L’embonpoint ne cesse d’augmenter en Amérique du Nord. En plus des autres problèmes de santé associés au surplus de poids, les femmes devraient s’inquiéter du fait qu’il aurait aussi des incidences importantes sur leur fertilité. En effet, un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 augmente les risques d’avoir une ovulation anormale et un cycle menstruel irrégulier, ce qui rend la conception d’un bébé beaucoup plus complexe.
Des recherches inquiétantes
Des études démontrent que l’obésité chez la femme influence son métabolisme à plus d’un niveau. L’un des premiers changements mis en évidence est l’hyperinsulinisme, ou la résistance à l’insuline, qui est associé au Symdrôme de l’ovaire polykystique (SOPK). D’autres modifications au sein du métabolisme de la femme qui vit avec un surpoids seraient également en cause dans les cas d’anovulation, c’est-à-dire lorsqu’il y a un cycle menstruel, mais pas d’ovulation.
Des chercheurs émettent également l’hypothèse que l’obésité viendrait altérer la qualité ovocytaire et la qualité endométriale. Il serait donc plus difficile d’avoir une ovulation régulière, mais en plus, l’embryon aurait davantage de difficulté à s’implanter dans l’utérus. La qualité de l’endomètre est essentielle pour retenir l’œuf qui deviendra un jour un fœtus.
Les impacts chez les femmes
Même si les études ne peuvent prouver hors de tout doute les causes liées au problème d’infertilité chez les gens qui souffrent d’obésité, une tendance générale se dégage et les conséquences négatives sont réelles. Selon le Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, l’obésité entraine : « un arrêt de l’ovulation, un allongement du délai de conception spontané, une augmentation du risque de fausse couche et une diminution du taux de grossesse. »
Les impacts chez les hommes
La femme n’est pas l’unique responsable lorsqu’il est question de fertilité. Les hommes doivent également se soucier de leur poids, car l'obésité entraine aussi, de leur côté, son lot de difficultés. Les dysfonctions érectiles et la qualité du sperme qui est diminuée sont les deux problèmes les plus rapportés.
Quand s’inquiéter?
Rien ne sert de s’alarmer : un léger surplus de poids ne mène pas à l’infertilité, pas plus d’ailleurs qu’il est vrai de dire que toutes les femmes obèses n’arrivent pas à concevoir des enfants. Toutefois, celles dont l’IMC est au-dessus du poids santé devraient penser à rééquilibrer leur alimentation si elles rencontrent un problème d’infertilité.
Une situation réversible
Il n’est pas nécessaire, non plus, de viser le poids santé, qui semble parfois inatteignable. Pour les personnes ayant un IMC de plus de 30, il est conseillé de viser une perte de 5 % de leur poids corporel. Une étude démontre qu’une diminution aussi minime que 6,5 kilos permet un retour spontané de l’ovulation dans 90 % des cas. Avec de la persévérance et de la discipline, en adoptant une bonne alimentation et en faisant de l’exercice physique, la majorité des femmes pourront donc retrouver leur fertilité.
Trop maigre, ce n’est pas mieux!
À noter, également : un poids en dessous de la normale peut causer autant de problèmes de conception que l’obésité en nuisant aux cycles menstruels et à la fonction normale des ovaires. Chez les femmes dont l’indice de masse corporelle est inférieur à 20, le CHU Sainte-Justine dénote une augmentation des risques de fausse couche et un arrêt de l’ovulation.
Votre bien-être, votre priorité
Au-delà de la capacité à tomber enceinte, il s’agit de votre bien-être et de celui de votre futur enfant. Il est essentiel de comprendre que l'IMC a de nombreuses répercussions sur la fertilité, mais également sur le déroulement de la grossesse. En effet, les risques de fausses couches et de complication sont plus élevés chez les femmes enceintes qui ont un surpoids.
Alors, que ce soit pour réussir à concevoir un enfant, diminuer les risques durant la grossesse ou pour avoir un bébé en santé, les couples ont tout avantage à revoir leur alimentation et à ajouter quelques séances d’exercices à leur horaire.
Violaine Dompierre et Cynthia Brunet, rédactrices Canal Vie