Êtes-vous adeptes de magasinage dans les entrepôts et autres ultra-grandes surfaces qui permettent d’acheter la nourriture en grosse quantité? On dirait que le monde est divisé en 2 : ceux qui ne jurent que par ce type d’endroit (Costco, Walmart et autres) pour leur nourriture et ceux qui évitent comme la peste.
Les avantages
Le plus gros avantage, évidemment, c’est d’économiser de l’argent. Si on fait beaucoup de comparaisons de prix, il y a de nombreux produits qui valent la peine, comparé à ceux achetés dans les supermarchés du coin.
Acheter en gros est aussi moins un choix et plus une nécessité pour les grandes familles, qui ont tout simplement besoin de plus importantes quantités que la mienne (pour tout vous dire, chez nous ce n’est pas si rare que le 2 litres de lait expire avant qu’il soit ouvert donc c'est certain que je ne suis pas une bonne candidate à acheter ça en gros).
Les désavantages
Toutefois, il n’y a pas que des avantages à faire son épicerie en grosse quantité. Bien entendu, ces désavantages n’ont pas la même importance pour tout le monde et certains s’en accommoderont très bien! Mais parlons-en quand même.
L’abonnement, comme il y a par exemple chez Costco: Quand y pense 2 secondes, c’est un peu particulier de faire payer les gens pour leur donner le privilège de magasiner chez eux (certes, il y a un programme de remises). Oui, c’est vrai que de nombreux produits y sont moins cher, mais ce n’est pas avantageux pour tout non plus… Et pour récupérer le coût de son abonnement, il faut y aller souvent –ce qui n’est pas toujours faisable.
Le choix plus limité : Il y a beaucoup moins de marques chez Costco que dans un supermarché, et habituellement les produits sont plus limités. À titre d’exemple, s’il y a de nombreux types de tomates en conserve à l’épicerie (régulières, italiennes, bio, cerises, entières, en dés, concassées, broyées, avec petits légumes, avec épices italiennes, avec assaisonnement chili, épicées, grillées sur le feu, avec de l’ail et de l’huile d’olive, avec de la purée de tomates, etc.), mais chez Costco, il y aura seulement 1 ou 2 variété(s).
Le manque de constance dans les stocks : Ça vous est peut-être déjà arrivés vous aussi! Cet été, j’ai acheté des barres granola sans grains chez Costco et c’était… les meilleures au monde. Je n’en n’ai jamais vu ailleurs et j’étais si contente d’avoir enfin trouvé une option pour moi. Environ un mois plus tard je suis retournée pour en acheter une autre boîte (ou 4) mais vous me voyez venir : elles n’étaient plus sur les tablettes. Beaucoup de produits vendus en gros sont ainsi saisonniers ou « temporaires ». C’est difficile de s’y fier et c’est décevant quand on fait l’effort d’y aller en partie pour ça!
L’effet « IKEA » : Il s’agit d’un effet psychologique documenté, qui veut que chez le détaillant suédois comme dans les grandes surfaces où on peut acheter en gros, on tend souvent à laisser tomber notre côté plus rationnel. Tout est fait pour qu’on dépense plus dans ces endroits remplis de tentations, particulièrement quand on est fatigués, distraits, stressés ou en surcharge sensorielle! Résultat : on y va originalement pour se procurer un seul article et on ressort avec un panier plein et une facture de 465 $.
L’expérience qui laisse à désirer : Je sais, beaucoup de gens ne sont aucunement sensibles à ceci et n’ont que faire de l’expérience quand ils font « leur commande ». Mais il faut quand même le dire : aller dans les magasins où on vend en gros, ce n’est pas nécessairement une expérience sensorielle agréable.
L’espace d’entreposage nécessaire : C’est bien vrai qu’acheter en gros vaut tellement la peine pour de nombreux produits… Mais encore faut-il avoir l’espace chez soi pour ranger tout ça en attendant de les passer! Même dans une maison avec une cuisine aux proportions enviables, je n’ai pas de place pour ranger ne serait-ce qu’un seul sac de farine de 11 kilos… Alors dès qu’on additionne quelques produits en gros, ça crée un goulot d’étranglement important chez nous. Et on ne parle pas de tous ceux qui vivent en condo ou dans les petits appartements.
