L'histoire des Canadiens de Montréal vous inspire-t-elle? De Newsy Lalonde à PK Subban, allons voir le côté méconnu de cette grande histoire.
Crédit photo: Albert Dumas
Débusquons ensemble ces 10 fantômes qui ne se manifestent plus, qui jouissent d'une petite retraite dans ce qui reste du Forum de Montréal...
Saison 1911-1912 : un premier anglophone au sein de l'alignement
Il aura suffi de 3 saisons pour que les Canadiens transgressent cette règle de n'embaucher que des joueurs francophones. Pour la première fois, ils signent un anglo : Frank "Pud" Glass. Il s'agit de l'ancien capitaine des Wanderers de Montréal.
Crédit photo: Imperial Tobacco Co.
Attaquant originaire de Kirk’s Ferry, en Écosse, Frank Glass a remporté la Coupe Stanley en 1909-1910 avec les Wanderers de Montréal.
Ses droits ont été vendus aux Canadiens le 7 janvier 1912. Glass a disputé 16 parties avec le Tricolore, durant la saison 1911-1912, au cours desquelles il a marqué 7 buts.
1913-1914 : premières flammèches dans la rivalité Montréal-Québec
Connaissez-vous les Bulldogs de Québec? Il s'agit de l'une des premières équipes de l'histoire du hockey. Elle a évolué entre 1890 et 1920. Elle a aussi remporté la Coupe Stanley à 2 reprises.
Crédit photo: Wikipédia. En arrière, de gauche à droite:Dave Beland, Billy Creighton, Walter Rooney, Jeff Malone, Mike Quinn. En avant, de gauche à droite: Tommy Smith, Rusty Crawford, Paddy Moran, Joe Malone, Joe Hall, Jack Marks, Harry Mummery.
Au cours de la saison 1913-14, un incident a mis le feu aux poudres entre les 2 formations. En effet, lors de la seconde rencontre de la saison, une escarmouche entre Joe Hall des Bulldogs (futur "habs") et Newsy Lalonde du tricolore envoie ce dernier à l’infirmerie. Montréal remporte néanmoins le match 4 à 3. Il faudra attendre plus de 60 ans avant que renaisse une rivalité sportive forte entre Montréal et Québec. Pourtant, dans les années 50, une certaine "rivalité" avait enflammé les amateurs de sports montréalais et québécois : le transfert de Jean Béliveau des As de Québec aux Canadiens de Montréal.
Remarquez le joueur derrière le bouledogue : Joe Malone, future étoile des Canadiens de Montréal.
Les origines véritables du bleu-blanc-rouge
Bleu-blanc-rouge! Les Canadiens! Les Canadiens! Pourquoi ces couleurs? Il y a 2 raisons. D'abord, le bleu-blanc-rouge représente la France, donc les francophones.
Ensuite, le bleu-blanc-rouge représente aussi l'Union Jack, donc les anglophones. Plus tard, quel hasard, le bleu-blanc-rouge allait bien avec Molson, le nouveau propriétaire du club dans les années 50!
Le "H" dans le logo, c'est pour "Hockey"
Crédit photo: Bruce Bennett Studios/Getty Images
Un mythe tenace s'il en est un : le "H" dans le logo des Canadiens, ce n'est pas pour "Habitant" mais pour "Hockey". Pour cela, il faut comprendre que le nom officiel est de l'équipe est "Club de Hockey Canadien". Donc, le C blanc, c'est pour "club"; le C rouge, c'est pour "Canadien" et le H, c'est pour "hockey", purement et simplement.
Selon la légende, l’erreur serait en fait survenue en 1924, alors qu’on l’aurait rapporté à Tex Rickard, ancien propriétaire du Madison Square Garden, qui l’aurait à son tour répétée à un journaliste, créant ainsi la confusion. Également, 10 ans plus tôt, des journalistes sportifs montréalais auraient déjà utilisé ce surnom de Habs.
Newsy Lalonde : 6 buts au cours d'une partie - record d'équipe jamais battu
Outre le record de 11 Coupes Stanley par Henri Richard, il y a un autre record qui pourrait être gardé pendant encore très longtemps par le Canadien... Le 10 janvier 1920 à l’aréna Mont-Royal, lors d’un véritable festival offensif contre les St. Pats de Toronto, c'est la soirée du joueur-entraîneur Newsy Lalonde qui inscrit 6 buts au cours d'un festival offensif qui s'est terminé par la marque de 14 à 7. Ce record n'a pas encore été battu... et il ne le sera probablement jamais.
D'ailleurs, les 21 buts inscrits dans ce match constituent un record de la LNH, qui a été égalé le 11 décembre 1985 lorsque les Oilers d’Edmonton ont signé un gain de 12 à 9 contre les Blackhawks à Chicago.
