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Chaque Québécois.es jette en moyenne plus de 24 kg de textiles chaque année selon RECYC-Québec. C’est l’équivalent d’environ 120 t-shirts ou 34 paires de jeans.
Une étude de Fashion Takes Action estime qu’environ 360 000 tonnes de textiles finissent dans les centres d’enfouissement canadiens chaque année.
Ces chiffres faramineux inquiètent. Mais comment pouvons-nous contribuer à réduire l'ampleur des dégâts en tant que consommateurs.trices?
Nul besoin de vous dire que le phénomène de la surconsommation a un réel impact environnemental, et c'est important de comprendre que pour espérer pouvoir renverser la vapeur, chaque personne et chaque geste compte.
Savoir se poser les bonnes questions, changer son approche par rapport à ce qui entre et ce qui sort de sa garde-robe et modifier sa façon de magasiner ne sont que quelques exemples de changements qui peuvent avoir un impact positif sur cette situation qui ne cesse de s'empirer jour aprês jour.
Chaque nouveau vêtement que l'on achète a un impact concret sur le climat, le niveau de pollution et l’utilisation abusive de certaines ressources. Faire durer nos vêtements un peu plus longtemps ou leur donner une seconde vie en récupérant ceux d’une autre personne sont définitivement des solutions viables et accessibles pour réduire nos impacts liés à la consommation de vêtements.
On vous encourage à faire votre part en vous partageant ici des informations utiles sur l’achat seconde main, les façons de réparer vos vêtements et les options pour les recycler en alternatives utiles.
De la culture du coton à teinture des fibres jusqu’à la production d’un vêtement, chaque étape du processus de mode a un coût environnemental.
Selon une étude de Coscieme et al., les Canadiens.nnes génèrent en moyenne 335 kg d'équivalent CO₂ par habitant chaque année en consommant des produits de mode.
Cette empreinte carbone se répartit comme suit :
Ces chiffres placent le Canada au sixième rang mondial en termes d'empreinte carbone par habitant liée à la consommation de mode, après l'Australie, le Japon, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Corée du Sud.
En veillant à ce que nos vêtements soient utilisés un peu plus longtemps, que ce soit en les réparant ou en achetant de seconde main, on réalise des économies monétaires et des économies environnementales substantielles.
Mais surtout, reste qu'acheter moins de nouveaux articles réduit toutes les émissions, pollutions et autres problèmes liés à la culture, la couture et la vente des vêtements.
La beauté du seconde main, c'est qu'il y a plein d'alternatives et d'endroits qui s'offrent à nous. En voici quelques exemples:
Le malheur des uns peut faire le bonheur des autres! Les échanges de vêtements font partie des options les plus éthiques pour se départir de ses vêtements.
On peut faire référence au terme «switch & bitch», qui consiste en se réunir entre amies, où chacune apporte des vêtements qu’elle ne porte plus dans l’espoir qu’une copine pourra en profiter.
De nombreuses boutiques vintage en ligne ou avec pignon sur rue proposent de jolies sélections de vêtements seconde main distinctifs. Parfois, mettre les pieds dans une friperie peut sembler intimidant, mais sachez que magasiner dans une boutique où les morceaux ont déjà été triés et sélectionnés peut grandement vous faciliter la tâche.
Le. saviez-vous? Les revenus générés par plusieurs friperies servent à soutenir des causes louables. Par exemple:
En magasinant en friperie, vous contribuez ainsi à donner au suivant. Le tout, en faisant de jolies trouvailles uniques.
Et si vous pouviez faire quelques dollars avec les vêtements et accessoires que vous ne portez plus? ll existe plusieurs plateformes de vente d'items seconde main en ligne comme Bon Magasinage et Poshmark, qui vous permettent de vendre vos vêtements moyennant une petite commission à la plateforme.
Comme il y a des milliers d’usagers inscrits sur ces plateformes, cela vous permet d’avoir plus d’exposition et de vendre vos vêtements plus rapidement.
Bien connu pour la vente d’objets en tous genres, vous pouvez également vendre et acheter des vêtements de façon assez efficace sur Marketplace.
Particulièrement utiles pour des événements spéciaux, des plateformes de location de vêtements, tel que Maison LPRN par exemple, peuvent être très avantageuses.
Louer à moindre prix un item qu’on portera probablement qu’une seule fois plutôt que l'acheter à plein prix, n'est-ce pas là une chouette solution?
Selon une étude de Statistique Canada, un foyer moyen au Canada dépense environ 2200$ par an en vêtements. Ce montant peut d’ailleurs être sujet à une augmentation significative, étant donné que le prix payé par article a augmenté en moyenne de 9% depuis la pandémie.
Acheter seconde main peut souvent être un moyen de réduire les dépenses vestimentaires, mais est-ce toujours nécessairement moins cher?
Avec l’essor du fast fashion, de nombreux géants de la mode détaillent leurs vêtements neufs à des prix incroyablement bas. Bien qu’on soit attirés par le bas prix de ces morceaux, on ne prend pas toujours conscience du coût de remplacement de ceux-ci.
Par exemple, une paire de jeans «cheap» pourra être porté qu'une saison avant de se briser, versus une paire de jeans de bonne qualité que vous pourrez garder une partie de votre vie.
Une bonne façon de calculer la rentabilité de vos vêtements est de calculer le cost per wear(coût par usage).
Par exemple, si vous portez une robe de seconde main à 20$ plus de 20 fois, cela vous coûtera en moyenne moins de 1$ par usage. En revanche, si vous portez une robe provenant d’une marque de fast fashion à 30$ une à deux fois, votre coût par usage est beaucoup plus élevé: 15 à 30$.
