Il y a un an, un jeune couple russe faisait les manchettes pour avoir nommé leur premier bébé Lucifer. Ils refont le coup cette année, en nommant leur deuxième fils Voldemar.
Oui, comme dans « celui dont on ne doit pas dire le nom ».
Les employés du bureau des enregistrements de la ville de Perm, au centre de la Russie, avaient bien essayé de convaincre les jeunes parents de ne pas nommer leur premier-né Lucifer, même s’ils n’avaient aucune raison légale de refuser ce prénom peu usité.
Remerciements pour services rendus
« Je voulais l’appeler Lucian, avait expliqué la jeune mère après la naissance de son premier enfant, mais mon mari voulait un autre nom. Mon accouchement a été très compliqué et j’ai promis que, si mon bébé survivait, nous l’appellerions Lucifer. Tout s’est bien passé, alors j’ai tenu ma promesse. »
* Natalia, Konstantin et Lucifer, en 2014. (Crédit photo: Capture d'écran/Rushincrash)
Natalia Menshikova, 25 ans, et son partenaire Konstantin appartiennent, disent-ils, à un culte satanique. Ils se sont laissés après la naissance de Lucifer parce que monsieur allait à des orgies (assister à des orgies est un devoir quand on est sataniste, semble-t-il) pendant que madame restait à la maison avec bébé Lucifer. Mais Natalia aurait bien aimé aller à des orgies, elle aussi. Alors elle s’est fâchée et ils se sont quittés.
J’aurais aimé ça moi aussi avoir quelques orgies, mais je n’a pu trouver personne. J’ai essayé sur les sites en ligne, mais dès que je disais que j’étais monoparentale et que mon fils s’appelait Lucifer, ils coupaient tout contact.
Go figure.
Mais Natalia et Konstantin ont repris et elle est tombée enceinte de leur deuxième enfant. Elle a dit non quand Konstantin lui a proposé d’appeler leur deuxième enfant Lestat, comme le fameux vampire dans Entretien avec un vampire (film et roman).
Pour se venger de lui, ou le punir, allez savoir, Natalia a décidé plutôt que leur cadet s’appellerait Voldemar.
Il parait que ce n’est pas inhabituel comme prénom en Russie.
La fière maman a par ailleurs déclaré que Lucifer est le plus doux des garçons et qu’il est déjà très attaché à son petit frère : « Il passe des heures à lui caresser la tête comme si Voldemar était un chat ».
Le ridicule interdit, ou pas
Depuis 2008, une loi russe interdit les prénoms contenant des chiffres et de la ponctuation, les abréviations et divers symboles. On donne par exemple l’histoire de ce garçon que les parents voulaient prénommer Boch RVF 260602 (lire « objet biologique humain masculin Voronine-Frolov, né le 26.06.2002). Le greffier avait refusé d’enregistrer le nom pour le bien-être de l’enfant, l’histoire s’était retrouvée en cours, puis en appel et l’enfant (qui a aujourd’hui 13 ans) n’a toujours pas de nom.
Au Québec, la loi du ridicule prime dans l’acceptation des prénoms. Mais tout le monde n’a pas le même sens de ce qui est ridicule : le prénom « Spatule » a, par exemple, été refusé, mais « C’est-un-ange » a été accepté.
Go figure.
(Source)
Publicité