Tout s’est précipité lorsque l’école secondaire que fréquente mon fils a envoyé un message urgent hier midi en lien avec la COVID-19 : «Venez chercher tous les élèves qui sont sortis du pays pendant la relâche et gardez-les ensuite chez vous en quarantaine pendant encore une semaine».
Ayant la chance de travailler à la maison et de profiter d’un horaire flexible, je suis partie sur-le-champ. Moins de 30 minutes après l’envoi du courriel, le secrétariat du collège était rempli à craquer et complètement surchargé. J’ai ramené mon fils à la maison, un peu sonnée que tout soit devenu si réel, si vite.
La plupart des élèves de sa classe et plusieurs de ses profs avaient voyagé, m’a t-il dit, certains même jusqu’en Inde! De notre côté, nous avons passé quelques jours à New York, où nous nous sommes lavés les mains plus que jamais dans notre vie. Au début, il n’y avait aucun cas officiel sur place; quelques jours plus tard, un foyer d’infection était né autour d’une seule personne qui, il s’est avéré, avait ensuite transmis le virus à plus d'une cinquantaine d'individus autour d'elle.
Trouvez-vous aussi que c’est fou à quel point le discours social est rapidement passé de «arrêtez de vous en faire avec le coronavirus» à «annuler tout maintenant»?
On est dedans. Qu’on le veuille ou non, c’est le début d’une nouvelle normalité et on ne sait pas où ça va nous mener.
Le rôle des enfants dans cette pandémie du coronavirus (COVID-19)
Je pense que tous les parents vont comme moi être au moins soulagés d’une chose : la COVID-19 semble largement épargner les enfants et les ados. Ça fait des années que les autorités annoncent que ce n’est qu’une question de temps avant qu’une pandémie se déclenche. Et je me souviens que quand mes enfants étaient tout petits (ils ont aujourd’hui 9 et 13 ans), c’était l’une des choses qui faisaient spinner mon anxiété naturelle de temps à autre : cette idée épouvantable d’une maladie qui décime une société de ses plus jeunes, comme ça, très rapidement.
Par contre, c’est clair : les enfants peuvent transmettre le virus. Et c’est pourquoi les mesures «drastiques» de distanciation sociale sont si importantes, incluant la fermeture des écoles. Je ne comprends pas pourquoi à l’heure actuelle ce n’est pas encore fait, puisqu’il est évident que ce n’est qu’une question de temps avant que ça arrive –et qu’il vaut beaucoup mieux le faire «tôt» que «tard».
Certaines personnes pensent encore que la situation est exagérée, mais il faut croire tous les experts qui affirment que ce n’est pas le cas : les cas «officiels» ne sont que la pointe de l’iceberg. J’ai lu une statistique qui donne froid dans le dos hier : si on se fie à l’exemple de la Chine, les cas réels étaient au moins 27 fois plus élevés que ceux diagnostiqués. Alors c’est vraiment maintenant que ça se passe.
Comment se préparer à la COVID-19
On parle beaucoup des mesures pour éviter le virus, mais la réalité c’est que beaucoup d’entre nous vont l’attraper et qu’il vaut mieux être prêt. Je suis très surprise de constater la pénurie de papier hygiénique en ce moment –surtout du point de vue «anthropologique». Quel est le raisonnement qui a poussé les gens vers ce geste si spécifique et aléatoire (et fort probablement inutile face à tout le reste qui nous attend?)
À part d’acheter des conserves et du riz en masse (i.e. ce qui manquait sur les tablettes hier soir, me rapporte mon conjoint que j’ai envoyé faire «une grosse commande»), c’est maintenant le temps de vous assurer que vous avez à la maison :
- De l’acétaminophène ainsi que du sirop anti-mucus, pour les petits et les grands
- Pour ceux qui font de l’asthme, des pompes qui sont encore valides
- Pour ceux qui prennent des médicaments, une «réserve» de quelques semaines
- Des boîtes de mouchoir (parce ça, ça risque d'être beaucoup plus utile)
- Du savon à mains
- Des choses non-essentielles mais nécessaires qui seraient peut-être plus difficiles et compliquées à se procurer durant une éventuelle quarantaine, par exemple de la nourriture pour les animaux.
Un grand appel à l’humanité
Par contre, attention! Ce n’est pas le temps de vider les tablettes, de grâce! L’idée est d’avoir une réserve de quelques semaines, pas une accumulation insensée…
La manière dont une prévention efficace fonctionne, c’est que TOUT le monde doit pouvoir se laver les mains. Pas que 5 % des gens aient en leur possession tout le stock de savon disponible (qu’ils ne pourront jamais utiliser de toute façon). S’il-vous-plait, c’est plus que jamais primordial d’en laisser aux autres.
Pourquoi ne pas instaurer un petit défi pendant cette période de crise : je fais un appel à tout le monde pour effectuer un geste de gentillesse par jour pour les autres. Ça n’a pas besoin d’être grand-chose : juste d’appeler quelqu’un qui est inquiet par exemple. Dans quelques jours/semaines, ce pourrait aussi être de distribuer quelques-uns de vos 175 rouleaux de papier de toilette ou de vos 9 flacons de savon à une personne qui en manque.
De ce pas, je m’en vais voir mes voisins qui ont près de 90 ans, pour leur demander s’ils ont besoin de quelque chose et leur dire qu’on est là pour quoique ce soit. (Tout en gardant une petite distance sécuritaire, bien sûr).
Nous allons survivre à cette crise, mais mon vœu le plus cher serait que nous le fassions de manière humaine. Il ne faut pas oublier quelque chose : dès maintenant, dans cette «nouvelle normalité», nous sommes comme en temps de guerre. C’est-à-dire que le bien collectif doit passer avant les libertés individuelles.
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