Les emballages épeurants : Ce n’est pas le cas de tous les produits, mais disons qu’en général, acheter en gros ne veut pas dire moins d’emballage, au contraire… Ça tend à être le royaume de la barquette en plastique et du suremballage!
Le risque de perdre de la nourriture : À moins d’avoir une gestion très serrée et un sens de l’organisation hors pair, de séparer le tout en portions et de congeler efficacement, de ne pas faire de cas si on mange souvent la même chose, etc… C’est malheureusement ce qui risque d’arriver avec les produits périssables achetés en gros.
Les meilleurs choix
La farine : Comme la farine de blé prend du temps à rancir, ça vaut la peine d’acheter en grosse quantité si vous avez l’habitude de faire pas mal de boulangerie et de pâtisserie. Depuis que j’ai commencé à faire beaucoup de pain au levain, j’avais du mal à gérer mes stocks de farine : un paquet d’épicerie n’était plus suffisant par semaine. Dans le gros, je peux obtenir 11 kg de farine bio non-blanchie pour 16 $, ce qui équivaut à moins de 0,25 $ par baguette maison.
Les noix : La variété est bonne et les emballages sont raisonnables.
Les légumes et fruits congelés : Ils sont souvent de meilleure qualité que ceux des épiceries, pour moins cher.
Les œufs : 30 œufs biologiques pour moins de 10 $. C’est dur à battre, quand on pense qu’à l’épicerie une douzaine coûte autour de 7 $. Et ce sont les meilleurs œufs que je n’ai jamais goûté (je n’arrête pas de me demander ce que ces poules mangent).
Les beurres de noix : Le beurre d’amandes est toujours plus cher que celui aux arachides… Mais si vous en mangez assez, dans le gros, il est pas mal moins cher qu’ailleurs.
L’huile : Que ce soit celle d’olive, de tournesol, de coco, d’avocat… Il y a quand même plusieurs options et elles sont toujours moins chères.
Le fromage : Que ce soit le Parmiaggiano Reggiano, des briques plus quotidiennes ou des fromages de « spécialités », c’est vraiment pas cher!
Les choix moins intéressants
Les épices : Oui, 5 livres de poudre d'ail pour 6 $, ça peut sembler un bon deal… Mais la réalité, c’est que personne (dans une cuisine ordinaire, on s’entend, pas institutionnelle) n’arrive vraiment à en passer même la moitié. JAMAIS. Et après quelques années, les épices s’éventent et perdent à peu près tout leur goût. Donc il vaut mieux les acheter en plus petite quantité plus souvent. Autre question : Qui a un garde-manger assez colossal pour conserver tous ces giga-contenants d’épices? Une bonne astuce par contre, si vous avez la possibilité de le faire, c’est de séparer ces épices à plusieurs familles.
Certains fruits et légumes : La qualité est habituellement là et parfois, on peut y trouver des variétés plus rares et intéressantes (citrons Meyer, raisins barbe à papa, cerises Rainier, etc.). Mais beaucoup de fruits et légumes sont offerts en quantités irréalistes, étant donné le fait qu’il faut les passer en quelques jours seulement. J’ai bien beau adorer les épinards, mais même en faisant des smoothies VRAIMENT verts quotidiennement, je n’ai jamais réussi à gagner cette folle course contre la montre/les légumes feuillus pourris.
Un autre bémol du gros : très, très peu de fruits et légumes sont locaux et/ou en saison. Et bien sûr que les avocats et les oranges ne viendront jamais d'ici et ce n’est pas une raison pour s’en priver… Mais quand c’est possible, ça a beaucoup plus de sens d’acheter ce qui pousse autour et qui n’a pas eu besoin d’être transporté de l’autre bout du monde.
La mayo (et, sous toute réserve, les autres condiments) : On devrait consommer de la mayo commerciale en moins de 3 mois… Donc si vous n’en mangez pas souvent ça ne vaut probablement pas la peine. Le ketchup et la moutarde durent un peu plus longtemps, mais pas tant, non plus.
La poudre à pâte et la levure : Ils ne durent pas éternellement… Alors en acheter plus n’est pas nécessairement une bonne stratégie.
De quel côté vous situez-vous? Quels sont vos incontournables à acheter en gros?