L'immense majorité des aliments préparés que nous achetons contiennent un grand nombre d'additifs alimentaires. Et pas besoin d'être un nutritionniste chevronné pour s'en rendre compte : procédez simplement à une lecture rapide des boîtes et contenants d'aliments et comptez les ingrédients au nom trop compliqué pour être naturel!
On se dit souvent que, puisque les aliments ont été approuvés et se retrouvent sur la tablette du supermarché, ils sont inoffensifs... Mais qu'en est-il vraiment?
Que sont les additifs alimentaires?
Ce sont toutes les substances que l'on ajoute à un aliment pour en modifier le goût, la texture, la durée de conservation ou toute autre propriété. Ils se classifient principalement en trois catégories :
- Les additifs naturels : par exemple de l'essence d'amandes amères ou du jus de betteraves.
- Les additifs artificiels : pensez à la fausse vanille et aux arômes de fruits dans certains yogourts.
- Les additifs synthétiques : les framboises bleues, ça existe dans la vraie vie?
Tous ces additifs se divisent en plusieurs familles, chacune d'entre elles répondant à une fonction spécifique. Ainsi, on retrouve (liste non exhaustive) :
- Les colorants : comme leur nom l'indique, ils modifient la couleur des aliments.
- Les rehausseurs de goût : ils améliorent la saveur de la nourriture.
- Les antioxydants : ils empêchent les aliments de s'oxyder. Pensez aux fruits et légumes coupés et préemballés : vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi ils ne brunissent pas?
- Les édulcorants : aspartame, stevia, saccharine et tous les autres « faux sucres » de ce monde.
- Les conservateurs : ils permettent aux aliments de rester comestibles et beaux plus longtemps.
- Les agents de textures : ce sont des additifs qui transforment les aliments, comme des épaississants, de la gélatine, des émulsifiants, etc.
Les additifs sont-ils néfastes?
Comme nous venons de le voir, les additifs sont très variés et certains d'entre eux sont parfaitement naturels. Ainsi, il n'est pas rare de lire que du caramel ou du jus de fruits fait office de colorant dans vos biscuits ou vos yogourts.
Dans la même veine, si vous lisez « acide citrique », il ne s'agit en fait que de jus de citron destiné à empêcher vos pommes tranchées de s'oxyder. En ce cas, il n'est pas nécessaire de paniquer!
Colorants et TDAH
Cependant, des études scientifiques ont été menées par des chercheurs réputés, et il en résulte que plusieurs additifs sont pointés du doigt. Il semblerait en effet qu'il y ait un lien entre le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la consommation de certains colorants, principalement lorsque le benzoate de sodium (un conservateur destiné à empêcher la prolifération de bactéries) est également contenu dans l'aliment en question.
Généralement, ce seraient les sucreries, bonbons, boissons gazeuses et sucrées, desserts à la gélatine, gommes à mâcher qui contiendraient ces colorants... Mais plusieurs aliments « santé » ne sont pas épargnés, tels certains craquelins, barres tendres, fromages, gruaux aromatisés, sauces et marinades...
Les colorants en cause sont au nombre de six, et quatre d'entre eux sont actuellement autorisés par Santé Canada :
- le jaune soleil FCF (E110)
- la tartrazine (E102)
- le ponceau SX (E125)
- le rouge allura (E129).
Des politiques d'étiquetage floues
Vous ne pouvez pas savoir si les aliments que consomment vos enfants en contiennent, car la politique actuelle en matière d'étiquetage n'est pas formelle. Ainsi, il est permis pour les fabricants d'inscrire simplement « colorant » dans la liste des ingrédients sans donner plus de détail quant à la nature ou au nom scientifique complet du colorant utilisé.
Cependant, il y a une bonne nouvelle : Santé Canada étudie présentement une proposition visant à rendre obligatoire l'étiquetage détaillé des colorants utilisés, ainsi qu'à mentionner sur les emballages les risques potentiels liés à la consommation des colorants en question.
Des opinions contradictoires
Malgré les résultats mentionnés ci-dessus, certains chercheurs pensent que l'alimentation ne joue qu'un faible rôle dans les causes possibles du TDAH, et que celui-ci est généralement lié au niveau social et culturel. Ainsi, ce serait plutôt ce niveau de vie, lequel implique généralement la consommation de certains aliments moins santé, qui pourrait fausser les résultats des recherches en établissant un faux lien de causalité entre l'alimentation et le trouble.
Sans pour autant nier la possibilité de l'influence de la consommation de ces colorants sur le développement d'un TDAH, ces chercheurs assurent que bien d'autres facteurs doivent être pris en compte : l'hérédité, le cadre de vie (séparation, chaos, indiscipline, manque de stimulation) et les conditions intra-utérines (consommation d'alcool et de drogues, tabac, toxines environnementales).
Concrètement, on fait quoi?
Généralement, les aliments naturels sont meilleurs : ils sont plus nutritifs, moins gras, moins salés, moins sucrés, et ne contiennent pas d'additifs. Ainsi, lorsque vous faites votre épicerie, prenez quelques minutes pour lire les ingrédients et favorisez des listes courtes.
Pour être absolument certain de ne pas consommer d'additifs indésirables, vous pouvez aussi choisir de n'acheter que des produits biologiques et d'éviter tout ce qui a subi une modification au préalable (plats préparés, pré-marinés) et toutes les friandises. Vous pouvez aussi favoriser une alimentation équilibrée et naturelle... et laisser passer de temps à autre la limonade rose ou la fameuse slush à la framboise bleue.
Tout est question d'équilibre!
Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie