Passer au contenu principal

Début du contenu principal.

Bien-être

Drunk shopping: le magasinage en ligne sous l'effet de l'alcool de plus en plus fréquent

Publicité

Sauvegarder

Si vous avez déjà ressenti une vive excitation après avoir trouvé un deal sur une paire de chaussures tout en étant un peu «cocktail», vous n'êtes pas seul.e.

Au Canada, l'industrie du drunk shopping génère désormais 2,15 milliards de dollars par an, selon la dernière enquête de Finder. Celle-ci révèle effectivement qu'environ 31% des Canadiens ont déjà fait des achats en ligne sous l'influence de l'alcool.

Avec la possibilité de magasiner sur notre téléphone en tout temps, il n'a jamais été aussi facile de se laisser emporter par l'envie de dépenser, surtout après quelques verres dans le nez.

Ce phénomène, qu'on appelle le «drunk shopping» ou magasinage en ligne ivre, semblerait être en constant essor.

Pourquoi achetons-nous davantage sous l’effet de l’alcool?

Pour ceux qui cherchent la montée de dopamine, vous pouvez la trouver à tout moment, à portée de main - Janelle S. Peifer, PhD, psychologue à l’Université de Richmond

«On sait que l’alcool a tendance à abaisser les inhibitions et à augmenter l'impulsivité dans la prise de décision», explique Janelle S. Peifer, PhD, psychologue à l’Université de Richmond.

L’alcool stimule les récepteurs d'un neurotransmetteur dans le cerveau appelé acide gamma-aminobutyrique (GABA), qui calme le système nerveux et réduit l'activité cérébrale. Un ou deux verres sont suffisants pour apaiser l'anxiété et produire des sensations de plaisir et de récompense, ce qui peut mener à des comportements excessifs, y compris l'achat en ligne.

Ceux et celles qui adorent faire du magasinage en boutique le savent; le rush procuré par des trouvailles bon marché est similaire à celui ressenti lorsqu’on trouve une offre sur l’application mobile de notre boutique préférée, c’est une véritable poussée d’adrénaline.

«Pour ceux qui cherchent la montée de dopamine, vous pouvez la trouver à tout moment, à portée de main», explique Peifer.

En ce qui concerne les personnes qui sont sujettes aux dépendances, il y a souvent une corrélation entre «l’addiction» au shopping et les troubles liés à la consommation d’alcool. Il ne suffit que de se retrouver seul.e à la maison avec son verre de vin et son portable pour que l’envie de magasiner en ligne se fasse sentir.

Selon les données, près de 1 Canadien sur 3 a admis avoir fait des achats en sous l’effet de l’alcool à un moment donné de sa vie.

Le drunk shopping est-il néfaste?

Comme pour la plupart des choses, l'impact du shopping sous l'effet de l'alcool dépend de la place qu’il occupe dans votre vie. Le problème principal qui pourrait en découler est l’endettement, explique Paul R. Linde, MD, directeur médical en psychiatrie et soins collaboratifs chez Ria Health, un programme de traitement en ligne de l'addiction à l'alcool basé à San Francisco.

«Les produits financiers comme les plans de paiement peuvent encore encourager ce comportement impulsif, entraînant une pression financière plus grande», ajoute-t-il. Effectivement, le fait de pouvoir différer le paiement d'un nouveau manteau via une plateforme «Achetez maintenant, payez plus tard» rend les achats excessifs trop faciles, surtout après quelques bières...

Le drunk shopping peut aussi cacher un problème sous-jacent plus complexe: un trouble de la santé mentale. Magasiner de façon impulsive et consommer de l’alcool (ensemble ou séparément) pourraient être des indicateurs ou des signes précurseurs d’anxiété ou de dépression.

Le shopping et la consommation d'alcool peuvent ainsi servir de distractions. «Ces comportements peuvent masquer un besoin plus profond», précise Peifer.

En buvant ou en achetant, on cherche peut-être une sensation que l’on ne trouve pas autrement dans notre vie. Cela peut également être un moyen de faire de l’évitement ou de pallier à un haut niveau de stress continu.

Boire et acheter peut être un moyen de faire de l’évitement ou de pallier à un haut niveau de stress continu.

Comment savoir si vous avez un problème de drunk shopping?

Rencontrer un.e ami.e pour un cocktail et faire un peu de shopping, ou siroter un verre de vin tout en commandant sur Amazon n'est pas forcément problématique en soi. «Il y a des façons d'engager ce comportement de manière tout à fait saine et normale», rétorque Peifer. Mais il y a aussi des signes à surveiller.

Vous pourriez avoir un problème de drunk shopping si :

  • vous ressentez de la honte après des dépenses impulsives;
  • vous cachez vos achats impulsifs à vos proches;
  • vous vous sentez hors de contrôle pendant ou après vos sessions de shopping;
  • vous dépensez au-delà de vos moyens;
  • vous buvez et magasinez seul.e.

Comment cesser de faire du drunk shopping?

Une règle générale, une des façons les plus efficaces de limiter ce genre de comportement est de rendre le processus plus difficile, afin que ça ne soit pas aussi accessible d'acheter sur un coup de tête.

Ne sauvegardez pas vos informations bancaires

«La fonctionnalité de paiement sans contact et l'enregistrement de vos informations de carte bancaire sur les sites que vous visitez souvent augmentent la probabilité que vous fassiez des achats impulsifs. C'est pour ça que les systèmes sont conçus ainsi», relève Peifer.

Pensez à désactiver les options de paiement automatique comme Apple Pay. Si vous avez tendance à faire vos achats en ligne sous l'effet de l'alcool, rajoutez quelques étapes entre «Ajouter au panier» et «Finaliser l'achat», comme supprimer vos informations bancaires des applications de shopping et sites favoris. Évidement, devoir entrer manuellement vos numéros de carte et mots de passe ralentira considérablement le processus et vous fera réfléchir davantage avant de passer à l'action.

Se désabonner

Dire adieu aux infolettres de marques et aux alertes de promotions reçues par message texte peut aussi contribuer à limiter les sources de tentation qui vous mènent à faire du shopping impulsif.

Surveillez votre consommation d'alcool

Si vous avez l’intention de consommer de l’alcool, commencez votre soirée avec un mocktail ou une boisson gazeuse.

Vous pouvez également alterner verre alcoolisé et verre d’eau afin de limiter votre consommation et demeurer bien hydraté.e.

Demander un coup de main à un proche

Si vous savez à l’avance que vous risquez d’être dans un état qui vous donnera envie de magasiner impulsivement, vous pouvez demander à un proche de «jouer à la police du shopping», afin de servir de support et de vous permettre de raisonner efficacement.

Quand demander de l'aide?

Si vous n'êtes pas certain.e que votre drunk shopping soit devenu une dépendance comportementale, de bonnes questions à se poser sont par exemple:

  • Est-ce que ça me cause du tort?
  • Est-ce que ça cause des financiers?
  • Est-ce que ça me cause des problèmes relationnels?

Demandez-vous si vous êtes capable de respecter un budget d'achat que vous avez défini à l'avance. Faire un petit bilan personnel à la fin du mois peut être une bonne occasion de mettre en lumière nos habitudes de consommation.

Quoi qu'il en soit, si vous croyez avoir un problème, la première étape est de le reconnaitre. Vous êtes donc sur la bonne voie!

Infolettre
Focus bien-être
Chaque semaine, recevez votre horoscope en plus de nos meilleurs articles bien-être, amour, sexualité, santé, sport, famille et plus!