On n’a pas tous les mêmes besoins lorsqu’il est question de sommeil. De plus, le nombre d’heures que l’on passe chaque jour dans les bras de Morphée change tout au cours de la vie. Alors que la plupart des gens désirent constamment dormir plus que leur emploi du temps ne leur permet, il y a des personnes qui sont toujours fraiches et disposes, même après une très courte nuit de 4-5 heures. Injustice? Peut-être… Tâchons d’en apprendre plus sur cette grande question!
Le sommeil en statistiques
On n’est pas tous égaux lorsqu’il s’agit du nombre d’heures nécessaires pour fonctionner au meilleur de nos capacités. Certaines personnes affirment qu’elles ne peuvent pas passer au travers d’une journée sans dormir 10 heures par nuit (ou plus), alors que d’autres se contentent de la moitié et restent hyperproductives. Mais outre ces deux extrêmes, quelle est la norme?
Pour l’immense majorité de la population, une nuit réparatrice est constituée de 7 à 9 heures. C’est uniquement dans ces conditions que toutes les fonctions cognitives (raisonnement, concentration, mémoire) et les aptitudes physiques d’une personne sont à leur maximum. Mais ce nombre d’heures peut évoluer selon les périodes de la vie. À titre indicatif, voici les heures de sommeil nécessaires, en moyenne, selon l’âge des individus :
- Nouveau-nés : 18 à 20 h
- Bébés : 14 à 15 h
- Jeunes enfants et enfants : 10 à 12 h
- Ados : 9 à 10 h
- Adultes : 7 à 9 h
- Aînés : 6 à 8 h
Cependant, contrairement aux idées reçues, plusieurs chercheurs affirment que ce nombre d’heures de sommeil est nécessaire pour une période de 24 heures, mais qu’il ne doit pas nécessairement être dormi en une seule fois. Par exemple, pour un adulte en santé qui a besoin de 8 heures de sommeil par jour, une nuit de 6 h complétée par deux siestes d’une heure est équivalente!
L’importance du bagage génétique
Et ces personnes qui n’ont presque pas besoin de dormir? Eh bien, c’est ici que « l’injustice » est présente : les scientifiques ont mis en lumière l’existence d’un gène qui permet à une certaine partie de la population de fonctionner parfaitement avec 5 heures de sommeil ou moins par jour. Toutefois, seulement 3 % de la population est porteuse de ce gène. Ce qui veut dire que tous ceux qui dorment peu sans en être porteurs de ce gène ne sont pas au maximum de leurs capacités, même s’ils ne s’en rendent pas compte.
Parmi ces personnes qui ne dorment que très peu, beaucoup sont des figures connues. C’est le cas, par exemple, de Barack Obama, Napoléon, Donald Trump, Thomas Edison, Winston Churchill, Denise Filiatrault, Grégory Charles ou René Lévesque. Toutes ces célébrités ont affirmé que leurs nuits habituelles de sommeil n’étaient composées que de 3 à 5 heures de sommeil!
À l’opposé (et même si l’on n’a pas encore découvert de gène à ce sujet), d’autres personnes ne sont pas du tout fonctionnelles si elles dorment moins de 10 à 12 heures par jour. C’est le cas, entre autres, de Céline Dion ou du mannequin Heidi Klum.
La fameuse « dette » de sommeil
On entend souvent dire que lorsqu’on ne dort pas assez, on accumule une dette de sommeil. Par exemple, beaucoup de personnes dorment peu la semaine à cause de leurs obligations familiales et professionnelles, puis s’autorisent de grasses matinées les fins de semaine pour rattraper les heures perdues. Même s’il est toujours agréable de flâner au lit, cela ne peut malheureusement pas « rembourser » la dette accumulée pendant la semaine.
Peut-on changer son rythme de sommeil?
On peut habituer notre corps à dormir plus ou moins longtemps en procédant de manière progressive. Par exemple, on enlève un quart d’heure à notre nuit pendant une semaine, puis un autre la semaine suivante, etc. Cependant, il faut bien comprendre que, si l'on est « programmé » pour dormir 8 h ou plus, réduire notre nombre d’heures de sommeil ne se fera pas sans dommage. Même si l’on ne s’en rend pas compte et qu’on a l’impression de fonctionner normalement, cela n’est pas le cas.
En effet, à part les variations « naturelles » (souvent minimes) dans les heures de sommeil qui surviennent tout au cours d’une vie, par exemple lorsqu’on vieillit, notre besoin quotidien ne change pas. Tel que mentionné plus haut, chaque individu est réellement programmé pour dormir un certain nombre d’heures.
Malheureusement, on ne peut pas s’improviser « petit dormeur » en adaptant notre horaire… On l’est (génétiquement) ou on ne l’est pas! Enfin, il est possible d’y parvenir sur une certaine période, mais le manque de sommeil finira par nous rattraper tôt ou tard : problèmes de santé, burn-out, stress chronique, etc.
Même si l’on vit dans un monde qui semble aller toujours plus vite, il est préférable d’apprendre à bien connaître ses besoins en matière de sommeil, d’adapter ses nuits (et ses siestes) en conséquence, et de développer une hygiène de sommeil : éviter les stimulants comme la caféine, développer une routine, etc.
Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie