Est-ce que je suis la seule qui, depuis le début de la crise, a vécu une espèce d’élan pour devenir plus auto-suffisante? Sans penser que c’est réaliste de le faire entièrement (pour la plupart des gens en tous cas), il y a quand même plusieurs petits gestes qu’on peut poser pour s’en rapprocher.
Et le plus de base, c’est : se rapprocher (d’une partie) de sa nourriture! Voici comment se lancer, à divers degrés, dans le jardinage maraîcher de quarantaine. Et ce, même quand on a peu d’espace pour le faire.
L'exemple des Jardins de la Victoire
Durant les deux guerres mondiales, le gouvernement américain (et dans une certaine mesure, le gouvernement canadien également) avait demandé à ses citoyens un effort de mobilisation sans précédent : celui de créer des Victory Gardens. Chaque parcelle de terre, chaque espace disponible avait été transformé en zone de culture afin de participer à l’effort de guerre. Lorsque le rationnement alimentaire a été instauré aux États-Unis en 1942, les gens ont trouvé une motivation encore plus grande pour cultiver leurs fruits et légumes sur n’importe quelle surface possible : « des petites boîtes à fleur, le toit des immeubles à appartements, des cours arrière et des terrains vagues de toutes les tailles[1] ».
En 1943, il y avait 18 millions de potagers de la victoire sur le territoire américain; ceci a résulté en la production de plus de 8 millions de tonnes de fruits et de légumes frais. À l’époque, ça équivalait à plus de 40 % de tous les fruits et légumes cultivés au pays! Et ce, même dans les endroits les plus froids, dont le climat ressemble au nôtre!
Parmi les récoltes les plus populaires, les gens plantaient par exemple des haricots, des betteraves, des carottes, du kale, de la laitue, des pois, des tomates, des melons, des navets, des courges et de la bette à carde. Il y avait un raisonnement derrière le choix de ces plants, dont on aurait intérêt à apprendre encore maintenant : elles sont toutes soit faciles à cultiver, et/ou soit des légumes qui pouvaient se conserver longtemps en prévision de l’hiver.
Ce qui est intéressant dans cette initiative unique, c’est de voir à quel point les mouvements citoyens peuvent (littéralement) porter fruit. Pendant cette période, même les jardiniers inexpérimentés ont été conseillés et guidés par le gouvernement afin de devenir des experts! Par exemple, des millions de dépliants ont été distribués pour enseigner aux gens comment maximiser leur production, faire des plantations en succession, calculer le taux de germination des graines et noter les problèmes (maladies, insectes, etc.) rencontrés.
Un potager sur le bord d’une fenêtre
Oui, même sans aucun espace extérieur, c’est possible de cultiver des herbes et des légumes.
Ça prend par contre :
- Une fenêtre assez grande
- Un bon ensoleillement (du soleil qui passe au travers de la fenêtre assez directement, pendant plusieurs heures chaque jour). Par conséquent, une fenêtre qui donne sur le nord n’est vraiment pas optimale.
- Un rebord assez grand pour y déposer des plantes (ou un meuble, une tablette ou autre à la même hauteur, amené juste à côté).
Pour ce type de culture, les variétés « faciles » et qui prennent peu de temps à arriver à maturité sont à privilégier. Par exemple : les fines herbes, les légumes feuilles comme des laitues, les micropousses et les oignons verts ont plus de chance de réussir.
Un potager complètement intérieur
Sans lumière extérieure, c’est également possible de cultiver des plants. Il existe différents systèmes intégrés qui gèrent à la fois l’arrosage et la luminosité, par exemple le Aerogarden. À cause de l’éclairage optimisé, ce type de système permet souvent de cultiver (en petites quantités) des plants normalement difficiles à établir à l’intérieur, par exemples de tomates cerises.
Il est également possible de s’équiper de lumières de croissance DEL, qui peuvent être soit fixes ou soit montées sur des rubans. Ce type de lumière est souvent (mais pas toujours) de couleur mauve.
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Un potager sur un balcon ou une terrasse
Il est possible de cultiver presque tout dans des bacs à fleurs ou des contenants, à condition que :
- Ces derniers aient au moins 12 pouces de profondeur
- Les bacs profitent d’un bon drainage
- Les variétés choisies soient adaptées (pas de carottes géantes dans une toute petite boîte à fleurs, par exemple).
La seule véritable contrainte d’un potager dans plusieurs petits contenants situés dehors, c’est l’arrosage plus fréquent qu’en pleine terre. La terre dans ce type de contenant aura beaucoup plus tendance à sécher vite et il n’est donc pas possible d’espacer les arrosages sous peine de tuer les plantes.
D’autres options pour le potager en balcon ou en terrasse : les nouveaux contenants de jardinage en matière textile très résistante et imperméable, appelés Smart Pots, ou les dispositifs pour accrocher un « jardin mural ».
Avec suffisamment de soleil, beaucoup d’options sont possibles : l’ail, les tomates, les oignons, les poivrons et les piments, les pois sucrés, les radis, les fraises et les bleuets peuvent tous être cultivés dans des pots.
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Un potager dehors, en gros bacs ou en plein terre
Pour tout apprendre sur les zones de rusticité, quand planter, quoi planter, quoi combiner, quand arroser, voici mon guide du potager pour les nuls! (Sauf que vous n'êtes pas nul, bien sûr). Voici également: Comment préparer son potager en avril et en mai.
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Tandis que beaucoup de gens comparent la crise du coronavirus actuelle à une guerre, profitons-en donc pour remettre au goût du jour les Victory Gardens! Bon jardinage.
[1] Source (traduction libre)