Bien que nous ayons fait beaucoup de chemin depuis quelques années, plusieurs stéréotypes de genre perdurent encore aujourd'hui. Nous nous plaisons à dire que les hommes sont ceci, les femmes sont cela... En réalité, c'est le féminisme qui est au coeur du sexisme. Ce sont les féministes qui ont, en premier lieu, voulu mettre un frein à leur image de femmes faibles et soumises. Ensuite, à trop vouloir mettre la femme égale à l'homme, il arrive que l'homme soit lui aussi victime de sexisme. Mais jusqu'à quel point la discrimination sexuelle fait encore partie de nos vies?
Dans les publicités
La télévision nous présente une panoplie d'images stéréotypées du modèle masculin et féminin. Nous n'avons qu'à penser aux pubs de bières, où les femmes sont bien souvent représentées par des top-modèles mises à la disposition des hommes pour agrémenter leur soirée... Par contre, nous devons avouer que ce genre de publicité tend à se faire de plus en plus rare. Le sexisme est plus subtil et moins grossier qu'autrefois.
Ce qui est étonnant, c'est qu'il existe encore des publicités qui sont bannies, car jugées trop sexistes. C'est le cas de la publicité d'une agence de rencontre qui comparait le choix des femmes sur leur site à une machine distributrice. Dolce & Gabbana s'est aussi vu dans l'obligation de retirer une affiche qui démontrait une femme, couchée, soumise à plusieurs hommes. D'ailleurs, on retrouve souvent la femme soumise au désir de l'homme au coeur de la vente d'un produit.
Les hommes ne sont pas épargnés dans les rôles stéréotypés. Ils se doivent d'être performants, drôles et un peu naïfs. Par contre, nous voyons de plus en plus d'hommes faire des tâches ménagères et prendre soin des enfants, chose qu'il était impossible de percevoir il y a quelques générations. Soulignons les efforts des concepteurs pour égaliser les rôles.
Dans le sport
Dernièrement, une nouvelle m'a fait sursauter. Les dirigeants mondiaux du badminton féminin imposeront sous peu aux femmes de vêtir une tenue plus légère (lire sexy!) pour leur compétition. Leur motif? Attirer un plus large public. Vous avez bien lu. Les compétitrices devront revêtir une jupe semblable aux joueuses de tennis afin de faire augmenter les cotes d'écoute de la gent masculine. Les dirigeants se défendent en mentionnant que cette nouvelle règle n'est qu'un souci de style et d'esthétisme.
Le sport est rempli de sexisme. Encore en 2011, il nous arrive d'entendre que les hockeyeuses sont des lesbiennes et les patineurs artistiques, des homosexuels. Comme quoi certains sports ne sont réservés qu'aux hommes ou aux femmes. Le garçon qui rêve de percer en gymnastique risque encore aujourd'hui d'être jugé par quelques camarades. Dieu merci, le golf n'est plus ce qu'il était. Autrefois, le mot golf signifiait « guys only, ladies forbidden (hommes seulement, interdit aux femmes) ». Nous avons gardé le terme, mais la signification ne veut plus rien dire, car plusieurs femmes se démarquent dans cette discipline.
Au travail
L'équité salariale est encore un débat d'actualité. C'est un fait, les hommes sont encore mieux payés que les femmes, mais plusieurs entreprises tendent à réparer les dégâts par des rétroactions salariales. Le premier droit que les femmes ont revendiqué est le droit à l'éducation. Cette cause nous a fait avancer d'un pas de géant puisque grâce à cette ruée vers l'or, nous pouvons avoir un travail et être libres de nos économies.
Quoi qu'il en soit, certains domaines demeurent, dans la tête des gens, réservés aux hommes OU aux femmes. C'est le cas des éducateurs en garderie. Plusieurs mentionnent qu'ils ont de la difficulté à se tailler une place dans ce domaine, car les gens ne se sentent pas à l'aise de leur confier leurs enfants. Selon la croyance populaire, c'est le rôle que doit occuper une femme. Même combat pour les coiffeurs. Non, ils ne sont pas tous homosexuels.
Dans l'éducation
Notre société a établi une certaine règle non écrite de ce qu'étaient les rôles masculins et féminins. Les filles jouent à la poupée et les garçons avec les camions. Un gars ne pleure pas et une fille cajole sa poupée. Les enfants auront tendance à suivre les valeurs de leurs parents, donc si ces derniers prônent l'importance des rôles traditionnels, ils auront tendance à suivre leur trace.
J'ai demandé à quelques personnes si elles croyaient que nous vivions encore aujourd'hui dans une société sexiste. Elles ont été unanimes, le sexisme est encore bien présent. Nous avons tendance à étiqueter les gens selon leur sexe et on s'en servirait pour expliquer les comportements. Par contre, il serait bien de s'interroger sur l'importance de cette différence. N'est-il pas nécessaire d'assumer cette dissemblance sans pour autant essayer ardemment de vouloir être pareils à tout prix? Nous ne voulons pas être identiques, nous voulons simplement être égaux avec nos forces et nos faiblesses.