Le diabète de grossesse ou gestationnel touche de plus en plus de femmes soit environ 7 %, selon la Société des obstétriciens et des gynécologues du Canada. Toutefois, ne vous inquiétez pas outre mesure. Bien que cette maladie doive être prise au sérieux, sachez qu’elle se traite heureusement très bien. Découvrez, entre autres, pourquoi les femmes développent la maladie, qui est à risque, quels sont les symptômes, comment traiter cette maladie et comment peut-elle affecter l’accouchement.
Pourquoi développe-t-on le diabète durant la grossesse?
Pendant la grossesse, le placenta produit des hormones qui réduisent l’action de l’insuline. Celle-ci sert à régulariser le taux de sucre dans le sang. De façon naturelle, le pancréas produit davantage d’insuline pour compenser. Or, chez certaines femmes, le corps ne réussit pas à en produire suffisamment pour rétablir l’équilibre. C’est ce qu’on appelle le diabète de grossesse.
Un mal temporaire
Rassurez-vous, car bien souvent ce dérèglement n’est que temporaire. Dans la majorité des cas, le diabète gestationnel disparait quelques semaines après l’accouchement. Par ailleurs, il n’y a aucun problème à allaiter votre bébé, même si vous avez développé la maladie durant la grossesse.
Qui est à risque?
Les statistiques démontrent que les femmes latino-américaines, autochtones, asiatiques, arabes ou africaines sont plus enclines à faire du diabète durant leur grossesse.
Les risques sont également plus élevés chez les femmes âgées de plus de 35 ans, qui souffrent d’obésité, ayant des cas de diabète de type 2 dans leur famille ou ayant déjà souffert du syndrome des ovaires polykystiques. Si, lors d’une grossesse antérieure, vous avez souffert de diabète, d’hypertension, d’une infection des voies urinaires, ou encore donné naissance à un bébé de plus de 9 livres ou fait une fausse couche, vos risques sont aussi augmentés.
Des symptômes... ou non
Le diabète gestationnel est souvent sans symptôme. Parfois, on remarque:
- une fatigue inhabituelle,
- une soif exagérée,
- des maux de tête,
- une envie fréquente d’uriner.
Ces symptômes s’apparentent cependant à ceux de toutes femmes enceintes. Mais, s’ils semblent s’accentuer, informez-en votre médecin.
Le diagnostic
Entre la 24e et 28e semaine de grossesse, votre médecin vous fera passer un test de dépistage du diabète. On vous fera boire un breuvage très sucré. Après une heure d’attente, une prise de sang sera effectuée pour mesurer votre taux de glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans votre sang. S’il est trop élevé, le médecin vous fera passer un second test sanguin.
Cette fois-ci, le test devra avoir lieu en matinée, avant d’avoir mangé. Trois prises de sang seront effectuées : la première, à jeun, la deuxième, une heure après avoir bu une boisson qui contient du glucose et la dernière, deux heures après. Si le taux est plus élevé que le seuil prévu, vous recevrez un diagnostic de diabète gestationnel.
La maladie se traite bien, mais il est impératif de suivre à la lettre les recommandations de votre médecin ou de votre nutritionniste afin d’éviter des conséquences potentiellement graves.
Répercussions possibles chez la mère
- Grande fatigue.
- Infection des voies urinaires.
- Surplus de liquide amniotique augmentant le risque d’accouchement prématuré.
- Hypertension artérielle, enflure et prééclampsie.
- Problèmes cardiovasculaires.
- Risque plus important de développer un diabète dans les années qui suivent.
Répercussions possibles chez l’enfant
- Poids élevé, donc risque d’accouchement plus difficile ou par césarienne.
- Hypoglycémie (taux de sucre trop faible dans le sang).
- Jaunisse exagérée surtout si le bébé nait prématurément.
- Manque de calcium dans le sang.
- Difficultés respiratoires.
- Risque d’être obèse et d’être intolérant au glucose au début de l’âge adulte.
- Risque plus important de développer un diabète au cours de son existence.
Traiter le diabète gestationnel
- Si le diagnostic est positif, votre médecin vous remettra un plan d’alimentation à suivre afin de contrôler votre taux de glycémie.
- De bonnes nuits de sommeil, des siestes durant le jour et des activités physiques adaptées (natation, marche, gymnastique douce) vous aideront également à maintenir un taux de glycémie adéquat tout en visant un poids santé.
- Ne tentez pas de faire une diète drastique, d’ailleurs toute diète est proscrite durant la grossesse. Suivez plutôt les conseils et directives de votre médecin et de votre nutritionniste.
- Parfois, ces efforts s’avèrent insuffisants et des injections d’insuline sont nécessaires.
L’accouchement
La surveillance tant de la mère que du bébé à naitre sera accrue lors de l’accouchement. Le taux de glycémie de la mère sera pris à maintes reprises et celui du bébé sera vérifié dès la naissance.
Certains médecins souhaiteront provoquer l’accouchement une ou deux semaines avant le terme afin de surveiller différents paramètres et contrôler votre taux de glycémie, mais ce n’est pas toujours le cas. Chaque grossesse, tout comme chaque accouchement, est unique. Dans le cas de diabète gestationnel, aucun risque ne doit être pris. Discutez avec votre médecin pour comprendre les raisons d’un accouchement planifié ou non.
Vigilance constante!
Si vous souffrez de diabète de grossesse, vous êtes davantage à risque de développer un problème de diabète de type 2 par la suite. C’est pourquoi il sera important de maintenir à long terme ces bonnes habitudes alimentaires et physiques et de faire vérifier votre taux de glycémie chaque année, surtout si vous avez un surplus de poids.
Grâce à un suivi médical adéquat et une bonne discipline alimentaire, le diabète ne fera qu’un léger ombrage à votre grossesse et disparaitra peu de temps après l’arrivée du nouveau membre de la famille!
Pour plus d’information, visitez le site de Diabète Québec.
Marie-Eve Boivin, rédactrice Canal Vie