Maladie du siècle, l’hypertension artérielle fait des ravages. Plus de 22 % des Canadiens âgés de plus de 20 ans souffrent de cette maladie qui nécessite 4 millions d’ordonnances en pharmacie, chaque mois. Mais des progrès récents apportent de l’espoir pour ceux qui vivent avec ce problème de santé.
Un organe défectueux
En Angleterre, le chercheur Julian Paton a fait toute une découverte. L’ablation d’un de nos plus petits organes (de la grosseur d’un grain de riz), le corps carotidien, semble régler les problèmes d’hypertension les plus tenaces. Il a expliqué que « des tests menés chez des souris hypertensives ont permis de déterminer qu'une rupture de la connexion nerveuse entre le corps carotidien et le cerveau entraînait une réduction importante et permanente de l'hypertension ». On en est même au stade de l’étude clinique. Et des conclusions sont attendues avant la fin de l’année. Rien de moins.
La piste génétique
Un chercheur de Genève, le Dr Georg Ehret a découvert que des variations génétiques de certains nucléotides* donnent des informations sur les causes génétiques de certaines maladies, dont l’hypertension artérielle. Il a établi que sur 2,5 millions de nucléotides, 29 permettent de prédire si la personne souffrira de ce problème de santé.
Une fois les recherches complétées, les médecins pourraient donc prédire, tôt dans l’existence d’un être humain, s’il sera affecté par l’hypertension. Le sujet aura alors à prendre les mesures préventives nécessaires pour éviter de développer la maladie.
Les gènes et le potassium
Une équipe internationale rattachée à l’université Yale a découvert des mutations de deux gènes chez les membres de 41 familles qui vivent avec l’hypertension artérielle. Ces deux gènes régulent l’équilibrent entre le sel de potassium et sa réabsorption dans le rein. Or, jusqu’ici, personne ne suspectait le rôle que jouaient ces gènes dans la tension artérielle proprement dite.
On parle certes d’une avancée importante, mais les chercheurs devront trouver comment ces gènes agissent dans l’organisme avant d’espérer trouver de nouvelles façons d’intervenir pour contrer l’hypertension.
Une protéine trop active
Une protéine présente dans notre corps, l’Arhgef1, contrôle principalement le diamètre de nos artères, ont découvert des chercheurs de Nantes (France). Cette dernière fait rétrécir les artères des humains, causant ainsi l’hypertension. Or, des essais effectués en laboratoire sur des souris transgéniques à qui on avait retiré cette protéine ont démontré que les artères ne rétrécissaient pas avec l’âge des cobayes.
Il faudra toutefois attendre une dizaine d’années avant l’apparition d’un nouveau traitement. Les chercheurs tentent de créer une molécule qui inhiberait l’action de la protéine chez les sujets à risque.
« L'hypertension artérielle augmente de façon marquée le risque d'accident vasculaire cérébral, de cardiopathie ischémique, de maladie vasculaire périphérique et d'insuffisance cardiaque, » peut-on lire sur le site de l’Agence de santé publique du Canada. Or, ces problèmes de santé sont à l’origine de milliers de décès, chaque année. Il y a donc de l’espoir pour les personnes aux prises avec l’hypertension artérielle.
On estime que, dans le monde, un milliard de personnes souffrent de cette maladie.
Henri Michaud, rédacteur Canal Vie
* : Un nucléotide, constituant élémentaire de l'ADN et de l'ARN, est composé d'un sucre (désoxyribose ou ribose), de 1 à 3 phosphates et d'une nucléobase, avec base azote, pour une base azotée. (Source : AquaPortail.com)