Commençons par une mise au point : rares sont les personnes qui peuvent affirmer avoir une totale confiance en elles dans toutes les sphères de leur vie. Nous sommes toutes aux prises avec des carences, plus ou moins importantes, au niveau de la confiance que nous avons en nos capacités. On peut être sûre de nous au travail, mais manquer totalement d'assurance dans nos relations interpersonnelles. Ou bien se trouver nulle en sport, mais être convaincue de nos compétences en tant que parent.
Une confiance qui varie
La confiance qu'on a en nous, en nos moyens, peut varier aussi à l'intérieur d'une même journée. On part de la maison d'un pas assuré, fière de notre allure. Puis une altercation dans le métro avec un passager désagréable ou une réunion qui ne va pas dans la direction qu'on veut modifie complètement la perception qu'on a de nous.
Estime de soi et confiance en soi
On parle souvent d'estime de soi et de confiance en soi sans faire la différence entre les termes. En fait, l'estime qu'on se porte, l'appréciation qu'on a de notre personne repose, selon certains psychiatres, sur deux piliers : la confiance en soi (la capacité d'envisager une situation, un défi avec confiance en nos capacités; en manquer nous paralyse) et l'image de soi (le type de personne que l'on croit être, souvent basée sur nos convictions, nos préjugés). Ces concepts sont intimement liés et une déficience de l'un entraîne forcément un déséquilibre.
Affirmer qu'on manque de confiance en soi, c'est un peu une façon fourre-tout de dire que quelque chose cloche, qu'on ne se sent pas bien dans une sphère de notre vie. Il s'agit parfois d'un petit malaise qui nous agace. Mais dans certains cas, le manque de confiance devient paralysant.
La confiance en soi chez la femme
Le manque de confiance en soi n'est pas l'apanage des femmes. Les hommes aussi en souffrent. Une étude américaine menée en 1993 auprès de plusieurs centaines d'individus âgés de 20 à 30 ans a démontré que les hommes bâtissaient leur estime d'eux à travers leurs réussites, professionnelles ou physiques (les sports par exemple), alors que les femmes avaient fondamentalement besoin que leurs qualités personnelles soient reconnues par leur entourage. Bref, chez la femme, les relations avec les autres comptent pour beaucoup dans l'appréciation qu'elle a d'elle-même.
Comment se bâtit la confiance en soi
Les enfants ne naissent pas complexés. Ils ont, bien sûr, des prédispositions à être timides, fonceurs, rêveurs, etc. Mais c'est leur relation avec leurs parents qui formera la perception qu'ils ont d'eux et de leurs aptitudes et qui validera ou non leur comportement.<
Les parents critiques
Si on a eu des parents très critiques et exigeants, on ne s'étonne pas qu'adulte on manque de confiance en nous. Mais on peut avoir eu des parents aimants, disponibles et quand même se sentir inapte.
Les parents surprotecteurs
Les parents surprotecteurs transmettent leurs angoisses face aux dangers de la vie. L'enfant en vient à se méfier de tout et à ne plus se faire confiance. Certains parents projettent leurs rêves sur leur enfant et ressentent une grande déception lorsqu'il ne démontre pas les aptitudes ou les intérêts nécessaires. Cette déception est ressentie par l'enfant. Inversement, les parents qui survalorisent leur enfant risquent aussi de nuire au développement de sa confiance en lui. En le plaçant sur un piédestal, ils ne lui donnent pas un portrait réel de ses capacités. L'enfant se mesure toujours à cette image déformée et idéalisée de lui. Les échecs ne peuvent qu'être nombreux.
Les parents pessimistes
Le pessimisme de l'un ou l'autre des parents ou leur incapacité à transmettre un idéal sont également des facteurs qui jouent grandement sur l'estime et la confiance en soi de l'enfant.
Ici, comme dans presque tout ce qui touche au rôle du parent, tout est une question de dosage et de jugement. La confiance en soi est aussi une question de personnalité et de tempérament. Certaines personnes sont plus aptes à voir leurs forces et leurs qualités alors que d'autres y arrivent plus difficilement... Ils doivent donc travailler plus fort pour apprendre, avec le temps, à se valoriser.