Je travaille à partir de la maison depuis bientôt 8 ans et c’est la vie idéale pour moi. Et non, ce n’est pas parce que je peux rester en pyjama tous les jours… J’ai essayé et il n’y a rien qui mine mon moral plus que ça !
Voici quelques petits détails à connaître si vous souhaitez vous aussi faire le saut du travail de la maison.
1. Avoir le bon bureau
Puisque vous allez y passer beaucoup de temps, votre bureau doit être fonctionnel et ergonomique. C’est pourquoi travailler sur n’importe quel comptoir/console pourrait ne pas fonctionner à long terme : la hauteur et le confort de la chaise, la position des bras et la position de l’écran ont tous leur importance. Les maux de dos et les tendinites sont malheureusement fréquents et complètement évitables.
Dans un monde idéal, le bureau serait à hauteur variable et la chaise serait ajustable pour vous permettre de trouver la meilleure position. Plusieurs pigistes m’ont également dit ne pas pouvoir se passer d’un 2e écran, donc le bureau devrait être assez gros pour pouvoir confortablement accueillir le tout.
Étant gauchère, mais vivant avec trois droitiers, de l’espace suffisant pour déplacer facilement la souris est aussi un souci important chez nous !
2. L’endroit où vous allez travailler
Bien sûr, il est possible de travailler partout avec seulement un ordinateur portable : sur le divan ou à la table de cuisine par exemple. Mais si je me fie au témoignage de mon amie Joanna, qui vit dans une toute petite maison avec son conjoint et leurs trois enfants, c’est une grande source de frustration au quotidien. Surtout le fait de ne pas pouvoir « s’étendre » et laisser des documents ou autres choses dont elle a besoin sur place, mais de devoir tout ranger chaque jour et être obligée de constamment tout ressortir et déplacer.
Si l’espace le permet, l’idéal est vraiment d’avoir un endroit dédié réservé au travail. « Avec une porte qui ferme et tout », selon Anne-Godbout, qui travaille pour une agence marketing. Mais dans la vraie vie, ce n’est pas toujours possible d’avoir une pièce au complet pour ça !
Le sous-sol est souvent l’option par défaut, mais dans mon cas, c’était impensable : j’avais beaucoup trop besoin de lumière naturelle. La chambre ? Le désavantage, c’est bien sûr que même en vous couchant, vous allez voir et pensez à vos projets.
Bref, à part d’avoir une chambre d’amis en extra ce n’est pas évident, mais certains trouvent quand même des solutions hautement créatives. C’est le cas de l’artiste 3D Alexis Awastoki Gros-Louis, qui a transformé son garage en espace de travail et studio. Le plus gros avantage, selon lui, c’est que la coupure est instantanée quand la journée finit. Samuel Collard, lui, a fait réaménager l’ancienne cuisine d’été dans sa maison ancestrale.
Pour ma part, j’ai installé mon bureau non pas dans une pièce dédiée, mais dans une verrière attenante à ma cuisine, ce qui m’a permis de créer un triangle fonctionnel entre les zones qui sont utiles à mon travail : l’ordi, la cuisine et l’espace pour prendre mes photos.
3. La connexion internet
Si vous travaillez à temps plein à la maison, il y a des chances que votre connexion internet ne soit pas suffisante. Vous aurez besoin d’une connexion (ultra) haute vitesse fiable, avec un bon volume de données. C’est le temps de revoir votre plan et d’appeler votre fournisseur.
Heureusement, ça pourra faire partie de vos dépenses (voir plus bas).
4. Le partage de l’espace de travail
Si comme moi, vous travaillez sur un vrai bureau avec un ordinateur fixe, et que vous ne vivez pas seul, ça peut souvent vouloir dire que vous devez partager votre espace de travail au quotidien. Et ceci implique deux choses :
- C’est plus difficile pour moi de travailler le soir, alors que les enfants ont des devoirs à faire ou que mon chum a des trucs à rechercher. On s’arrange, mais dans les périodes plus intenses ça devient tranquillement problématique (sans dire que les devoirs à l’ordi vont prendre de plus en plus de temps à mesure que les enfants vieillissent).
- Ça me rend absolument cinglée de revenir « au bureau » le matin et de voir qu’une tornade est passée sur mon précieux espace de travail organisé, sous la forme de crayons partout, de papiers désordonnés, d’objets aucun rapport qui trainent, de plus rien qui n’est à sa place, de traces de doigts sur l’écran, de miettes de nourriture (argh !) partout et de surface collante inexplicable (inspire, expire).
5. La déco
Peut-être que c’est n’est pas si important pour vous et c’est correct ! Sauf que si vous êtes sur ce site c’est peut-être que oui, finalement ! En ce qui me concerne, un espace agréable à regarder et organisé est vraiment beaucoup plus motivant.
