Depuis que le confinement dû à la COVID-19 a commencé, ils se sont multipliés. Les 5 à 7 et apéros virtuels, aussi appelés «Skypéros» (contraction de Skype et d'apéro) ou encore les «coronapéros», un mot-valise dont on peut déduire facilement l'origine.
Continuer à voir ses amis, sa famille, à échanger, à rire ensemble est primordial et la technologie fait en sorte que c'est techniquement assez simple de le faire. Il suffit d'un peu d'organisation pour mettre en place un apéro ou 5 à 7 virtuel réussi, voici notre mode d'emploi :
Quel matériel?
Pas d'apéro virtuel sans équipement informatique. Pour pouvoir participer, il vous faudra soit un ordinateur muni d'une caméra, soit une tablette numérique ou un téléphone intelligent (avec caméra intégrée). La plupart des gens utilisent le micro intégré dans leur appareils, mais si vous en avez un sous la main, n'hésitez pas à prendre un micro externe, ce qui apportera une bien meilleure qualité à l'appel.
Quel logiciel choisir?
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Il existe de nombreuses plateformes permettant de discuter avec ses amis. Il y a les plus classiques comme le pionnier Skype (jusqu'à 50 participants), Facebook Messenger (6 participants) ou le très populaire WhatsApp (4 participants).
On peut aussi utiliser l'outil de visioconférence Google Hangout Meet (25 participants) ou Microsoft Teams.
Pendant le confinement, il y a une application qui a est devenue extrêmement populaire et c'est Zoom, qui a été créée à la base pour les réunions d'entreprise. Un utilisateur peut inviter jusqu’à cent personnes par appel.
Une autre appli très populaire pendant cette période de confinement c'est Houseparty. C'est un système de messagerie vidéo «sociale» qui vous permettra d’échanger avec jusqu’à huit de vos amis, mais qui vous donnera aussi la possibilité de voir des amis d'amis s’inviter dans la conversation. Parfait pour ceux qui veulent faire de nouvelles connaissances, moins pour ceux qui veulent rester en gang.
Alors quelle plateforme choisir? Il n'y a pas qu'une seule bonne réponse à cette question. Comme souvent, la bonne réponse est : «Ça dépend!». Il faut en effet prendre en compte plusieurs paramètres et se poser d'autres questions. Combien y aura-il de personnes à ce 5 à 7 virtuel? 3 ou 10? Est-ce que les participants ont déjà un logiciel de conversation installé? Combien sur l'ensemble des participants? Sont-ils des pros de l'informatique à l'aise avec le fait d'installer un nouveau logiciel ou est-ce que ce sont des personnes qui ont plus de difficultés en la matière, voire des phobiques de la technologie? Le plus simple est de s'adapter aux participants de votre 5 à 7 et de faire un test, voir ce qui fonctionne le mieux pour la majorité des participants, quel logiciel plait le plus au plus grand nombre, celui qui est le plus intuitif, celui qui ne fait pas saccader la vidéo etc.
Il peut être bien de nommer un des participants de l'apéro le «chef d'orchestre». Cette personne va organiser le 5 à 7, centraliser les questions, envoyer les liens de connexions aux participants et ultimement trancher s'il y a une décision à prendre sur la plateforme à choisir. Il faut un mimimum d'organisation et de coordination pour que ça marche...
Stabilisez vos appareils mobiles
Si vous tenez votre tablette ou votre cellulaire à la main pendant tout le 5 à 7, non seulement vous risquez de vous fatiguer, mais surtout, vous allez donner le mal de mer à tous les autres participants qui vous regarderont bouger à droite... à gauche... à droite...
Limitez le nombre de participants
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Même s'il est évidemment très tentant de vouloir organiser un méga 5 à 7 qui réunirait un maximum d'amis derrière les écrans, il est préférable de limiter le nombre de participants.
La raison est simple: au-delà d'un certain nombre, ça va être la cacophonie! Quand on réunit ses amis pour un 5 à 7 dans un bar par exemple, les gens ne parlent pas forcément chacun leur tour, attendant que le précédent ait fini de s'exprimer pour prendre la parole. Si on est plus de trois, on peut en effet parler en petits groupes et plusieurs discussions peuvent avoir lieu simultanément au sein d'un même groupe d'amis.
Avec un apéro virtuel malheureusement, c'est impossible. Tout le monde doit écouter celle ou celui qui parle. Après, à vous à développer vos techniques pour passer la parole. Certains lèvent la main, d'autres nomment un autre participants...
Pour tout lire sur la COVID-19, c'est ici.
Choisir l'horaire idéal
Eh non, tous les 5 à 7 ne commencent pas à 5h, ça serait bien trop facile! Tout d'abord parce que si vous voulez prendre l'apéro avec des gens qui ne sont pas dans le même fuseau horaire que le vôtre, il va falloir trouver le moment parfait pour que personne ne se retrouve avec un verre de vin à 8h du matin.
