peut être intéressant d’explorer d’autres options comme le covoiturage, le transport en commun ou les véhicules électriques… Mais tenons-nous en à un seul sujet, pour l’instant!
Maintenant qu’on a exploré « le qui, le quoi, le quand, le comment et le pourquoi » de la chose, vous sentez-vous prête à entamer la conversation à ce sujet avec vos proches?
Bonne discussion!
Sources :
petro-canada.ca
caaquebec.com
fondsfmoq.com
lafinancepourtous.com
protegez-vous.ca
rncan.gc.ca