Les défis sont partout et circulent de plus en plus sur les médias sociaux. On s’en lance pour tout et rien, mais aussi pour changer nos habitudes de vie ou éveiller la conscience, la nôtre ou celle de notre entourage. Petits ou grands, banals ou monumentaux, les défis semblent nécessaires à notre survie, à tout le moins à notre bien-être.
Pour être stimulé
Alors que notre quotidien est déjà bien rempli, pourquoi y ajouter des défis? Selon un sondage CROP, deux Québécois sur trois en auraient besoin pour se sentir stimulés. En effet, les défis sont liés à notre accomplissement personnel. Ils nous permettent d’évoluer. Peu importe la taille du défi, il nous offre un objectif à suivre et oblige un minimum de mobilisation. Sans lui, on stagne et on s’enlise dans un quotidien terne.
Pour expérimenter et pour sortir de sa zone de confort
Les défis nous permettent de faire de nouvelles expériences. Ils nous obligent souvent à sortir de notre zone de confort et nous ouvrent sur une nouvelle réalité. On y découvre alors de nouveaux champs d’intérêt, notre réel potentiel, mais aussi nos limites.
Pour éveiller notre conscience
Les personnes qui sont accros aux défis sont souvent accros à l’état d’éveil qui y est associé. Lorsqu’on se place dans une situation de vulnérabilité, lorsqu’on tente de dépasser nos limites, on se retrouve seul face à son défi, mais surtout face à soi-même. L’atteinte du défi devient alors secondaire, mais les sacrifices que l’on est prêts à faire pour l’atteindre sont primordiaux. On est alors dans un état d’éveil extrême, prêt à affronter n’importe quelle situation. On se surprend alors à se découvrir des qualités insoupçonnées, des ressources intérieures dont on ignorait l’existence. D’ailleurs, c’est ce sentiment grisant associé à la prise de conscience qui pousserait les aventuriers à réaliser toujours de nouveaux exploits, selon Bertrand Piccard, explorateur, mais aussi médecin et psychiatre. Sur le chemin vers la réalisation de notre défi, on prend conscience que nos limites sont uniquement celles que l’on se fixe.
Pour évoluer, se surpasser, s’accomplir et enfin… se sentir vivre
Nécessairement, lorsqu’on repousse nos limites, on évolue. Chaque petit ou grand défi atteint nous fait voir la vie sous un nouvel angle. On s’habitue alors à se surpasser ou plutôt, on prend conscience des circonstances où l’on s’accomplit réellement. Car les défis permettent surtout de faire jaillir le plein potentiel qui sommeille en nous. Potentiel qui s’endort parfois à travers le traditionnel métro, boulot, dodo. Les défis viennent briser ce rythme et permettent à tous de s’accomplir en fonction de qui ils sont vraiment.
Enfin, on éprouve la sensation d’exister, réellement. Car lorsqu’on tente d’atteindre un défi, on focalise notre énergie vers un point précis. On vit alors pleinement, tout en respectant qui l’on est vraiment.
Pour s’engager et joindre une communauté
Plusieurs défis, entre autres ceux qui s’échelonnent sur 28 jours (par exemple le Défi sans alcool) nous obligent à nous engager. La durée nous donne des contraintes, face à soi et aux autres. L’avantage indéniable s’avère que l’on est plusieurs à le faire en même temps. L’aspect de communauté ajoute une clé pour se mobiliser. En se sentant moins seul, on réalise que l’impossible est possible. Que ce soit pour courir 20 kilomètres ou changer une habitude, l’effet de groupe nous soulève et facilite la réalisation.
Le partage des défis que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur les blogues n’est donc pas sans raison. Une fois que l’on s’est affiché aux yeux de tous, il est plus difficile de reculer. Et même si parfois certains sont prêts à abandonner, les encouragements reçus de part et d’autre leur permettent de se relever et de continuer.
Pour s’amuser
Au-delà de l’accomplissement personnel lié à l’atteinte de nombreux défis, il faut aussi se rappeler que se lancer des défis peut simplement servir à s’amuser. Et ça aussi, c’est bénéfique! Les défis peuvent être anodins et faire rire. Se faire rire soi-même ou son voisin, ça change aussi le monde et notre monde! Cependant, il ne faut pas basculer pour autant dans les défis irrationnels, qui mettent la vie des autres en danger. Les réseaux sociaux en ont vu plusieurs, entre autres ceux avec l’alcool et tout récemment d’autres où il faut manger un aliment avec son contenant. Vraiment?! Vaut mieux se concentrer sur les défis utiles comme celui du Trashchallenge où les gens sont invités à ramasser des déchets ou d’autres qui combinent le côté amusant à une cause comme on l'a vu dans le passé avec le Ice bucket challenge.
Des valeurs associées à la réalisation de défis
Pour conclure, au-delà des raisons qui poussent à relever des défis, voici les caractéristiques qui y sont associées, selon le sondage CROP réalisé en 2018 :
- Le besoin d’exprimer son identité, sa singularité, de se connecter à soi-même, d’aller au bout de ses possibilités et de se prouver qu’on peut y arriver.
- Le besoin d’expérience de statut, de se revaloriser et d’affirmer son identité avec fierté auprès des autres.
- La tentation de contourner les règles pour arriver à ses fins.
Ces valeurs sont saines. Il faut toutefois les cultiver, car ils semblent qu’avec l’âge, on se fixe de moins en moins de défis et de façon générale, les femmes s’en fixent moins que les hommes… peut-être ont-elles moins de temps?
Bref, fixez-vous des défis pour vous, pour avancer, pour évoluer, mais aussi pour briser la monotonie. Choisissez-les en fonction de vos désirs profonds et non pas en fonction de votre entourage. Réalisez-vous et vivez pleinement, tout en vous amusant!
Sources: CROP, Science et vie