La déco d’un bureau est souvent aussi fonctionnelle : si vous avez des accessoires ou des articles d’organisation à acheter, choisissez-les beaux tant qu’à y être ! Avoir plusieurs séparateurs pour gérer le courrier, la paperasse et les fournitures de bureau, c’est un must pour moi.
Même en cette ère numérique, j’ai besoin d’un agenda et d’un calendrier mural (deux excuses pour acheter de la belle papeterie) : je m’y réfère plusieurs fois par jour. Un tableau d’affichage pour écrire ou accrocher de menus objets est également utile.
Finalement, adoptez au moins une plante ! Il n’y a que des avantages à s’entourer de vert et de vivant.
6. Les inconvénients de travailler à la maison
Selon les pigistes interrogés, ils sont surtout au nombre de deux : l’isolement et la tentation de faire autre chose que de travailler.
L’isolement
C’est une question de personnalité : certaines personnes trouvent beaucoup plus facile de fonctionner seuls à la maison que d’autres ! Mon chum me répète souvent que lui ne serait jamais capable de travailler à la maison, alors que moi j’éprouve rarement le besoin d’en sortir.
Il existe bien sûr quelques solutions, comme de fréquenter les cafés ou espaces de coworking avec son laptop à l’occasion. Je suggère fortement aussi de devenir membre de différents groupes Facebook de gens qui partagent votre situation, qui agissent autant comme « club social » que comme « groupe d’entraide » lorsque vous avez des problèmes, des questions ou des périodes de découragement. J’y ai d’ailleurs fait appel pour cet article ! Merci Vie de pyjiste ! #crowdsourcing
La tentation de faire autre chose
C’est plus une question de discipline et il n’y a pas de solution magique qui fonctionne pour tout le monde. Le mieux reste d’essayer différentes choses et d’évaluer ce qui marche. Un agenda très détaillé avec une liste exhaustive de tâches à accomplir ? Établir des plages très intenses, mais courtes durant la journée, la soirée ou la nuit ?
De mon côté, je me « permets » des pauses (lecture, Netflix, siestes dans de rares occasions) seulement lorsque j’ai livré tout ce que j’avais à faire durant la journée. Et lorsque je regarde une série par exemple, j’essaie de combiner ça à une tâche domestique comme plier le linge ou cuisiner, ce qui me fait sentir plus efficace.
Par ailleurs, je ne considère pas ces pauses comme étant négatives, bien au contraire ! Avoir l’impression qu’il y avait toujours quelqu’un qui « regardait ce que je faisais » était l’une des choses avec lesquelles j’avais le plus de misère lorsque je travaillais dans un bureau. La flexibilité qui vient avec le fait de travailler à la maison a littéralement fait exploser ma productivité.
7. Le côté fiscal
Les déductions diffèrent selon si vous êtes employé, travailleur autonome ou encore que vous avez une entreprise incorporée. Le but de cet article n’est pas de remplacer de véritables conseils comptables, mais il reste que la plupart du temps, il est possible de déduire certaines dépenses liées au fait de travailler à la maison.
En gros, la majorité des dépenses qui vous permettent de générer un revenu sont admissibles, mais selon certaines règles et certains pourcentages (ceci est parfois nébuleux, donc informez-vous comme il faut).
Entre autres :
- Le matériel informatique et technologique ;
- Les fournitures de bureau ;
- Tout autre matériel lié au travail (dans mon cas, même de la nourriture pour créer des recettes) ;
- La connexion internet et le téléphone intelligent ;
- La formation (ateliers, cours en ligne, livres, etc.) ;
- Les frais de bureau à domicile, incluant une partie de l’hypothèque ou du loyer, de l’impôt foncier, de l’assurance habitation et des autres dépenses connexes telles que le chauffage et l’électricité.
8. Les autres considérations
Peut-être que celles-ci ne s’appliquent pas à toutes les situations, mais il faut aussi y penser.
Est-ce que du fait de travailler ou d’avoir votre entreprise à la maison, vous y conservez du matériel ou de l’équipement dont la valeur dépasse largement celle couverte habituellement par les assurances habitation ? Il faudrait y penser.
D’une manière ou d’une autre, c’est important de réviser votre police d’assurance : celle-ci pourrait contenir des exclusions liées au fait de mener une entreprise à domicile ou de recevoir des clients à la maison, par exemple.
Si vous gardez de l’inventaire à la maison, ça pourrait également valoir la peine de considérer l’installation d’un système d’alarme, d’un système de gicleurs, d’une ventilation accrue, etc.