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Hier soir à Le monde à l’envers, Julien Lacroix a donné sa toute première entrevue télévisée depuis son retrait de la vie publique en juillet 2020, à la suite d’allégations de violences sexuelles à l’endroit de neuf femmes qui l’ont dénoncé dans une enquête du quotidien Le Devoir.
En entrevue avec Stéphan Bureau, Julien Lacroix est revenu sur les allégations qui ont été portées contre lui ainsi que comment il a vécu les deux dernières années loin des projecteurs.
D'entrée de jeu, Julien a avoué qu'il était «tanné d'avoir peur tout le temps».
«Oui, ça fait partie de pourquoi je suis là... Je suis tanné d'avoir peur pour ma sécurité, je suis tanné d'avoir peur de parler, je suis tanné d'avoir peur de ne pas faire les bonnes choses. Alors j'ai décidé de remonter sur scène, ça fait aussi partie de ça, j'avais peur de remonter sur scène, j'avais peur de recommencer à faire mon métier et c'est pourquoi je suis ici aujourd'hui avec vous!»
Remettant la faute sur son problème d'alcool et de consommation de drogue, Julien considère qu'il a évolué depuis deux ans et qu'il s'est excusé auprès de ses «victimes».
«Tout ça, c'est gros. Ça ne me fait pas plaisir d'être là pour parler encore de ça, ça ne me fait pas plaisir de vivre ça, ça ne me fait pas plaisir de l'imposer à ma famille, à ces filles-là, ça ne me fait pas plaisir.»
Il ajoute: «J'avais honte d'être moi-même, j'avais honte de marcher dans la rue, j'avais honte d'avoir blessé des gens.»
Il en profite au passage pour écorcher le quotidien Le Devoir, qui selon lui, était «à la recherche de clics» et était «de mauvaise foi» lorsqu'il a publié son article à son sujet.
« Ils ont fait un travail qui était pour les clics. Ils ont fait des amalgames. Il faut être imbéciles pour ne pas être pro mouvement #meetoo. [...] Ç'a commencé avec Weinstein qui a violé je ne sais pas combien de femmes et qui est en prison et aujourd'hui, il y a une mode dans les médias à faire des articles comme ça.»
«Si tu nies tout, tu es un menteur, si tu prends tes responsabilités, tu es un batteur de femmes, un pédophile!»
«Je me suis excusé, mais il y aura une branche de gens qui ne seront jamais satisfaits, poursuit-il. Je n’ai battu personne, je n’ai violé personne, je ne suis pas un pédophile!»
En somme, Julien ne se cache pas sur ses intentions: refaire des spectacles d'humour et faire son retour sur les planches. L'humoriste souhaite plus que tout aller de l'avant.
«C'est beau, on avait soif de sang, on avait soif de noms, on voulait que les têtes roulent, on voulait un spectacle, mais pour beaucoup de gens, dont moi, ce spectacle-là, c'est ma vie. Je participe à cette affaire-là de spectacle, parce que je suis ici. Mais reste que les médias, les gens, on a des questions à se poser par rapport à ça et au après et à ce qu'on veut léguer aux jeunes garçons, en majorité, qui ont peur en ce moment.»
Les yeux plein d'eau et la voix chancelante, Julien a finalement craqué lorsque l'animateur lui a demandé comment il avait abordé le sujet avec ses trois jeunes frères.
«Ç'a été aussi difficile que ce le sera d'en parler à mon garçon quand il va comprendre...»
Enfin, Julien se dit «choyé» que La Presse et le 98,5 aient choisi d'écrire un reportage sur les dénonciations dont il faisait l'objet.
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