Crédit photo: CP PHOTO/FILE
Cette photo fut prise en 1906 alors que Newsy Lalonde, première star des Canadiens de Montréal, était un redoutable joueur de crosse. Un sport qui fut très populaire parmi les francophones.
Un globe terrestre à la place du célèbre logo CH?
Crédit photo: Wikipédia / Temple de la renommée du hockey (domaine public)
Où est passé le CH sur le chandail? Lors de la saison 1924, les hommes de Léo Dandurand (eh oui! il a aussi été entraîneur du Grand club) arboraient un globe terrestre, une façon originale de démontrer qu'ils constituaient la meilleure équipe de hockey au monde. Il n'y a rien de prétentieux dans cela puisqu'au terme de la saison 1923-24, le tricolore avait remporté la Coupe Stanley pour la seconde fois de son histoire (et pour la première fois au sein de la Ligue nationale de hockey).
Montréal contre Montreal : la rivalité Canadiens / Maroons à l'origine du "Go Habs Go"?
La rivalité entre les Canadiens de Montréal et les Maroons de "Montreal" était quelque chose à voir, non seulement sur la glace, mais aussi dans les gradins. D'autant plus que les 2 clubs ont partagé un lieu : le Forum. Les Maroons ont accueilli leurs colocataires pour la première fois le 10 décembre 1924 dans un match remporté 5 à 0 par les Canadiens.
Crédit photo: Temple de la renommée du hockey / Wikipédia
Les parties entre les 2 clubs sont âprement disputées. Pendant ce temps, dans les gradins, c'est un tout autre match : insultes et invectives, parfois même bagarres entre les 2 groupes linguistiques. D'ailleurs, on doit à cette rivalité le slogan "Go Habs Go" qui aurait été scandé en dérision par les supporteurs des Maroons pour se moquer des partisans francophones des Canadiens.
Pour la petite histoire, en mars 1922, le Montréal anglais, "endeuillé" par la perte des Wanderers, se mobilise pour acquérir une équipe et construire une nouvelle aréna. Le groupe, aidé du francophone Donat Raymond et de William Northley, convainc Edward W. Beatty, président du Canadien Pacifique, de les aider. Le reste appartient à l'Histoire.
Les Maroons ont remporté 2 fois la Coupe Stanley. Malheureusement, la Grande dépression a eu raison des finances du club qui dut cesser ses activités en 1938.
La journée où Maurice Richard a failli devenir un Maple Leaf...
Connie Smythe ne l'a sans doute jamais avoué, mais il adorait Maurice Richard. Lors de son 50e anniversaire de naissance, Smythe, alors propriétaire des Maple Leafs, s'est payé un cadeau : une partie de hockey à Montréal. Il fut époustouflé par un but du Rocket contre les Black Hawks de Chicago. C'était le fameux but où Richard a "transporté" les deux défenseurs de Chicago sur ses épaules pour aller compter.
Crédit photo: Conrad Poirier / Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Le lendemain, lors d'une réunion des gouverneurs, Smythe n'avait qu'un nom en tête : Rocket. De retour à Toronto, il n'avait qu'un mot en bouche : Rocket. Il le lui fallait! Le propriétaire des Leafs a proposé 25 000 $, toute une somme à l'époque, pour les services de notre Maurice national. Qu'allait faire Frank Selke? Accepter? Smythe avait même mis de la pression en faisant paraître une photo truquée dans le Globe and Mail. La réponse fut bien évidente : NON!
Jean Béliveau, inventeur du tour d'honneur de la Coupe Stanley
La finale entre les Canadiens de Montréal et les Black Hawks de Chicago a soulevé les passions en 1971. Finalement, c'est Montréal qui a soulevé la Coupe au Chicago Stadium, devant une foule qui a vibré hockey comme jamais!
N'oublions pas non plus dans cette série les propos incendiaires de Henri Richard à l'endroit de l'entraîneur Al McNeil. Il l'avait alors qualifié d'incompétent et de pire entraîneur pour qui il ait joué, le tout dans une atmosphère de tensions linguistiques encore vives en raison de la Crise d'octobre.
Crédit photo: B Bennett / Getty Images Sport Classic
Pour remercier le public de Chicago, des fans de hockey à part entière, Jean Béliveau a pris le célèbre trophée et a procédé à quelque chose de nouveau : un tour de patinoire avec la Coupe Stanley à bout de bras. Les fans des Hawks ont applaudi cette initiative. C'était une façon, pour le Gros Bill, de remercier les amateurs de hockey pour leur passion et leur amour pour ce sport spectaculaire.
Eric Desjardins: une marque historique
Crédit photo: B Bennett/Getty Images
Qui se souvient d'Eric Desjardins? En juin 1993, il est devenu le premier défenseur de l'histoire à faire un tour du chapeau. C'est arrivé le 3 juin en pleine finale de la Coupe Stanley contre les Kings de Los Angeles.