La journée internationale de la diversité biologique a lieu le 22 mai et plus que jamais, on doit s’arrêter pour y penser. Un rapport de l’ONU sonne l’alarme et démontre qu’il est impératif de s’en soucier. La 6e extinction de masse est commencée.
La biodiversité, si loin de nous?
On construit de plus en plus de grandes maisons, on aménage notre cour avec de beaux fauteuils, on veut suffisamment de verdure pour que le look soit beau, mais pas trop pour que les insectes n’aient pas envie de veiller avec nous. On coupe les arbres qui nous obligent à nettoyer un peu trop souvent notre piscine. Dans notre quotidien chargé, la nature nous fatigue et nous ennuie. On se questionne parfois à savoir pourquoi il y autant de bestioles sur la planète. Nous, l’humain, avec notre intelligence et notre supériorité, on peut bien se suffire seuls…
Eh bien. Justement! On oublie que l'on est liés à toute cette diversité. Même certaines bactéries sont utiles. D’ailleurs, dans notre corps, elles sont 10 fois plus nombreuses que les cellules humaines.
À force de vivre en milieu urbain, on a perdu notre connexion à la nature. Pourtant, il suffit de marcher quelques heures en forêt pour réaliser à quel point elle nous fait du bien. Et si on ne se soucie pas davantage de la vie sur notre planète, notre survie pourrait être en jeu.
Un rapport inquiétant
400 experts issus de plus de 50 pays ont travaillé depuis 3 ans sur le rapport de l’ONU sur la biodiversité. Les conclusions sont inquiétantes. En voici quelques faits :
- Un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction sur les quelque 8 millions estimées sur terre, et plusieurs d’entre elles disparaitront durant les prochaines décennies.
- 1/4 des espèces vertébrées terrestres, d’eau douce et marines sont menacés de disparition, ainsi que 1/3 des récifs coralliens.
- 3/4 des milieux terrestres et 2/3 des milieux marins sont sévèrement altérés.
- 87 % des milieux humides ont disparu.
- L’habitat naturel de 500 000 espèces ne pourra suffire pour assurer sa survie à long terme.
L’extinction des espèces se produit de 10 à 100 fois plus vite que ce qu’il était prévu. L’ère de l’Homme (l’Anthropocène) se déroule en accéléré. Il est impératif de se rappeler qu’on a besoin de la nature pour respirer, boire, s’alimenter; bref pour vivre.
Pourquoi une perte de biodiversité?
Alors que la dernière disparition de masse aurait été provoquée par une météorite, il y a 65 millions d’années, cette fois-ci, il n’y a que l’activité humaine qui est pointée du doigt.
Le rapport de l’ONU nomme 5 facteurs dominants :
- l’exploitation des terres agricoles,
- l’exploitation directe des ressources naturelles,
- les changements climatiques,
- la pollution par le rejet dans l’environnement de 80 % des eaux usées sans traitement,
- la prolifération des espèces invasives.
Il ne fait aucun doute que l'on est les grands responsables des maux de la planète et que notre influence est majeure sur la biosphère. La chaine alimentaire et la survie des espèces sont déréglées par les diverses formes d’activités humaines.
Rien ne sert toutefois de se lancer des roches. Le mal qui est fait est fait. On a oublié pendant de nombreuses années qu’on était liés à cette diversité biologique, qu’on en faisait pleinement partie. Les experts, bien qu’alarmistes, ne disent pas qu’il est trop tard pour autant. On doit se reconnecter avec cette vie qui nous entoure, autant du côté des micro-organismes et des espèces végétales que du côté des insectes et des animaux terrestres et marins.
Que faire? Existe-t-il des solutions?
Bien sûr, les zones protégées permettent de conserver une certaine biodiversité, mais elles doivent être bien plus nombreuses. D’ailleurs à cet effet, le Québec n’atteint pas les objectifs fixés par le plan stratégique Aichi. Actuellement, 10 % du territoire est protégé alors que les objectifs pour 2020 étaient de17 %.
Les gouvernements et les grandes entreprises ont leur part de responsabilité, mais nous aussi, on peut veiller à la biodiversité. Les solutions, on les connait déjà puisqu’elles sont les mêmes que pour ralentir les changements climatiques. Il faut :
- réduire la pollution à petite et grande échelle,
- réduire le gaspillage,
- mieux gérer et répartir nos ressources naturelles.
En d’autres mots, il faut cesser de consommer à outrance que ce soit au niveau des biens qu’au niveau de notre alimentation, utiliser les transports en commun (ou marcher davantage, prendre son vélo), manger moins de viande et consommer des poissons et fruits de mer issus d’une pêche durable.
Certains diront peut-être : « est-ce qu’on peut vivre, simplement, sans trop se casser la tête? » Oui… mais non. Il faut que nos enfants puissent aussi vivre sur une planète qui ne prendra pas des airs de fin du monde. Il faut donc tenter d’apporter de petits et grands changements à notre quotidien.
Bien sûr, la disparition de certaines espèces d’abeilles ne fait pas en sorte qu’il n’y ait plus de miel à l’épicerie, les grenouilles qui disparaissent ne changent absolument rien à nos journées, de toute façon, elles sont plutôt hideuses, mais les répercussions sur l'ensemble de notre écosystème sont réelles et insidieuses. Dans le rapport de l’ONU, les experts s’entendent pour dire que lorsqu’on verra des répercussions concrètes de cette perte de diversité biologique, il sera peut-être trop tard. Vaut mieux agir dès maintenant, ralentir le pas, regarder autour de nous, réaliser que les merveilles se trouvent partout dans la nature et qu'il faut en prendre soin.
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Sources: National Geographic, La Presse, Radio-Canada, Le Devoir