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Bien-être

Les égoportraits : toxiques et stressants

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Publier un égoportrait est une pratique répandue qui semble banale. Pourtant, les fameux «selfies» auraient des effets sur l’estime de soi de ceux qui les prennent en plus de causer du stress. Et si se prendre en photo et la publier sur ses médias sociaux affectaient notre rapport à soi?

Égoportraits riment avec anxiété

On pourrait croire que publier un égoportrait témoigne d’une bonne confiance en soi ou que son auteur est bien dans sa peau. Mais derrière ce que vous voyez, la réalité serait toute autre.

Une étude menée à Toronto, mentionnée dans La Presse en 2018, révèle que les jeunes femmes qui diffusent des égoportraits sur des réseaux sociaux auraient par la suite une moins bonne opinion d’elle et de leur corps, se sentiraient moins attirantes physiquement et subiraient une baisse de leur confiance en elle en plus de ressentir plus d’anxiété et de voir leur humeur être perturbée. Et ce, peu importe, si elles retouchent ou non leur photo. Les effets sur leur santé mentale sont pratiquement les mêmes. Selon les chercheurs de cette étude de l’Université de York, à long terme, cette pratique pourtant répandue – en 2013, plus de 34 millions de publications sur Instagram portaient le hashtag #selfie – pourrait faire en sorte que les femmes développent une insatisfaction par rapport à leur apparence physique.

L’image que l’on projette

Les effets négatifs des égoportraits ne s’arrêteraient pas là. Une autre étude, relayée par CTV News en 2019, énonce que ceux qui publient des égoportraits paraissaient plus insécures et moins sympathiques. Plus encore, ceux-ci auraient supposément moins de succès que ceux qui publient des photos prises par quelqu’un d’autre. Ces derniers sont perçus comme des personnes avec une bonne estime d’elles-mêmes, plus aventurières, moins solitaires et ayant le potentiel d’être un bon ami.

La mise en scène de soi-même

Prendre un selfie, c’est se mettre en scène et rechercher une exposition précise d’une certaine version de soi. L’un des dangers est que cette pratique permette d’avoir un contrôle de son image qui, dans la vraie vie, est impossible. S’en suit une distorsion de la réalité. Deux «soi» semblent coexister : celui qu’on crée sur les réseaux sociaux et celui qu’on est dans la réalité. À force de jouer un rôle, la réalité ne semble plus assez intéressante. Sans compter qu’il peut être dérangeant et même anxiogène de voir que nous ne sommes pas toujours les mêmes. Comme cette pratique prend racine dans un désir – pas toujours avoué – de plaire et d’être aimé, les mises en scène causent bien des soucis.

Parmi ceux-ci :

  • augmentation de l’anxiété
  • quête de la perfection et désir de montrer un bonheur irréel
  • plus grande vulnérabilité affective.
  • dépréciation de la réalité
  • plus grande insécurité
  • dépendance
  • recherche du contrôle sur son image

Et si tout n’était pas noir?

Toutefois, comme bien d’autres pratiques et habitudes, tout est souvent une question d’équilibre et de modération. Et de prises de conscience. Prendre un égoportrait ne provoque pas immédiatement des sentiments négatifs. Il serait même reconnu que 84 % des personnes se sentiraient moins stressés après avoir pris un selfie où elles sourient. D’autres études montrent que 65 % des adolescentes ont un boost de confiance en elle en regardant un de leurs égoportraits.

Aussi, la pratique de l’égoportrait serait désormais une phase obligée pendant l’adolescence qui les aiderait, quand elle est saine, à se construire une image d’eux-mêmes. Même que les adolescents qui regardent leurs anciens égoportraits pourraient bénéficier de ce retour dans le temps pour voir leur évolution, les encourager dans leur progression ou les enligner pour le futur.

Les égoportraits ne sont pas près de disparaître. Ces témoins d’une époque ne feront qu’évoluer et c’est à chacun de questionner sa propre pratique et ses motivations.

 

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