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Après la découverte de plus de 215 dépouilles d’enfants sur le site d’un ancien pensionnat autochtone en Colombie-Britannique au début de juin, c’est maintenant environ 751 sépultures non-marquées qui ont été localisées dans un lieu similaire en Saskatchewan.
Il n’y a même pas de mots pour décrire cette réalité, d’autant plus que ce n’est probablement que la pointe de l’iceberg. En effet, des fouilles archéologiques généralisées dans les 139 anciens pensionnats du Canada ne font que commencer - et il faut se rappeler que 150 000 enfants les ont fréquentés partout au pays, de force, ayant été arrachés à leur familles.
La prise de conscience de l’horreur inouïe de cette situation, qui a perduré pendant plus d’un siècle, change tout dans notre Histoire, pour toujours. Plusieurs communautés, incluant des créateurs autochtones sur TikTok, appellent à ne pas célébrer la Fête du Canada, en signe de reconnaissance de ce génocide culturel.
Cette année, le 1er juillet devait être un jour de deuil collectif et de peine, pas de célébration.
Plusieurs villes au Canada ont tout simplement décidé d’annuler les célébrations de la Confédération cette année, le 1er juillet.
Et on ne parle pas de cas isolés, mais de nombreuses voix similaires qui s’élèvent à l’unisson, alimentées par le mot-clic #CancelCanadaDay sur les réseaux sociaux.
Il n’y aura donc pas de Fête du Canada à Victoria, Kelowna et à Penticton en Colombie-Britannique, à Yellowknife au Yukon, à Belleville, Pickering et Guelph en Ontario, à Bathurst, St-Jean et Fredericton au Nouveau-Brunswick, etc. Ainsi que dans de nombreux autres endroits partout au pays. Dans plusieurs de ces villes, les maires ont expliqué qu’ils tenaient à modifier le programme de la journée pour y inclure plus d’éducation, de réconciliation et de réflexion.
À Ottawa, la capitale fédérale, le drapeau canadien de la Tour de la Paix demeurera en berne toute la journée du 1er juillet.
Prairie Crowe, une activiste autochtone de la Saskatchewan, a affirmé à la CBC que « cette année, le 1er juillet devait être un jour de deuil collectif et de peine, pas de célébration ». Cette dernière planifie d’amasser et de rassembler 751 sacs à dos pour enfants, chacun marqués d’une petite empreinte de main orange.
Le mouvement Idle No More, quant à lui, a invité les gens à organiser des rallyes en solidarité aux peuples autochtones partout au pays, au lieu de fêter le Canada. Cela peut prendre la forme de marches, de vigiles, d’assemblées spirituelles ou d’autres événements similaires, mais empreints de solennité plutôt que de patriotisme et de célébration.
À Montréal, une marche au départ du Parc Jeanne-Mance aura lieu dès 14 heures -et les participants sont invités à apporter leurs tambours.
Le rouge, couleur traditionnelle de la Fête du Canada, laissera largement sa place cette année au orange, couleur de soutien aux peuples autochtones, Inuit et Métis. Le mouvement lié à cette couleur a été lancé il y a quelques années déjà, lorsqu’une journée du « chandail orange » a été instaurée chaque 30 septembre en guise de soutien aux Premières nations, de la part de tous les Canadiens et Canadiennes. Ce mouvement a pris de l’ampleur, si bien que de nombre de personnes prévoient arborer des vêtements orange lors de la Fête du Canada.
De nombreux hôtels de ville, parlements provinciaux et même la tour du CN seront donc illuminés en orange pour le 1er juillet.
Pour en apprendre plus sur les revendications autochtones ainsi que pour comprendre toute la richesse de la culture des Premières nations, voici quelques créateurs et créatrices de contenu inspirants à suivre et à écouter absolument.
Les 5 premières vivent au Québec; les autres ailleurs au Canada.