Avant de se débarrasser de ses vêtements ou de s’en procurer de nouveaux, il y a plusieurs choses qu’on peut faire pour consommer de façon plus avertie et efficace.
La réparation des vêtements (ou surcyclage), est une excellente façon de donner un second souffle à un vêtement, avant même qu’il ne se retrouve au centre de tri.
Il ne suffit que d’écouter un des (très) nombreux tutoriels en ligne, ou de se tourner vers des pros pour demander un peu d’aide.
Des connaissances de base en couture et en réparation de vêtements peuvent aussi être fort utiles avant que votre morceau ne montre des signes d’usures. Prévenir fait également partie de la solution.
Par exemple, les trous peuvent souvent être raccommodés ou couverts d'une patch, les bouloches sur les pulls peuvent retirées soigneusement avec un rasoir, et les vêtements mal coupés peuvent être ajustés à l’aide d’une machine à coudre.
Ça ne prend souvent qu'une première réparation pour briser la glace et réaliser que c'est relativement simple. On apprend des trucs et on se rend compte qu'on est capables de faire pas mal de choses nous-mêmes au final. - Thomas Dutrey-Grébert, chargé de projet transition écologique chez Concertation Montréal
Il existe même des ateliers où des professionnels.lles partagent leurs compétences en réparation et en surcyclage.
Chloé Landreville, artiste du textile et fondatrice de Une Raton, est une brodeuse créative basée à Montréal, plus précisément dans le quartier Hochelaga. Se décrivant comme une «brodeuse chaotique», elle invite les gens à la contacter pour en savoir plus sur ses ateliers.
Destinés pour tous les niveaux, les ateliers de Chloé permettent aux participants.tes de créer des œuvres textiles uniques en utilisant des matériaux éclectiques et recyclés.
Par exemple, un atelier intitulé «Patchs Party» a été récemment organisé en collaboration avec Concertation Montréal, où les participants ont appris différentes techniques pour broder des écussons de manière créative et pour altérer eux-mêmes leurs vêtements.
Ce genre d’aptitudes peut également être utile lorsque vous achetez du seconde main. Par exemple, si vous hésitez à vous procurer un pantalon à cause de la taille, prenez une paire un peu trop grande et suivez un tutoriel en ligne pour les ajuster.
Pour les vêtements qui sont irrécupérables, vous pouvez découper des bouts de tissu pour potentiellement les réutiliser dans le futur, ou encore les transformer en guenilles au lieu de les mettre à la poubelle. Il suffit de faire preuve d’un peu de créativité et de se faire confiance!
Porter une attention au bon entretien de ses vêtements est la clé afin de les conserver plus longtemps et éviter qu’ils s’usent rapidement.
Voici quelques astuces d'entretien faciles à appliquer au quotidien:
Ajoutez du vinaigre blanc à votre lessive pour éliminer les odeurs et assouplir le tissu.
Un truc pour les vêtements qui arrivent tout droit de la friperie parfois odorants: mettez-les au congélateur. Le froid aura pour effet d'éliminer toute bactérie présente dans le tissu.
Lavez vos vêtements à l’eau froide avec un peu de vinaigre afin de conserver les couleurs plus longtemps.
Séchez vos vêtements à l’air sur un supports à vêtement ou sur une corde à linge pour réduire le froissement (et votre facture d’électricité!).
Porter une attention à l'entretien de ses vêtements afin d'éviter qu'ils ne se brisent est extrêmement bénéfique. Aussi, la durabilité, ça se touche: prenez le temps de toucher les matières et de regarder la composition des vêtements lorsque vous magasinez. - Janie-Claude Viens, agente de développement Transition écologique chez Concertation Montréal
Prenez le temps de retirer les bouloches à l’aide d’un rasoir à tissus.
Frottez les taches tenaces à l’aide d’un savon de Marseille ou un savon à base de graisse de bœuf avant de le laver à la machine.
Consultez également ces guides pratiques:
Lavez vos vêtements plus délicats dans un sac de lavage en filet afin de réduire le frottement et ainsi protéger les tissus.
Avant de vendre ou de donner des vêtements, assurez-vous de vous poser chaque fois ces 4 questions:
C’est généralement la meilleure option pour redonner vie à un vêtement. En réparant nos morceaux, on désengorge les centres de tris et on contribue à réduire le volume de vêtements qui se retrouve aux centres d’enfouissement
Votre morceau est-il encore en belle condition? Est-ce que vous croyez que ce morceau pourra faire le bonheur de quelqu’un d’autre? Si la réponse est non, nul besoin de le donner inutilement à un centre de tri.
Il vaut mieux de pas donner de vêtements sales ou abîmés à un centre de dons: si vous ne pouvez pas le porter, ils ne pourront probablement pas le vendre à leur tour.
La notoriété du Chaînon est grande, on reçoit énormément de dons. Les Montréalais sont généreux avec nous, mais nous devons tout de même tout trier. Si les gens sont plus informés en amont sur ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas donner, ça va grandement nous faciliter la tâche. - Stéphane Lamarche, directeur des magasins Le Chaînon
L'ultime option est d'envoyer le vêtement au recyclage, par exemple via un point de recyclage local. Actuellement, 87% des fibres textiles des vêtements finissent par être incinérées ou envoyées en décharge.
Obtenir plus d'informations sur comment vous départir de vos vêtements irrécupérables.
Somme toute, le seconde main est une alternative responsable face à la surconsommation qui caractérise l'industrie de la mode aujourd'hui.
En choisissant de donner une seconde vie à nos vêtements, non seulement vous réduirez votre impact environnemental, mais vous participerez également à un modèle économique plus durable et éthique.
Adopter cette approche permet de remettre en question les standards de consommation rapide et de privilégier des choix plus conscients, pour un avenir où la mode rime avec respect de la planète et de ses ressources.
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