L'arrivée prochaine d'un enfant au sein d'une famille est l'une des plus belles nouvelles qui soient. Toutefois, les futures mères semblent de plus en plus anxieuses. Il est important de savoir que le stress, selon son intensité, peut avoir des conséquences sur l'enfant à naitre.
Signes de stress
Le stress peut se manifester par des symptômes physiques:
- Problèmes digestifs
- Insomnie
- Manque d'appétit
- Baisse d'énergie
Les signes affectifs sont aussi fréquents :
- Angoisse
- Saute d'humeur
- Nervosité
- Cauchemar
C'est normal, mais soyez prudente!
La venue d'un bébé implique d'énormes changements dans la vie des parents et il se peut qu'elle génère quelques inquiétudes. Il a cependant été démontré que l'anxiété intense chez une femme enceinte pouvait avoir des effets négatifs sur le petit être qu'elle porte. Le stress de la future maman peut avoir des effets sur le foetus, mais également être à l'origine de différents problèmes qui affecteront l'enfant tout au long de sa vie.
Conséquences présumées de l'anxiété sévère
Si les chercheurs ne sont pas unanimes quant aux conséquences du stress pendant la grossesse, plusieurs études ont établi une relation entre l'anxiété de la mère et certains problèmes chez l'enfant.
En effet, un individu stressé produira du cortisol, une hormone pouvant être transmise au foetus. Cependant, pour que le développement de celui-ci soit affecté, il faut que le taux de cortisol de la mère soit très élevé, donc qu'elle souffre d'un stress intense et continu.
Fausses couches et prématurité
Les foetus stressés sont plus susceptibles de quitter le navire avant l'heure. Les femmes anxieuses sont plus souvent victimes de fausses couches et elles ont plus tendance à donner naissance à des bébés prématurés.
Complications à la naissance
Par ailleurs, même à terme, ces bébés risquent d'avoir un poids plus faible que la moyenne. Le fait d'avoir été stressée tout au long de la grossesse peut aussi être à l'origine de complications lors de l'accouchement.
Plus tard dans la vie de l'enfant
Des chercheurs se sont penchés sur les conséquences que le stress maternel pouvait avoir sur l'enfant après la naissance. De nombreux problèmes physiologiques ou comportementaux pourraient y être reliés.
Il n'est toutefois pas simple de mener des recherches portant sur ces questions, car il peut être ardu d'isoler le facteur à l'étude des autres facteurs, notamment génétiques.
Asthme
Des chercheurs britanniques se sont penchés sur le lien probable entre l'anxiété chez la mère et l'asthme. Il s'agit de la maladie la plus répandue chez les enfants, et environ un sur dix en souffrira.
Dans les cas où la mère souffrirait d'anxiété très intense, particulièrement en fin de grossesse, les probabilités que l'enfant soit asthmatique augmenteraient significativement. Pourquoi en est-il ainsi? Il semblerait que le stress prénatal puisse perturber le fonctionnement hormonal et le système immunitaire de l'enfant, le prédisposant à une hyperactivité bronchique et une inflammation des voies aériennes.
Troubles d'apprentissage et de comportement
Dans un autre ordre d'idée, l'anxiété pendant la grossesse prédisposerait l'enfant à souffrir de divers troubles cognitifs et comportementaux. Ainsi, l'anxiété prénatale pourrait faire en sorte que les enfants soient eux-mêmes sujets à des troubles anxieux, ainsi qu'à des troubles de l'attention et de l'hyperactivité (ces trois problématiques étant liées entre elles).
Le quotient intellectuel risquerait également d'être affecté, comme l'ont montré des recherches portant sur les enfants des femmes qui étaient enceintes lorsque la tempête de verglas s'est abattue sur le Québec en 1998.
On parle aussi de risques accrus de dépression chez les enfants de femmes angoissées, et du développement possible d'une certaine forme d'autisme.
Schizophrénie
Finalement, quelques études ont démontré que des niveaux d'anxiété intenses peuvent accroître les risques de schizophrénie, surtout en début de grossesse. Le genre de stress dont il est question est celui qui peut être vécu dans des situations extrêmes, comme une attaque terroriste, une prise d'otage ou encore une catastrophe naturelle, comme un ouragan.
C'est entre autres en s'intéressant aux enfants de femmes qui en étaient à leur deuxième mois de grossesse durant les pires moments de la guerre israélo-arabe de 1967 que les chercheurs ont pu élaborer ces théories. Fait intéressant, le risque accru de schizophrénie semble, dans ces cas-là, toucher les bébés de sexe féminin plus que ceux de sexe masculin alors que cette maladie touche également les deux sexes.
Comment pouvez-vous gérer votre stress?
Bien qu'il ne soit pas toujours facile de contenir son anxiété, certaines mesures peuvent être prises pour en limiter les effets. Il est avant tout primordial d'avoir une hygiène de vie saine, qui pourra vous aider à vous sentir mieux dans votre peau et en meilleure forme.
- Ayez une alimentation équilibrée et essayez de faire de l'exercice.
- Le fait de vous reposer et de profiter de bonnes nuits de sommeil peut également avoir un impact considérable sur votre bien-être.
- Bien entendu, évitez autant que possible les substances comme l'alcool, le tabac et les drogues, qui, en plus de leurs effets tératogènes connus, risquent de vous perturber émotionnellement.
- Essayez aussi de prendre du temps pour vous. Relaxez, respirez, pensez à vous!
Parlez-en!
Si vous êtes enceinte et anxieuse, il est important que vous ne vous isoliez pas. Partagez vos émotions avec votre conjoint, vos amis ou votre famille. Parler de vos angoisses vous aidera à les comprendre, à les apprivoiser et, finalement, à les gérer. Ainsi, il vous sera plus facile de déterminer quelles sont les sources de votre stress et d'agir en conséquence.
Dites-le à votre médecin
Si vous ne parvenez pas à gérer votre anxiété, il est important que vous en parliez à votre médecin. Il saura vous conseiller et, si nécessaire, vous proposer un traitement correspondant à vos besoins.
Si certaines catégories de médicaments sont déconseillées pendant la grossesse, d'autres pourraient vous convenir. Ne recourez surtout pas à l'automédication, qui peut s'avérer nuisible.
Surtout, gardez bien en tête qu'une certaine dose de stress est naturelle et ne présente pas de danger grave. Après tout, le stress est un mécanisme d'adaptation nécessaire à la survie de l'espèce; c'est seulement lorsqu'il commence à prendre toute la place qu'il faut s'inquiéter.
Jeanne Dompierre, rédactrice Canal Vie