Si vous souhaitez faire des efforts constants pour réduire votre volume de déchets à la maison, bravo! La cuisine est un excellent endroit pour commencer. Voici 10 manières de repenser ses habitudes qui donnent un gros coup de pouce à l’environnement, sans pour autant être dispendieuses.
Oui, parfois il faut débourser pour se procurer certaines alternatives et en général, celles-ci sont plus chères un peu que les versions jetables, mais il faut penser à la durabilité! À la longue, un produit qu’on peut réutiliser au quotidien pendant des années revient beaucoup moins cher. Tout le monde y gagne!
Il n’est pas question de jouer à la police ici; personne n’est parfait! L’idée est plutôt de vous inspirer à appliquer quelques petits changements à la fois.
1. Bannir les pailles de plastique
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Il y a tout un mouvement antipaille qui se dessine ces derniers temps. La fameuse paille en plastique est en effet un parfait exemple d’objet qui semble anodin, mais qui devient beaucoup plus néfaste qu’on pense quand on comprend l’ampleur de la consommation. Chaque boisson qu’on achète vient avec une paille, alors on n’y pense pas trop… Mais chaque jour dans le monde, plus d’un milliard de pailles en plastique sont jetées, après quelques minutes d’utilisation seulement. Et on sait déjà que tout le plastique qu’on produit ne se dégrade jamais.
Une paille, ce n’est pas vraiment un objet utile, en plus! On peut très bien s’en passer. Sinon, il existe des pailles réutilisables en métal ou en bambou, qu’on peut réutiliser.
2. Laisser tomber le papier absorbant
Le papier essuie-tout, c’est un produit qu’on prend totalement pour acquis, mais qui est zéro nécessaire! C’est une chose que ce type de rouleau soit en papier qui se dégradera éventuellement, mais de plus en plus de marques utilisent également d’autres types de fibres dans leur produit, ce qui les rend beaucoup moins inoffensives pour l’environnement. Et que dire de leur processus de blanchiment chimique?
Une bonne vieille pile de « guenilles », c’est parfait pour utiliser au quotidien dans la cuisine! Et même pas besoin de les acheter, on peut très bien les faire soi-même avec des vieux tshirts, des serviettes trouées, ou d’autres tissus.
Il existe également un produit québécois sous la forme d’une mince éponge reprenant un peu la forme d’un rectangle de papier, qu’on peut laver et réutiliser 300 fois, puis jeter dans le compost. Ça s’appelle KLIIN et les designs sont trop beaux en plus!
3. Oublier la pellicule plastique
Un autre type de plastique qui n’est pas du tout nécessaire…
D’autant plus qu’il y a plein d’alternatives : conserver les restes de nourriture dans des contenants hermétiques à la place, les recouvrir avec du papier d’aluminium (qui est 100 % recyclable), les mettre dans un bol et couvrir celui-ci avec une assiette, se servir de pellicule alimentaire réutilisable à base de cire d’abeille, etc.
4. Faire son propre café
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Si vous avez l’habitude de faire la file au café près du travail chaque matin pour vous procurer votre breuvage de choix, c’est le temps d’y repenser! Le faire à la maison (en autant qu’on oublie les capsules jetables) est toujours moins cher et meilleur pour l’environnement. C’est presque certain que vous avez une tasse de voyage qui traine quelque part dans la cuisine (ou sinon, achetez-en une que vous aimez vraiment).
Et puis c’est certain que votre café, chaud ou glacé, sera exactement comme vous l’aimez!
5. Arrêter d’acheter des sacs de plastique style « Ziploc »
Il s’agit aussi d’un besoin créé dans les dernières années, qui est à la fois inutile et nocif pour l’environnement. La plupart de ce que l’on met dans ces sacs n’aurait pas besoin d’être emballé dans le plastique de toute façon! On peut à la place le ranger dans des contenants hermétiques, dans des bacs ouverts, ou encore dans des sacs en filet.
Si vous ne pouvez vous passer de ce type de sacs, il existe aussi des versions en tissu réutilisables, super pour la boîte à lunch.
6. Repenser les aliments « pratiques » en format individuel
C’est vraiment simple : qui dit « aliment pratique » ou « format pratique » dit plus de déchets. Essayez d’abord d’éliminer les aliments en format individuel :
- Au lieu d’acheter des boîtes à jus -> jus versé dans une bouteille réutilisable;
- Au lieu d’acheter des biscuits en format « collation » -> assembler quelques biscuits dans un contenant ou un sac réutilisable, etc.
