Le jour où l’on tombe enceinte, la vie continue, tout comme le travail. Toutefois, certains emplois requièrent un retrait préventif, alors que d’autres suscitent des questionnements.
Les bienfaits du travail
Les femmes qui peuvent travailler jusqu’à la fin de leur grossesse en retirent de nombreux bienfaits. Elles demeurent actives, donc prennent moins de poids et ont souvent moins tendance à faire de l’anxiété.
À l’inverse, lorsqu’elles doivent quitter leur emploi prématurément, plusieurs souffrent de solitude. On remarque également un plus grand gain de poids chez celles-ci, car plusieurs comblent l’ennui en grignotant. Alors, dans la mesure du possible, lorsque l’emploi le permet, il est avantageux pour le bien-être de la future maman et aussi celui du bébé de poursuivre son travail tant et aussi longtemps que l’énergie est au rendez-vous.
Travail physiquement intense
Évidemment, les emplois physiquement intenses ne sont pas recommandés durant la grossesse. Selon La société des obstétriciens et gynécologues du Canada, plusieurs éléments doivent être pris en considération, entre autres :
- s’accroupir ou se pencher régulièrement;
- grimper dans une échelle;
- rester debout;
- monter des escaliers;
- travailler plus de 40 heures par semaine;
- travailler sur différents quarts;
- soulever de lourdes charges;
- travailler en présence de produits chimiques, de solvants, d’émanations ou de rayonnements;
- travailler sur un appareil qui émet de fortes vibrations ou dans un lieu qui est soumis à des vibrations.
Selon le stade de votre grossesse, ces divers éléments devront être analysés pour qu’ils n’affectent pas votre état de santé et celui de votre bébé en plein développement. Bien sûr, être enceinte n’est pas une maladie, mais votre travail doit être adapté en conséquence.
Des charges excessives, tout comme le fait de vous pencher ou de grimper régulièrement, peuvent augmenter les risques de fausse couche ou de travail prématuré.
Ne vous inquiétez pas outre mesure, mais il est dans votre droit de demander à votre employeur de modifier vos tâches.
Travailler en position debout
Plusieurs emplois nécessitent de rester debout durant une longue période. Cette position n’est pas dangereuse durant la grossesse, mais c’est plutôt le nombre d’heures que vous passez ainsi qui peut l’être. La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada recommande :
- de ne pas demeurer plus de 4 heures debout;
- de ne pas rester debout plus de 30 minutes par heure après la 32e semaine de grossesse.
Il est important de prendre des pauses ou de varier vos tâches, de vous assoir fréquemment et surtout d’écouter votre corps.
L’impact du bruit
Des études s’attardent également aux conséquences du bruit en milieu de travail durant la grossesse. Selon sa durée et sa puissance, il peut être associé à :
- un avortement spontané;
- un accouchement avant terme;
- une insuffisance de poids par rapport à l’âge gestationnel;
- de l’hypertension gestationnelle qui peut mener à une prééclampsie.
Les bruits intenses pourraient aussi causer une légère perte auditive chez l’enfant à naitre. Cependant, à ce jour, les études peinent à démontrer clairement cet effet.
Les produits toxiques
Des produits toxiques sont utilisés au sein de plusieurs professions. L’exposition varie d’un contexte à l’autre. Dans de nombreux cas, un retrait préventif s’avère nécessaire, mais peut-être pouvez-vous être affectée à d’autres tâches? Dans le domaine de la coiffure, des manucures et des soins de santé, les dangers varient en fonction des produits utilisés et du lieu. En tout temps, il faut s’assurer que la ventilation est optimale. N’hésitez pas à poser des questions et renseignez-vous auprès de la CNESST. Le programme Pour une maternité en santé, en collaboration avec les CLSC, vous propose d’analyser votre poste de travail pour détecter les dangers potentiels et suggérer des solutions.
Le stress
Le stress n’est pas tangible, donc difficilement calculable. Pour un même travail, il différera d’une personne à l’autre. Vous êtes la seule personne qui peut analyser votre niveau de stress.
Sachez toutefois qu’il peut être dommageable pour le bon déroulement de votre grossesse et avoir des répercussions significatives sur votre bébé. Il est primordial de s’attarder à cet aspect. Même si votre lieu de travail ne vous expose à aucun danger palpable, l’intensité du stress que vous ressentez doit toujours être prise en considération.
Si la nature de votre travail vous soumet à une grosse dose de stress, vous devriez penser à changer vos tâches durant quelques mois ou, à tout le moins, partir en congé quelques semaines avant votre date prévue d’accouchement.
Le travail, c’est bien sûr la santé, mais vous devez tout faire pour conserver la vôtre et celle de votre bébé en devenir. Parlez-en ouvertement avec votre employeur et ne prenez aucun risque.