Et même si on est dans le même fuseau horaire, il faut aussi tenir comte des obligations de chacun pour trouver l'horaire parfait. Certains participants vont avoir un télétravail avec des horaires stricts, d'autres des obligations personnes diverses et variées, bref, parlez-vous, faites plusieurs propositions d'horaire si c'est vous qui organisez le 5 à 7 et si c'est compliqué, trouvez un autre jour ou bien étendez le créneau-horaire et transformez le 5 à 7 en 5 à 10 par exemple, histoire que tout le monde trouve le temps de passer faire un coucou.
Dans quel endroit faire le 5 à 7?
Les deux facteurs les plus importants sont le son et la lumière. Pour le son, essayer de vous installer dans une pièce qui soit la moins bruyante possible. Si les enfants sont en train de jouer et rire dans le salon, aller dans son bureau le temps de l'appel est sûrement une bonne idée.
Si vous avez le choix de l'endroit où se déroule votre apéritif numérique, choisissez de préférence un lieu bien éclairé avec une lumière qui soit dirigée vers votre visage. Si vous avez une fenêtre derrière vous, vous risquez d'être dans un beau contre-jour, et personne ne vous verra. Installez dans ce cas une lampe sur le bureau ou changez l'angle de la lumière.
La question de l'alcool
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Pour beaucoup de gens, l'apéro virtuel rime avec alcool. Mais il ne faudrait pas forcément résumer cette réunion à distance à la boisson. Tout d'abord parce que tout le monde ne boit pas d'alcool (femmes enceintes, personnes abstinentes pour de multiples raisons), mais surtout parce que l'apéro est avant tout un formidable prétexte pour revoir des visages qu'on aime, pour enfin rire avec sa famille, ses chums, pour faire autre chose que regarder les nouvelles du téléjournal.
C'est agréable évidemment de boire un peu, mais attention aux excès qui peuvent à la fois chauffer les esprits et envenimer les conversations amicales et entraîner de sévères lendemains de veille.
Faut-il parler de la COVID-19?
Évidemment que le sujet de la COVID-19, du coronavirus ou du «tabarn... de virus» (appelez-le comme vous voulez), va venir dans la conversation, c'est même inévitable. Ce qui va compter c'est surtout le temps qu'on va consacrer à ce sujet et la façon dont on va en parler. L'ambiance du 5 à 7 pourrait s'en trouver modifiée.
Chacun peut évidemment donner son avis, y aller de sa petite théorie sur les conséquences macro-économiques à venir pour tel ou tel pays, sur l'origine exacte de ce virus meurtrier. Les discussions peuvent durer des heures étant donné que le contexte actuel est rempli d'incertitudes. N'oubliez pas qu'il s'agit d'un 5 à 7 virtuel, pas d'un débat entre experts épidémiologistes et que pour certains participants, sinon tous, le but est d'avoir du plaisir, pas de passer quelques heures à se faire peur, ou alors il faut changer de nom pour le «le 5 à 7 anxiogène».
Il peut donc être intéressant de ne pas trop focaliser sur l'aspect négatif de la situation, d'essayer de trouver au contraire des choses positives et drôles, de parler de choses simples et réconfortantes, de cuisine, de ses enfants, ses animaux, d'art, de ses dernières séries télé préférées, de ses astuces pour passer le temps agréablement et de la façon d'aider les gens autour de soi, bref de faire en sorte que cet apéro virtuel devienne une bulle de décompression et de positivité. Pour arriver à ça, le plus simple est de mettre rapidement sous le tapis le sujet COVID.
Les variantes: karaoké, souper, quiz, brunch
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Pour un ceux qui multiplient les apéros virtuels, le format classique peut à la longue être lassant. Il est donc conseillé dans ce cas d'essayer une variante. On peut par exemple thématiser le 5 à 7. Aujourd'hui on ne parle que de... cinéma! Ses films préférés, ceux qu'on aimerait revoir, les classiques qu'on avoue ne jamais avoir vu, les anecdotes amusantes sur les acteurs... On peut faire la même chose avec la musique, la littérature ou le sport.
On peut aussi faire un 5 à 7 avec un quiz, un blind-test ou encore un karaoké. On peut également changer d'horaire et se faire un apéro-brunch vers 14h ou bien encore exploser littéralement le concept de 5 à 7 et faire un souper virtuel, une dégustation virtuelle de vin (chaque participant achète les mêmes bouteilles), votre imagination pour décliner le concept est la seule limite!
Il ne vous reste plus qu'à passer à l'action et à organiser votre prochain 5 à 7 virtuel... santé!