Les femmes enceintes sont instinctivement motivées à manger de façon équilibrée et variée. De plus, la documentation concernant la période de gestation d'un bébé encourage les femmes enceintes à s'alimenter sainement et à éviter tout aliment qui pourrait nuire au bon développement de leur foetus.
Cependant, en ce qui concerne l'allaitement, les informations se font plus rares et sont parfois même contradictoires. Il devient alors difficile de se forger une opinion sur le sujet. De plus, plusieurs fausses croyances persistent à tort. Une petite mise au point s'avère nécessaire pour démêler le vrai du faux.
Une mère qui allaite doit manger davantage pour produire plus de lait
C'est faux. Il est important de savoir que même si la diète de la mère qui allaite n'est pas optimale, les propriétés du lait qu'elle produit n'en sont que très peu affectées. Effectivement, plusieurs recherches, effectuées dans différents pays du monde, ont démontré que l'alimentation des femmes qui allaitent influence peu la quantité et la qualité de lait produit par ces dernières, du moins, jusqu'à ce que le manque de calories atteigne un seuil critique sur une période prolongée.
De ce fait, les femmes qui allaitent dans les pays en voie de développement, et dont l'alimentation n'est pas adéquate produisent du lait contenant un pourcentage de gras aussi élevé que celui des femmes bien alimentées. Certaines fausses croyances avancent que les femmes doivent consommer 500 calories supplémentaires par jour pour pouvoir allaiter. Il s'agit d'une information erronée. Selon le Dr Jack Newman, pédiatre et expert en allaitement, « un certain nombre de femmes mangent plus quand elles allaitent, mais d'autres non, et certaines même mangent moins, sans que cela n'ait de conséquences sur la santé de la mère, celle de l'enfant ou sur la production de lait. La mère doit manger de façon équilibrée en se fiant à son appétit. Les règles alimentaires ne font que compliquer l'allaitement inutilement. »
Une mère qui allaite doit faire extrêmement attention à ce qu'elle mange
C'est faux. Toujours selon le Dr Jack Newman, une mère qui allaite peut manger de tout, pourvu que ce soit de façon équilibrée. Il est donc faux de penser qu'il faut s'abstenir de manger certains aliments parce que vous allaitez. Généralement, tout cela tient du mythe. Plus vous mangerez des aliments variés, plus vous aiderez votre bébé à développer son goût!
Occasionnellement, votre bébé peut manifester une « réaction » à un aliment que vous avez nouvellement consommé (surtout s'il a des tendances allergiques), mais il s'agit d'un phénomène plutôt inhabituel. Il ne faut donc pas sauter trop rapidement aux conclusions. Faites quelques essais en éliminant ledit aliment et en le réintégrant peu à peu à votre alimentation. Observez alors ce qui se passe avec votre bébé, mais en règle générale, lorsqu'il n'y a pas d'excès, il est rare qu'un nourrisson souffre d'inconforts à la suite d'un aliment ingéré par sa mère. Effectivement, le Dr Newman précise que « la plupart du temps, les problèmes de « coliques », de « gaz » et de pleurs trouvent une meilleure solution dans une modification de l'allaitement que dans un changement d'alimentation de la mère ».
Une mère qui allaite doit boire beaucoup
C'est faux! Encore une fois, la mère qui allaite doit écouter son corps. Elle doit boire en respectant sa soif sans plus. Certaines mères ont très soif lorsqu'elles allaitent, d'autres, en revanche, ne boivent pas plus qu'à l'habitude. L'organisme de la mère sait si celle-ci a besoin de plus de liquide et le lui signale, lorsque nécessaire, en lui faisant ressentir la soif.
Il est aussi faux de penser qu'il faut boire du lait ou certains liquides spécifiques afin de produire une quantité suffisante de lait maternel. Il est vrai que certains breuvages, tels que les tisanes d'allaitement, les boissons contenant de la levure de bière ou les jus sucrés, peuvent favoriser la production lactée, mais rien n'oblige une femme à ingurgiter ces liquides durant la période d'allaitement. Par ailleurs, il est déconseillé de boire ou de manger de façon excessive des breuvages ou des aliments contenant de la caféine puisque cela risque de surexciter votre bébé. Cela dit, consommées de façon modérée, ces denrées ne causeront aucun inconfort à votre enfant!
Une mère qui fume ne devrait pas allaiter
Faux! Il va de soi que l'idéal, pour vous et pour votre bébé, est, sans contredit, de cesser de fumer. Mais une mère qui n'y parvient pas peut tout de même allaiter. Il vaut mieux fumer et allaiter que fumer et ne pas allaiter. Effectivement, il a été démontré que les effets positifs de l'allaitement maternel l'emportent sur les effets négatifs du tabagisme. La mère doit, toutefois, se limiter à quinze cigarettes par jour, ne pas fumer pendant ou tout juste avant la tétée et, bien sûr, ne pas fumer dans la maison ou la voiture pour éviter d'exposer son bébé à la fumée secondaire. Par ailleurs, il est important de savoir que le tabagisme excessif peut :
- diminuer la production de lait;
- retarder ou diminuer le réflexe d'éjection du lait;
- changer le goût du lait;
- rendre le bébé plus nerveux ou plus agité et lui causer des « coliques »;
- causer un gain de poids plus lent chez le nourrisson.
Malgré cela, les propriétés du lait maternel compensent largement pour ces inconvénients. Ainsi, ne préférez pas les préparations commerciales au lait maternel parce que vous êtes une maman fumeuse.
Une mère ne devrait pas boire d'alcool pendant l'allaitement
C'est faux! Une consommation raisonnable, modérée et occasionnelle d'alcool n'est pas du tout déconseillée! Comme c'est le cas pour la plupart des médicaments, une très faible quantité d'alcool passe dans le lait. La mère peut donc boire un peu de boissons alcoolisées et continuer à allaiter comme elle le fait normalement. Toujours selon le Dr Newman, « interdire l'alcool, c'est encore une façon de rendre la vie inutilement contraignante aux mères qui allaitent. »
Néanmoins, il faut savoir que l’alcool prend de 2 à 3 heures avant de disparaitre dans le sang et le lait de la mère. Même si bébé boit une infime partie de l’alcool consommé par sa mère, il l’élimine beaucoup plus lentement qu'elle. De plus, son organisme est plus sensible aux effets de l’alcool.
Une mère qui allaite ne doit pas prendre de contraceptifs oraux
C'est faux! L'exposition de votre bébé aux hormones féminines n'est pas problématique puisque de toute façon, il en reçoit à travers l'allaitement. Il est toutefois important de mentionner à votre médecin que vous allaitez. Il choisira généralement de vous prescrire un type de pilule spécifique pour femme qui allaite puisque votre bébé absorbe un tout petit peu du médicament.
Par contre, beaucoup de femmes remarquent une baisse de leur production lactée lorsqu'elles prennent des contraceptifs oraux (même les progestatifs seuls). Si vous produisez plus de lait que nécessaire, cette conséquence devient alors banale pour votre production lactée, mais votre bébé risque de trouver cela moins drôle. Effectivement, si le débit de lait diminue, même si votre production est suffisante pour nourrir votre bébé, cela peut suffire à rendre ce dernier grognon. Cessez alors de prendre la pilule et tout reviendra à la normale! On peut alors consulter un médecin ou une infirmière pour choisir un autre type de contraception qui convient au couple.
Le secret est dans la modération et dans l'équilibre...
Pour en savoir davantage, consultez : Guide mieux vivre avec notre enfant, de la grossesse à deux ans, Santé Canada, Infogrossesse, Ligue la Leche
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