« Maman, j’ai peur dans le noir ! » est une phrase que vous avez très certainement déjà entendue si vous êtes parents. Et rassurez-vous, rares sont les enfants qui n’ont pas peur dans une pièce plongée dans l’obscurité.
Malheureusement, même si c’est passager, cela peut grandement influer sur la qualité du sommeil de toute la famille. Voici donc ce que vous devez savoir pour accompagner au mieux votre enfant lors de cette période importante.
Pourquoi a-t-on peur du noir?
La nyctophobie touche la plupart des enfants entre 18 mois et 5 ans et peut même se prolonger à l’âge adulte dans certains cas. Mais que peut-il bien se passer dans leur tête pour que le fait même d’être dans l’obscurité, ce qui nous apparaît plutôt reposant, soit si dramatique à leurs yeux?
Déjà, dès 18 mois, l’enfant prend conscience que dans le noir, il perd ses repères. Impossible alors de vérifier si les toutous sont encore sur le lit et si aucun monstre ne rôde, ou même de se frayer un chemin pour aller aux toilettes. Il ne maîtrise plus son environnement et cela le déstabilise. Ajoutez à cela une imagination débordante et vous obtiendrez de trop courtes nuits!
Apprivoiser la peur
La veilleuse
Que faire alors pour lui permettre d’apprivoiser sa peur? Tout d’abord, avant d’essayer de raisonner votre enfant, il est important de le rassurer en lui proposant d’installer une veilleuse qu’il pourra choisir d’allumer ou pas, et qu’il pourra idéalement apporter si un voyage à la salle de bain s’impose dans la nuit.
L’écoute, le partage
Ensuite, il est primordial de le prendre au sérieux puisque cette peur est bien réelle pour lui. Votre bambin se sentira écouté et épaulé si vous lui expliquez que vous allez trouver une solution ensemble. Sans évoquer votre propre phobie du noir, racontez-lui que vous aussi, à son âge, vous aviez une peur que vous avez finalement réussi à surmonter. Ou encore mieux, rappelez-lui les obstacles qu’il a déjà franchis à certaines occasions pour l’aider à dédramatiser la situation.
Identifier la source
L’étape suivante consiste à essayer d’identifier la source du problème. Que ce soit par des mots ou par des dessins, demandez- lui de vous raconter ce qu’il imagine; il vous sera très utile de savoir comment ces terreurs sont déclenchées. Par exemple, s’il évoque sa peur de voir des créatures malveillantes, prenez l’habitude de faire le tour de la chambre avec lui pour vérifier que la voie est libre.
Évitez par contre de le faire plusieurs fois chaque soir, car vous lui donneriez alors raison d’avoir peur. Et, si vous le sentez prêt à l’entendre, faites-lui comprendre que les sorcières n’existent pas, ou encore qu’il est impossible qu’un voleur entre dans la maison. À cet effet, s’il est assez grand, essayez de faire avec lui le jeu du détective. Le fait qu’il arrive à se raisonner par lui-même lui apportera des solutions plus efficaces et plus durables.
Si votre enfant est plutôt du genre à se réveiller en pleine nuit, il est important de le réconforter au plus vite. Invitez-le vous raconter son cauchemar sans l’interrompre, puis faites-lui comprendre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.
Une routine quotidienne
Comme c’est à l’heure du coucher que les difficultés commencent, il est nécessaire d’instaurer une routine apaisante. Le laisser regarder la télévision avant de se mettre au lit l’expose à des images violentes que ni vous, ni lui ne contrôlez.
Les histoires et les comptines sont donc de meilleures alternatives pour le conduire jusque dans les bras de Morphée. Et nul besoin d’évincer le méchant, puisque le héros gagne toujours à la fin! Après un câlin et une vérification en règle des recoins sombres, il est tant de faire de beaux rêves.
Le mot d’ordre: patience!
Comme dans tout apprentissage, le processus peut vous demander beaucoup de patience. Au risque de vous répéter, faites-lui comprendre que vous êtes là, présente s’il en éprouve le besoin. Il se sentira alors en sécurité et évitera par la même occasion de développer de nouvelles angoisses.
Rappelez-vous aussi que les phobies ne sont pas forcément raisonnables. Nous en avons tous, même vous. Imaginez donc ce qui peut se passer dans la tête d’un tout petit qui n’a pas encore la conscience de ce qui est réel et ce qui ne l’est pas!
Philippine de Tinguy, rédactrice Canal Vie