Mais il est également possible d’aller plus loin :
- Au lieu d’acheter du fromage déjà râpé -> acheter une brique sans emballage au comptoir de charcuterie puis le râper à la maison;
- Au lieu d’acheter des carottes déjà pelées et coupées -> acheter une botte de carottes fraîches et les préparer à la maison;
- Au lieu d’acheter du popcorn au micro-ondes suremballé (et toxique!) -> acheter les grains en vrac et le faire soi-même;
- Au lieu d’acheter des sandwichs, salades et autres plats tout prêts qui viennent dans des emballages de plastique rigide, préparer ces items à la maison, etc.
7. Devenir conscient des emballages de breuvages
C’est bien beau de vouloir (éventuellement) devenir zéro déchet, mais qu’est-ce qu’on fait des items essentiels, comme le lait? Très, très peu de gens ont en effet accès à une vache!
Quelques compagnies offrent du lait en bouteilles de verre consignées; celles-ci sont surtout disponibles dans les épiceries santé (Avril, Rachelle Béry, Tau, etc.) et zéro déchet.
Mais de manière réaliste, cette solution va uniquement convenir à un petit nombre de personnes. Et pour les autres?
Tant qu’à acheter du lait, considérez le meilleur (ou peut-être plutôt le moins pire) type d’emballage pour l’environnement, c’est-à-dire les sacs en plastique (composés d’un seul matériel et prenant peu de place) ou encore les cartons (faits en grande partie de matière renouvelable, recyclables et offrant un bon rapport entre le contenu et l’emballage).
Même chose pour le jus et autres breuvages : privilégiez si possible les bouteilles en verre ou encore les cartons plutôt que le plastique rigide.
8. Faire du compost
Même si la municipalité ne le ramasse pas (encore), c’est beaucoup moins intimidant et beaucoup moins de « trouble » que ça en a l’air. Ce n’est pas une science exacte qui demande plusieurs années d’université là, c’est juste une pile de déchets organiques.
Pas besoin de bac spécifique non plus : une (plus ou moins grosse, selon l’espace) poubelle ou même une grosse chaudière dans laquelle on a percé plusieurs trous suffit. On le mélange de temps en temps (avec un bâton, par exemple). Et s’il a vraiment trop d’insectes et/ou pour équilibrer le tout, on ajoute de temps à autre du « brun » à notre « vert » (les déchets alimentaires) : du papier journal, des feuilles mortes, du bran de scie…
Faire du compost domestique équivaut à réduire son volume de déchets de cuisine d'environ 50 %!
9. Acheter une nouvelle poubelle!
Ce conseil en apparence bizarre est pourtant rempli de sens; les changements doivent provenir de la source elle-même : la poubelle! Au lieu d’une grosse poubelle de cuisine, remplacez celle-ci par un système à deux ou trois bacs : un plus petit contenant pour les déchets, un pour le recyclage et accessoirement, un autre pour le compost. Chaque fois que vous ouvrirez le couvercle, vous n’aurez pas le choix de prendre une seconde pour vous demander où déposer l’item en question.
10. Refuser avant de recycler
Le recyclage fait définitivement partie d’un mode de vie zéro déchet (ou « moins de déchets »). Mais ce n’est pas une panacée non plus. Dans la pyramide des actions à poser pour avoir une consommation plus responsable, « recycler » vient à la fin, bien après d’autres verbes comme « réduire », « récupérer » et « réutiliser ». Le premier verbe, c’est « refuser » et c’est bien plus important de le mettre en application avant tout parce que le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas!
« Refuser » dans la cuisine, ça veut dire quoi? Plein de petits gestes, par exemple :
- S’assurer de toujours avoir des sacs réutilisables avec soi pour faire des achats, même spontanés
- Éviter les achats impulsifs dont on n’a pas vraiment besoin, même s’ils semblent alléchants
- Éliminer les objets qui ne servent qu’une seule fois
- Ne pas nécessairement acheter du neuf lorsqu’on a besoin d’un item de cuisine, particulièrement si cet objet ne servira pas si souvent (on peut se le procurer dans une vente de garage ou un marché aux puces à la place ou l’emprunter tout simplement, par exemple)
- Planifier pour éviter les situations moins évidentes (par exemple apporter sa bouteille d’eau au lieu d’être pris au pied du mur et de devoir en acheter une jetable)
- Apporter un kit d’ustensiles réutilisables avec soi pour éviter les jetables…