Lors des rencontres avec mes clients, il n’est pas rare d’entendre des affirmations du genre: «Mon conjoint aimerait bien que je lui démontre plus d’affection, mais je n’ai pas été habituée à ça avec mes parents!» ou encore: «La sexualité a tellement été un sujet tabou à la maison qu’aujourd’hui je ne sais même pas ce que je devrais en penser!». Ces déclarations démontrent effectivement que nos parents ont un réel impact sur notre sexualité une fois adulte. Afin de mieux vous éclairer sur le sujet, je me suis appuyée sur le livre de la sexologue Sylvie Lavallée Au lit, toi et moi nous sommes six, que je vous suggère fortement de lire!
Nos parents, nos premiers repères
La dynamique parentale dont nous sommes témoins lors de notre enfance ainsi qu’à l’adolescence aura une influence accrue sur notre perception de la vie amoureuse une fois adulte. Par exemple, une personne dont les parents ne se disputaient jamais, ou du moins, pas devant les enfants aura tendance à fuir toutes formes de conflits par crainte des conséquences que ceux-ci puissent invoquer en elle. En contrepartie, si vous avez grandi dans une maison où les parents étaient démonstratifs de leur amour, il y a de fortes chances que vous le soyez tout autant avec votre conjoint(e). Nos parents sont notre premier cadre de référence. Il n’est donc pas étonnant que l’influence parentale teinte nos relations une fois adulte.
La relation avec la mère
La maman est la première figure d’attachement de l’enfant. Les sentiments qui les rattachent sont puissants puisqu’elle est la première soignante significative. Si le bébé ne retrouve malheureusement pas cette implication sentimentale, il se verra mentalement et physiquement éprouvé lors de sa croissance, car les nourrissons ont besoin de cette relation émotionnelle pour s’épanouir. Une personne dont la mère a été absente peut craindre l’abandon une fois adulte. À l’opposé, une maman trop fusionnelle sera déstabilisée lors de la découverte de la sexualité de sa fille et cette réaction laissera présager à cette dernière que la sexualité a quelque chose de mauvais. D’autre part, une mère qui garde son fils trop près d’elle ne lui permet pas, en quelque sorte, une proximité féminine à l’âge adulte. Il aura possiblement tendance à craindre les femmes.
La relation avec le père
La présence du papa ou de la figure paternelle est primordiale dans le développement de l’enfant. Ils servent entre autres à favoriser la dé-fusion avec la mère afin de guider l’enfant vers le monde extérieur. Un père présent émotionnellement développera la confiance, l’autonomie et la sécurité de l’enfant. Si, pour la fille, l’image du papa est abîmée pour une quelconque raison (absence, alcoolisme, violence, etc.), c’est l’image de tous les hommes qui subira le même sort. Pour le garçon, si son père a été aimant et chaleureux, ces attitudes renforceront son identité masculine, surtout si ce dernier est aussi valorisé par la mère.
Apprendre à s’individualiser
Vous le savez autant que moi, il nous est tous impossible de modifier le passé. Si la relation parentale a été difficile, il faut comprendre que, une fois adulte, c’est à nous d’acquérir les outils nécessaires pour s’individualiser en tant que personne à part entière. Nous devons «aller chercher le bon parent en soi», comme le dit si bien la sexologue Sylvie Lavallée. Une fois que nous avons accepté la souffrance vécue en allant chercher une meilleure compréhension, c’est un grand pas vers une liberté individuelle. C’est se permettre d’exister en tant qu’homme et en tant que femme et d’affirmer son autonomie.
*Les informations de cette chronique sont basées sur un modèle parental traditionnel, mais n’hésitez pas à aller lire ma chronique sur l’homoparentalité pour avoir de plus amples informations!
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