Je déteste bien ça, mettre mon chapeau de fille qui «dit ce que personne ne veut entendre». Personne n’aime ça, donner des mauvaises nouvelles. Je n’arrête pas de le répéter, mais je suis loin d’être anti-espoir et anti-arc-en-ciel. On peut vouloir très fort croire que «ça va bien aller»… Sauf que, soupir… ça ne change quand même rien à la réalité qu'apporte avec elle la COVID-19.
Être «bien tanné» ne change rien pour le virus
Je comprends tellement les gens qui n’en peuvent plus d’être confinés… Même en tant que personne introvertie qui travaillait déjà à la maison, je trouve ça dur! Je peux bien comprendre que pour les personnes plus sociales, c’est une torture. Les contacts sociaux, les vrais contacts humains, ça devrait être considéré comme un besoin fondamental.
Alors après presque deux mois de confinement et avec le beau temps qui revient, je sympathise tant avec ceux qui auraient tellement envie de revenir à une vie normale. Dans les derniers jours, j’ai constaté un relâchement certain des consignes autour de chez nous : mes voisins (très) âgés qui ont reçu de la visite, mes voisins d’en face qui ont invité 2 autres familles à venir prendre une bière dehors avec plus ou moins de distance, les centaines de personnes qui ont assailli les pistes cyclables et espaces verts ou encore celles qui faisaient la file devant les crèmeries… C'est presque un réflexe naturel de présumer que la fin prochaine du confinement, ça équivaut à la fin de tout ce que nous vivons présentement.
Mais malheureusement, le virus n’en a rien à faire de notre lassitude à rester chez nous. Et c’est terrible, parce qu’il n’y a aucune bonne solution. C’est à prévoir : de cette crise émaneront de nombreux problèmes de santé mentale. Pour plusieurs, un retour à la vie normale serait énormément bénéfique, par exemple pour alléger les symptômes d’anxiété, de dépression ou encore la solitude.
Le truc c’est que toute tentative de «retour à la normale» se fera uniquement au prix d’un risque accru pour la santé physique. Lequel devrait avoir priorité, entre les possibilités de complications liées au virus et la santé mentale? Ça ressemble vraiment à un casse-tête irrésolvable.
Quelle vie normale?
C’est la réalisation la plus difficile, la plus désespérante, qui brise le plus cœur. Mais plus on le comprend vite, mieux c’est : pour l’instant, il n’y en a pas vraiment de vie normale à l’horizon.
Ça ne signifie pas que nous allons vivre dans des conditions aussi «strictes», que nous nagerons dans autant d’incertitude et que nous éprouvons toujours autant de crainte que maintenant. Tout étant encore très nouveau, le choc va s’estomper et une certaine habitude va s’installer. Personne ne sera confiné pendant des années et d’une manière ou d’une autre, la vie doit suivre son cours, virus ou pas virus. Ça, ce sont les «bonnes nouvelles» sur lesquelles il faut s’accrocher.
Toutefois, ce qui est très clair, c’est que cette crise ne se résoudra pas dans un horizon de quelques mois. J’ai été surprise récemment de voir la réaction des gens face à l’annulation d’un événement public très apprécié dans ma municipalité. «Pourquoi ne pas le reporter à l’automne?» se questionnaient de nombreux citoyens.
Bien voilà. À l’automne, la situation ne sera pas différente. C’est difficile (et inefficace) de prévoir dans un horizon encore plus lointain, disons à l’hiver ou au printemps 2021, mais tout porte à croire que nous serons marginalement avancés face au point où nous en sommes maintenant.
La vie normale ne pourra reprendre qu’après qu’un (ou si on est vraiment chanceux, quelques) vaccin prouvé ait été manufacturé en milliards de doses. Plusieurs pays sont dans la course et malgré une entraide et une volonté de travailler en commun, l’ordre dans lequel nous aurons accès à ce vaccin pourrait donc grandement varier (pour l’instant c’est le Royaume-Uni qui aurait l’un des candidats les plus prometteurs, pas le Canada). Même lorsque ce ou ces vaccins seront disponibles ici, il est probable que la vaccination s’effectue par vagues, qui pourraient être espacées de plusieurs mois : les travailleurs essentiels en premier, suivi par les personnes les plus vulnérables, etc. Cette éventualité nous amènerait probablement quelque part en 2022 avant que l’immunité de masse soit atteinte et que l’on puisse réellement tourner la page. Ou encore en 2023? Je sais, ça me fait mal à moi aussi de l’écrire.
Il y aurait d’autres possibilités alternatives : qu’un médicament ou un autre remède drôlement efficace fassent leur apparition, qu’on développe massivement des anticorps par clonage, par exemple. Encore une fois, tout est possible, mais rien de cela ne pourra être implémenté rapidement.
Pour tout lire sur la COVID-19, c'est ici.
Le déconfinement ne signifie pas qu’il n’y a plus de danger
Le danger est le même. À mesure que les cas s’accumulent au Québec, le danger devient même probablement plus réel et le risque de transmission -ainsi que les cas vont s’accroitre à mesure que différents secteurs (géographiques et économiques) vont reprendre.
On ne déconfine pas parce que la menace n’est plus là… On déconfine parce que… quel serait l’autre choix? Les gens doivent travailler, la chaîne d’approvisionnement doit se maintenir. Cette pause de deux mois aura de lourdes conséquences économiques pour le Québec alors… imaginez 2 ans? C’est impensable.
Même si on souhaiterait tous que le gouvernement soit là pour sauver toutes les vies, ça n’a jamais été son rôle. Dès que les gens reprennent leurs activités, la transmission du virus est pratiquement inévitable –le but du confinement n’était pas de prévenir toutes les infections, mais plutôt de s’assurer que le système de santé pourrait y faire face.
Nous naviguons là-dedans comme tous les pays face à l’inconnu –est-ce que le déconfinement fera exploser les cas? Faudra-t-il revenir en arrière?
Le fait est que nous sommes encore dans le pic de la première vague –et que déjà nous commençons à rouvrir. Le virus est encore présent, toujours aussi infectieux ET il n’y a pas plus de solution ou de remède pour le contrôler.
De quoi seront faits les prochains mois (et les prochaines années?)
Comment va-t-on vivre l’entre-deux? Par le biais de compromis et de réajustements constants, en essayant le plus possible de contourner et de maîtriser les éclosions du virus.
Est-ce que les gens pourront retourner travailler? Oui, mais probablement avec beaucoup de mesures préventives qui ne s’en iront pas de sitôt.
Pourra-t-on organiser à nouveau des partys? Ouf, ça pourrait être long.
Est-ce qu’il y aura encore des rassemblements, comme des événements sportifs, des spectacles, des conférences, des ateliers, d’autres manifestations culturelles? Le moins possible.
Et l’école? Ce sera probablement un mélange de tout, avec une montée en flèche de l’apprentissage à distance pour tous ceux qui le peuvent.
Les voyages et les déplacements pour affaires? Maintenus au minimum.
Ce serait vraiment super de penser que le jour où le confinement se termine, la vie reprend comme avant! Mais en fait, la fin du (premier) confinement, c’est juste le début de cette crise. Le début du vrai test de comment on peut vivre avec ce virus, sans tout arrêter. Il ne faut surtout pas lâcher, ni baisser la garde. Ça ne sera pas facile, mais oui, ça va finir par #bienaller.
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