Les contacts physiques auraient un impact sur notre bien-être et du même coup, notre bonheur. Pourtant, le sens du toucher est bien souvent malmené dans notre société pressée. Plaidoyer pour mieux renouer avec ce besoin d’être en contact avec les autres.
Donner une poignée de main, faire une accolade, flatter doucement le dos, poser sa main sur celle d’un autre, passer les bras sur les épaules d’une personne, prendre le temps de faire un câlin, faire un « high five », etc. Ce sont tous des gestes qui nous lient, dans un esprit bienfaisant, aux autres, mais qu’on ne pose peut-être pas assez souvent. Pourquoi? La gêne, probablement. Le malaise aussi, car on ne sait pas comment l’autre va réagir et que socialement, on dirait que les gestes d’affection sont devenus suspects. On craint que notre bonne action soit mal interprétée. Bien sûr, avec notre entourage immédiat, ces gestes sont mieux acceptés, mais peut-on avoir un élan spontané avec tout le monde? La question s’impose.
Pourtant, à tous les âges de notre vie, on a besoin de contacts humains. Ceux-ci sont un langage universel souvent utile quand les mots ne servent à rien ou sont difficiles. Une main déposée sur un bras avec une légère pression réconfortera peut-être plus que bien des paroles.
Pour moi et pour l’autre
Les contacts humains ont le double pouvoir de nous faire reconnecter avec nos propres émotions et de réveiller celles de la personne qu’on touche. En fait, ils nous rappellent que nous sommes des êtres d’émotions et non que des êtres de production, rationnels ou réfléchis. Pour le réaliser, on n’a qu’à prendre conscience de l’impact bienfaiteur qu’un geste gentil peut avoir dans notre quotidien. Les répercussions sont nombreuses : amélioration de notre humeur, sentiment d’apaisement, diminution du stress, relâchement des tensions et des raideurs, sentiment d’être compris et accepté, etc. Quand un ami nous ouvre les bras pour nous faire un câlin, on s’abandonne ensuite plus à nos émotions. Pas nécessairement avec cette personne, mais ce toucher nous ramène dans notre émotivité. On descend de notre tête pour davantage être dans le « ressenti ».
Ici, maintenant, je ressens…
Plus encore, le toucher nous force à vivre dans le présent. On n’est pas dans le passé ni dans le futur. Le contact a lieu dans l’instant présent, ce moment privilégié qu’on escamote souvent. Cet état de pleine conscience ne peut être atteint que lorsque nos émotions ou nos sensations sont éveillées. Quand on navigue dans le passé ou dans l’avenir, on peut dire que nous sommes dans un état plus cérébral et moins émotionnel. C’est donc par le toucher qu’on peut se fixer plus souvent dans le moment présent. On peut avoir besoin d’un contact humain avec les autres, mais chaque fois qu’on relève une sensation vécue, on ramène notre attention sur le présent. Plus on vit dans le présent, mieux on se sent.
Des exemples de ces « touchers » :
- Sentir la chaleur sur soi (par le soleil ou le feu)
- Frictionner une partie de notre corps
- Recevoir un massage
- Être immergé dans l’eau (piscine, bain, etc.)
- Sentir le vent sur notre peau
- Remarquer le contraste entre le chaud et le froid (quand on entre dans une pièce après avoir été dehors)
- Tapoter le visage
- Appliquer de la crème sur notre peau
- Se gratter ou se frotter quand ça nous pique ou qu’on s’est fait mal
La câlinothérapie?
La comédienne Amélie Grenier veut redonner au toucher ses lettres de noblesse et nous fait découvrir l’univers de la câlinothérapie qu’elle a récemment découvert. Dans son livre Câlin cœur à cœur, elle nous explique pourquoi elle est devenue câlineuse professionnelle et comment les séances de câlins ont des réels effets thérapeutiques et réconfortant.
Câlin — Cœur à cœur. Par Amélie Grenier, édition Le Dauphin Blanc, 2016. ISBN : 978-2-89436-755-1