Ceux qui fréquentent les réseaux sociaux ont déjà constaté le phénomène, mais plusieurs études le confirment : les femmes y sont nettement plus présentes. De plus, elles y consacrent plus de temps que ces messieurs.
Présence féminine
L’étude du Pew Research Center réalisée auprès de 2000 répondants d’Amérique du Nord précise que 86 % des femmes ont au moins un compte sur les réseaux sociaux et que 75 % d’entre elles y sont très actives. Elles consacrent en moyenne 12 heures par semaine pour maintenir une présence sur 2,2 plateformes.
L’âge a aussi une importance. Ainsi, selon une étude française, 96 % des moins de 30 ans sont membres d’une « communauté ». Le pourcentage diminue à 80 % chez les 30-49 ans et à 50 % chez les plus de 50 ans.
Outre Facebook et Twitter, les réseaux les plus populaires chez les femmes, Pinterest (un réseau de partage de photographies) et Instagram (partage de photos et vidéos) attirent également la gent féminine.
Au Québec, en 2011, 59 % des femmes étaient présentes sur les réseaux sociaux et elles y consacraient, en moyenne, plus de 6 heures par semaine. Et cette participation était à la hausse, comme ailleurs dans le monde.
Satisfaction émotionnelle
En outre, trois femmes sur quatre affirment apprécier les interactions sociales sur des réseaux comme Facebook et Twitter. Elles estiment que cette activité leur apporte une satisfaction émotionnelle significative. Seules les relations avec les membres de leur famille immédiate (86 %) et les activités pratiquées avec les amis (77 %) procurent aux répondantes un niveau de satisfaction plus élevé.
En contrepartie, 72 % des femmes interrogées préfèrent les relations sur les réseaux sociaux au temps consacré à un partenaire amoureux ou à un rendez-vous galant.
Une étude européenne réalisée auprès de 10 000 utilisateurs abonde dans le même sens. Les femmes cherchent davantage à renforcer des liens sociaux préexistants et à interagir avec leurs amis et leur famille au sein des réseaux sociaux. Elles privilégient le partage d’informations, parfois très personnelles, et l’adhésion à des communautés. Plusieurs cherchent même à entrer en contact avec des personnes ayant vécu des expériences similaires aux leurs.
Toutefois, les utilisatrices des réseaux sociaux (une sur quatre) auraient tendance à embellir la vérité sur la toile, au moins une fois par semaine… La jalousie et le besoin d’agrémenter leur existence seraient à l’origine de ces « mensonges ».
Une autre étude, britannique celle-là, révèle que 4 % des 1747 répondants (hommes et femmes confondus) ont déjà surfé sur les réseaux sociaux, avec leur téléphone portable, pendant qu’ils faisaient l’amour avec leur partenaire…
La consommation
Si les femmes aiment entretenir des contacts avec leurs amis, principalement sur Facebook et Twitter, elles semblent particulièrement sensibles à la consommation. En moyenne, elles réalisent une dizaine d’interactions par mois en lien avec des biens de consommation. Elles affichent leur appréciation (J’aime) ou n’hésitent pas à recommander certains produits à leurs amis. En plus d’être à la recherche de bonnes affaires ou de rabais, elles deviennent des ambassadrices de marque, parfois à leur insu.
Elles partagent également des photos et des informations dans une proportion significative.
Et ces messieurs?
Les hommes sont moins actifs et leurs centres d’intérêt sont nettement différents. Selon diverses études, entre 63 et 65 % de ces derniers sont actifs sur les réseaux sociaux, mais ils préfèrent des communautés telles LinkedIn et Google +. Et ils sont plus enclins à exprimer leurs opinions.
YouTube est aussi très populaire. D’ailleurs, le quart de ces messieurs regardent une vidéo chaque jour et consacrent une heure par semaine à ce loisir, contre 35 minutes pour ces dames.
Les réseaux sociaux sont-ils en train de creuser un fossé entre les hommes et les femmes? Plusieurs sociologues y voient une tendance. Au surplus, Internet est utilisé différemment selon les sexes. Les femmes y voient un outil d’information et d’échange tandis que ces messieurs perçoivent le Web comme une source de divertissement.
Henri Michaud, rédacteur Canal Vie