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Samian a dénoncé une situation qui l'a laissé « stupéfait », cette semaine sur Facebook : un festival de musique francophone a refusé sa présence sur scène car son concert n'est pas totalement en français.
Le rappeur et comédien, qui interprète Éli dans le thriller Aller simple, est originaire de Pikogan, une petite communauté autochtone en Abitibi-Témiscamingue. Depuis ses débuts en musique, il affiche ses couleurs et revendique le respect et la reconnaissance du peuple autochtone. Il possède sa propre maison de disque, Nikamo Musik, ce qui signifie « chante » en algonquin. Samian est aussi conférencier dans les écoles.
Vous comprendrez donc pourquoi l'artiste s'est étonné lorsqu'il s'est fait demander de modifier son spectacle pour inclure plus de français et de faire un compromis sur sa langue ancestrale, l’anishinabemowin.
Hier matin, Samian a appris que sa présence avait été simplement annulée. Il a ensuite dénoncé la situation sur sa page officielle :
« J’ai été invité pour performer dans le cadre d’un festival musical qui a lieu à Granby. Par la suite, on exige que mon concert doit être 100% en français. Je prends donc le temps d’expliquer que mon dernier album est entièrement en Anishinabemowin, et que plusieurs de mes chansons sur mes albums précédents contiennent des passages dans cette même langue ancestrale (Aussi, faites vos devoirs : connaissez qui vous choisissez d’inviter dans vos événements)
Finalement, c’est avec stupéfaction que j’apprends ce matin qu’on refuse ma présence, car mon concert ne serait pas 100% en français.
Est-ce qu’encore, en 2022, les langues autochtones doivent être considérées comme des langues étrangères ? Ces langues ancestrales d’ici n’ont rien de menaçant pour le français!
J’en ai royalement marre de cet mentalité coloniale! Il est temps de changer ça au Québec ! L’heure est pressante à la décolonisation.
Sur ce, je retourne en studio. I have a story to tell. »
En entrevue avec La Voix de l'Est, Samian a donné plus de détails sur cette situation qu'il trouve déplorable :
« Ils étaient prêts à aller à 80% en français et 20% dans ma langue. Je me bats pour ma culture depuis 15 ans et à travers mes albums. Mon spectacle est à prendre ou à laisser. Je ne vais pas commencer à calculer et à mesurer mes chansons! [...] Comment peut-on manquer de jugement à ce point? Comment peut-on demander à un artiste autochtone ou métis de séparer sa culture en deux? Moi, j’ai toujours voulu toucher la conscience des gens, faire le pont entre les cultures »
Malgré qu'il n'ait pas été officiellement nommé par Samian, le Festival international de la chanson de Grandby a répondu dans un communiqué envoyé aux médias :
« Sachant qu’il y a dans son répertoire des titres en français et des titres dans sa langue première, nous avons indiqué à son représentant notre ouverture pour qu’il puisse interpréter des chansons dans ses deux langues en tenant cependant compte de la mission première du festival qui est de promouvoir la musique francophone. »
L'organisation termine en disant espérer que le dialogue se poursuive avec l'artiste afin qu'il puisse faire partie de la programmation du festival.
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