La séparation dans un couple est monnaie courante de nos jours, mais c’est toujours une étape douloureuse et difficile, surtout quand on a une maison en commun, des enfants, des projets. On craint souvent de créer des traumatismes chez les enfants, de ne pas arriver à joindre les deux bouts, de repartir à zéro après des années de vie confortables…
Est-ce que la sécurité et le confort devraient être des raisons de rester avec son conjoint avec qui ça ne va plus très bien? Comment procéder une fois que la décision est prise? Est-il possible de regretter ou de rattraper le coup?
Penser à soi
Lorsqu’un mal-être conjugal arrive à un point tel que la rupture semble la seule option envisageable, il est primordial de penser avant tout à soi, mais de manière éclairée… Il peut s’agir d’une crise passagère due à un changement de routine (naissance d’un enfant, nouvel emploi, déménagement d’un grand enfant, etc.). Parfois, les tensions s’accumulent et on a l’impression que le quotidien est invivable, mais quelques bonnes discussions ou des moments privilégiés pour « se retrouver » font parfois des miracles.
Si, malgré tous vos efforts (réciproques ou pas), vous avez l’impression de faire face à un mur et que la séparation ou le divorce semblent être la seule issue pour votre couple, sachez que cette épreuve est surmontable. Regardez autour de vous, et vous verrez qu’un grand nombre de vos connaissances l’ont vécue… et s’en sont sorties! Se retrouver seule après plusieurs années de vie à deux est peut-être effrayant, mais après les premiers mois pour s’habituer et le règlement de toute la nouvelle logistique, il est bien rare que l’on regrette cette décision.
Les enfants
Pour beaucoup de couples, la présence d’enfants à la maison est l’une des raisons qui les poussent à retarder ou éviter la séparation. En effet, on craint de les traumatiser, de leur faire perdre leurs repères, de les déraciner et de créer en eux des problèmes qui les forceront à consulter un psychologue dans quelques années. Il arrive même que des jeunes, ne supportant pas l’idée de ne plus vivre désormais avec leurs deux parents, menacent de faire une fugue…
Évidemment, il ne faut pas prendre les menaces à la légère ni ignorer les émotions de vos enfants en vous concentrant seulement sur vos propres besoins. Il est nécessaire de discuter et de leur expliquer la situation, selon leur âge et leur capacité à comprendre ce qui se passe. Il est aussi important de ne pas se chicaner constamment devant eux. Et surtout, il faut s’assurer que les enfants comprennent parfaitement que chacun des parents les aime tout autant, malgré la situation, que la fin du couple ne signifie pas pour autant la fin de la famille. Parce que, que vous le veuillez ou non, vous restez toujours lié (au moins jusqu’à la majorité des enfants) à votre ex.
Il est aussi très important de respecter l’autre conjoint durant tout ce processus, de ne pas en dire du mal ou essayer de monter les enfants contre lui ou elle. Le ressentiment, la colère et la négativité sont ce qu’il y a de plus néfaste lorsqu’un couple se brise (plus que la séparation elle-même), et ce sont ces émotions qui sont le plus souvent à l’origine de ces problèmes psychologiques et traumatismes que l’on appréhende.
Il existe de nombreuses manières de s’assurer que la transition se passe en douceur. S’il vous semble difficile de dialoguer avec votre ex, il est possible de faire appel à un médiateur afin de régler tous les détails de la meilleure manière possible. Cela inclut la garde des enfants (garde partagée, garde alternée, etc.) ainsi que le règlement de la pension alimentaire (montant, fréquence, etc.).
Les biens matériels
On accumule souvent des choses de valeur avec les années : une maison, un chalet, une ou plusieurs voitures, des objets de collection, etc. Comment séparer tout cela?
Il faut d’abord savoir que, légalement parlant, seuls les couples mariés sans contrat de mariage doivent partager en deux la valeur totale des biens qui leur appartiennent. Ainsi, dans ce cas, la maison et les autres biens appartiennent également aux deux ex-époux, même si le tout est au nom du mari seulement.
En cas d’union libre, si les deux noms ne figurent pas sur les contrats d’hypothèque ou autres reçus, la personne qui est légalement propriétaire peut garder tous les biens, sans verser un seul dollar à son ex.
Il existe plusieurs façons de s’arranger pour le partage des biens matériels :
- Les deux conjoints s’entendent à l’amiable pour garder la maison et en laisser la jouissance à l’un ou l’autre. De plus en plus, on voit des couples qui choisissent de ne pas déraciner leurs enfants en leur permettant de rester à la maison : ce sont les parents qui vivent à l’extérieur, en alternance selon les ententes de garde.
- Les biens sont vendus, les dettes remboursées et l’argent restant partagé entre les deux.
- L’un des conjoints rachète à l’autre sa part de la maison.
La vie continue
Lorsqu’on est confronté à une rupture, on a souvent l’impression que tout est trop compliqué et qu’on n’arrivera pas à s’en sortir. Pourtant, après l’instabilité et le stress des premiers mois, on finit toujours par s’habituer à notre nouvelle vie. Une fois fait le deuil de cette relation, on est souvent plein d’une nouvelle énergie, de nouveaux projets et prêt à rencontrer quelqu’un d’autre qui nous conviendra mieux.
Il est aussi possible qu’une séparation vous fasse réaliser que, malgré vos difficultés conjugales, il y a encore trop d’amour entre vous et votre ex, et que vous choisissiez de donner une nouvelle chance à votre histoire. Rien n’est jamais définitif dans la vie, mais l’important est de vivre cette vie du mieux possible, avec la personne qui vous permet d’être vous-même et de vous épanouir.
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