Le flexitarisme, ce nouveau terme à la mode serait-il la solution à notre angoisse lorsque l’on déambule dans les allées du supermarché? Alors qu’on tente d’éviter la viande, de trouver des produits avec moins d’emballages (idéalement sans emballage!), bons pour la santé, qui ne proviennent pas de l’autre bout de la planète et qui sauront nourrir toute la famille, on espère aussi qu’ils rendront heureux tous ceux qui seront conviés à la table. Effectivement, faire l’épicerie n’a jamais été aussi complexe! Entre les végétariens, les végans et toutes les formes d'allergies, on se dit parfois qu’on devrait cesser de manger et remplacer tout ça par une simple pilule! Pourtant, partager un repas fait partie des plaisirs de la vie. Il ne faut pas l’oublier. Voilà pourquoi, le flexitarisme s’avère dans l’air du temps.
D’autant plus qu’au plus profond de soi, on a aussi ce besoin de viande. D’ailleurs, on aurait même été des charognards… Ça, on aime peut-être mieux ne pas y penser! Mais, à travers l'évolution, l’homme profondément omnivore a chassé et s’est nourri de viande. C’est d’ailleurs ce qui aurait permis à notre cerveau de se développer de la sorte. Mais, les problèmes de la surconsommation et du gaspillage n’étaient pas présents lorsque nos ancêtres couraient après leur nourriture, jusqu’au moment où les épiceries nous ont offert l’accès à ces aliments si facilement. On a alors basculé de l’autre côté et parfois oublié d’où proviennent tous ces aliments. Il faut donc retrouver l’équilibre, comme dans bien des domaines de la vie! C’est ce que propose en quelque sorte le flexitarisme.
Le flexitarisme, qu’est-ce que c’est au juste?
Le flexitarisme combine deux mots : flexibilité et végétarisme. Au fond, ce sont des végétariens qui ne le sont pas vraiment! Un peu comme ma fille de 8 ans qui se proclame végétarienne, mais qui aime trop le poulet pour s’en passer!
Sérieusement, il s’agit en fait de gens qui adoptent une alimentation végétarienne, mais qui se permettent de manger de la viande et du poisson à l’occasion. Pour ces repas, ils tentent de se tourner vers des produits locaux ou issus d’élevage sain. Car, la problématique s’avère plutôt dans la quantité de viande que l’on consomme plutôt que dans le fait d’en manger. On n’est donc pas obligés de mettre de côté tous nos plats préférés, mais plutôt simplement modifier nos menus hebdomadaires.
Pourquoi?
On est de plus en plus conscients que l’on doit modifier son alimentation. La viande rouge consommée en grande quantité peut engendrer des problèmes de santé. L’éthique animale nous préoccupe aussi, sans parler du sort de notre planète qui se voit menacée par les élevages massifs qui nécessitent la déforestation et un apport en eau excessif, en plus d’être responsable d’une grande proportion des émissions de gaz à effet de serre.
Pour être conséquent, respecter notre planète ainsi que toutes formes de vie sur la terre, on n’a pas le choix de se tourner vers une alimentation végétarienne. Mais cela ne convient pas non plus à tous. Il y a également un apprentissage à faire de ce côté. Culturellement, nos parents et nos grands-parents nous ont appris à cuisiner avec de la viande. Il faut donc se trouver de nouvelles recettes et de nouvelles habitudes. De plus, on constate qu’il n’est pas nécessairement mieux de se tourner vers une seule source de protéine végétale, ce que l'on a tendance à faire, qui provient souvent principalement du soya. Encore une fois, c’est l’équilibre qui prime ainsi que la logique. On ne peut donc plus se permettre de ne pas se soucier d’où provient la nourriture que l’on consomme. Et ce souci ne se restreint pas à la viande. C’est une préoccupation globale que tentent d’avoir les flexitariens.
À ces éléments, s’ajoute également la notion du budget. Une alimentation végétarienne à laquelle on y ajoute à l’occasion quelques repas avec de la viande vient faire chuter drastiquement le coût de l’épicerie. Un élément qui n’est pas négligeable! Avec cette économie, on peut alors se tourner vers des produits de plus grande qualité et oser encourager une ferme locale!
Avons-nous encore le droit de manger un bon steak?
Même si le végétarisme prend de l’ampleur et que le Guide alimentaire canadien incite les gens à composer leur repas majoritairement avec des fruits et légumes, des aliments protéinés et à grains entiers; on a, bien sûr, encore le droit de manger un bon steak! Cependant, le flexitarien en mangera en plus petites quantités et moins souvent et s’assura que sa pièce de viande est issue d’un environnement sain.
Comme on le mentionnait ci-haut, puisque la facture globale de l’épicerie se voit diminuer par une alimentation végétarienne, il est possible de se tourner vers des viandes biologiques, des produits locaux et encourager des fermes locales. Bien sûr, ces viandes seront peut-être (sûrement!) plus dispendieuses que dans les magasins à grande surface, mais seront de meilleures qualités. On opte pour un goût optimal et non l’abondance.
On en revient donc à la base, un peu comme au temps où l’homme devait trouver dans la nature son souper : les fruits et les légumes couraient moins vite et moins loin, et à l’occasion une bonne prise devait permettre un souper festif! Évidemment, on n’en est pas là… mais il faut se rappeler que c’est notre planète (et non pas l’épicerie!) qui nous offre toute notre nourriture. On ne peut continuer à surconsommer et croire qu’elle continuera à tous nous nourrir. Le flexitarien, par sa flexibilité, tend vers l’équilibre dont on a besoin!
Sources : Equiterre, Extenso, La Presse, lhommeenquestions.museedelhomme.fr,
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