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Un touchant texte rendant hommage à Karim Ouellet a été lu hier à l'Assemblée nationale de Québec.
Ce texte a été écrit par la députée de la circonscription de Taschereau, Catherine Dorion.
Au moment de présenter cet hommage funèbre à l'Assemblée nationale, plusieurs proches de Karim Ouellet étaient présents.
Voici le texte intégral de Catherine Dorion, qui souligne le talent et la grande sensibilité de cet artiste parti trop tôt :
« Le renard est un être solitaire, et pourtant bien entouré.
Le renard arrive toujours en avance à ses spectacles.
Il réprimande gentiment les membres de son équipe qui ne sont pas à l’heure.
Le renard n’aime pas le retard.
Il aime arriver tranquille, dans le silence, avec du temps.
Il aime aller au centre de la scène, tranquille, dans le silence, avec du temps, là où il va jouer le show.
Il s’assoit, il se met par terre, il n’a pas de chaussures, il a ses bas colorés.
Il plugue ses fils, il plugue ses guitares, dans le silence, dans le temps allongé, tout est éparpillé devant lui et il s’affaire tranquillement à mettre de l’ordre.
Il prend son temps. Il savoure ce moment-là, il se concentre pour le show.
Il est au centre du stage.
Il fait des blagues qui fusent par-ci, par-là.
Le renard a un très grand sens de l’humour. Il rit fort.
Le renard aime cuisiner. Il aime inviter les amis à manger, il fait son poulet à la moutarde ou son saumon à l’orange. Il aime le bon vin, il le sirote doucement en chicanant ses comparses qui boivent plus vite que lui.
Il aime prendre son temps.
Il a choisi de prendre son temps. Et de s’en aller avec. En nous laissant à notre course folle.
Comme dans la chanson La course. Quand il dit:
"On nous dit que l’année va trop vite, trop vite
Trop vite, trop vite
Alors on court, alors on court, alors on court
(Je ne vois plus)
Alors on court, alors on court, alors on court
Les jambes lourdes
Veux-tu prendre une pause dans la cour
J’ai la tête qui tourne
La fin n’est plus loin, j’entends bien la foule
À quoi ça sert
Arrêtons de courir, on va tomber par terre
Peut-être qu’on devrait créer un monde où ceux qui sont fatigués de courir puissent sentir qu’il y a un espace pour eux dans le monde des vivants.
En fait peut-être que la vie, c’est cet espace-là.
On a cru que la vie était dans la course et dans le show.
Mais peut-être que là où la vie prend réellement ses aises, c’est dans ces moments de calme avant la tempête, ces moments autour d’un saumon à l’orange ou au milieu de fils pis de gear de son à pluguer, ces moments où le temps et les rires trouvent leur chemin jusqu’au cœur des sensibles.
Carole, Aimé, Sarahmée, amis et membres de la famille qui êtes ici aujourd’hui, je vous souhaite du temps pour pleurer, mais aussi du temps pour rire. Du temps pour la sensibilité. »
Le texte de Catherine Dorion a été rapporté par Le Soleil.
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