Lorsque vient le temps de nourrir bébé, il est parfois difficile de savoir par où commencer. Quel aliment introduire en premier? Lesquels éviter à tout prix? Entre les nombreux livres, les conseils des amis et de la famille, et notre instinct, plusieurs questionnements et inquiétudes peuvent émerger. Voici les dernières recommandations de la Société canadienne de pédiatrie pour les tout-petits.
Allaitement et préparations lactées
Pendant les six premiers mois de sa vie, il est souhaitable que votre nourrisson soit exclusivement nourri de lait maternel ou de préparation lactée. Ce n’est que lorsque bébé a franchi le cap des 6 mois que l’on peut introduire des aliments complémentaires. C’est à ce moment que son alimentation doit répondre à des besoins nutritionnels additionnels, particulièrement en fer.
Selon de récentes études, on note que de patienter jusqu’à 6 mois avant d’introduire des aliments permettrait de minimiser le risque de développer des intolérances ou des allergies alimentaires. Vous pensez que votre bébé a besoin d’aliments complémentaires avant l’âge de 6 mois? Consultez votre pédiatre; il pourra vous guider.
Introduction des aliments solides
Si, auparavant, la viande et ses substituts se trouvaient au dernier rang en termes d’introduction, dorénavant, la Société de pédiatrie canadienne recommande de les introduire bien avant les fruits et les légumes. Comment explique-t-on ce changement de discours?
Selon Hélène Lowell, nutritionniste de Santé Canada et membre du comité d’experts signataires de cette recommandation, « les réserves en fer du bébé exclusivement allaité s’épuisent lorsque celui-ci atteint 6 mois, et les premiers aliments qu’il consomme doivent être riches en fer. » Pour cette raison, les parents ont aujourd’hui le choix de donner à leur enfant de la viande, des substituts, ou bien des céréales enrichies en fer.
Aliments riches en fer
- Les céréales à grain unique enrichies de fer : riz, orge, avoine
- La viande, le poulet
- le jaune d’œuf cuit
- les légumineuses
- le tofu
Les premiers légumes et fruits faciles à digérer
- Les purées lisses de courges musquées, de carottes, de patates douces et de haricots
- Les purées lisses de pommes, de poires, de pêches et de bananes
Il est recommandé d’introduire un nouvel aliment à la fois et d’attendre deux ou trois jours avant d’en offrir un autre afin de voir lequel pourrait entraîner une réaction allergique. Aussi, il est important de n’ajouter ni sel, ni sucre, ni épices aux purées de bébé. Si vous achetez des petits pots du commerce, soyez attentifs aux ingrédients afin de vous assurer qu’ils ne contiennent pas de sel ou de sucre ajouté.
Aliments allergènes
Santé Canada a émis de nouvelles recommandations en ce qui a trait aux aliments allergènes. Selon les dernières recherches menées, les données recensées permettent de croire que retarder l’introduction des aliments allergènes dans le régime des bébés ne diminue en rien le risque de réactions allergiques; on observe même le contraire! Le Centre de pédiatrie canadienne pense plutôt que l’introduction hâtive de ces aliments serait bénéfique et protégerait le système immunitaire. Différer leur introduction pourrait favoriser le développement d’allergies.
Il est donc désormais permis et même fortement encouragé d’offrir à bébé, dès l’âge de 6 mois, des fruits de mer, des œufs entiers et des arachides. Il est toutefois important pour tout parent de savoir comment déceler les réactions allergiques. Si vous avez des inquiétudes en raison de vos antécédents familiaux, consultez votre pédiatre.
Oui aux matières grasses!
Il est important de servir des aliments riches en matières grasses à bébé afin de favoriser le développement de son cerveau et la composition de ses cellules. Ces graisses, que l’on trouve notamment dans les fromages, le lait, les yogourts et les huiles végétales, fournissent des calories essentielles à la bonne croissance et représentent un apport non négligeable en vitamines A, D, E et K. Lorsque bébé est prêt à passer au lait de vache, il est important de lui servir du lait entier (3,25 %). Évitez le lait écrémé ou partiellement écrémé (1 % et 2 %), car leur faible teneur en acides gras n’est pas appropriée pour les besoins du nourrisson. Enfin, n’oubliez pas de verser un filet d’huile végétale (olive, canola, amande, etc.) ou encore un peu de beurre ou de crème fraîche sur ses légumes.
Aliments à proscrire
Il est important de ne pas offrir de miel aux bébés de moins d’un an. Le miel peut contenir des spores d’une bactérie, le Clostridium botulinum. Sans danger pour un adulte en bonne santé, les spores peuvent cependant se développer dans l’intestin de bébé et causer le botulisme infantile, une maladie rare, mais grave.
Évitez d’ajouter du sucre, du sel ou des épices aux plats de votre poupon dans la première année.
Ne servez pas d’œuf mi-cuit ou de viande mi-cuite ou crue à bébé : il risque de faire une intoxication alimentaire.
Si les recommandations alimentaires pour bébé changent souvent, c’est qu’elles s’appuient sur les dernières études en la matière. Il ne faut donc pas toujours écouter nos mamans... En cas de doute, il vaut mieux s’informer auprès d’un professionnel de la santé soucieux de suivre l’évolution des recherches en la matière, en l’occurrence votre pédiatre.
Sabrina Hammoum, rédactrice Canal Vie