Nous n’avons pas tous la même perception du désordre et de l’organisation, et cela peut causer des conflits avec les gens qui nous entourent. Cela est particulièrement vrai dans la vie conjugale : il est fréquent que les deux personnes impliquées dans une relation n’aient pas du tout les mêmes standards et les mêmes attentes face au rangement et au ménage du lieu de vie commun.
Comment faire lorsqu’on aime relaxer dans un endroit bien organisé et que l’autre ne ramasse pas ses choses, se laisse trainer, accumule sans jeter. Quelle est la solution?
Une surprise, vraiment?
Tout d’abord, il faut bien comprendre que votre douce moitié n’est pas devenu bordélique du jour au lendemain. Elle l’était sûrement déjà aux tous débuts de la relation, mais vous ne vous en étiez pas encore rendu compte puisque vous n’avez d’yeux que pour… ses yeux! Ou peut-être vous le cachiez-vous…
Lorsque vous avez décidé de vivre avec cette personne, vous saviez qu’il y aurait des choses plus difficiles à endurer que d’autres, parce que c’est toujours le cas, mais peut-être espériez-vous secrètement que votre partenaire ferait sa part de ménage et de rangement, que le désordre dans lequel il vivait avec ses deux colocs n’était pas de sa faute, qu’il allait subitement changer du jour au lendemain quand vous vous retrouveriez tous les deux dans votre petit nid d’amour… Mais il faut maintenant faire face à la réalité!
Pourquoi quelqu’un est-il désordonné?
Il y a beaucoup de réponses possibles, mais les raisons les plus fréquentes sont les suivantes :
- La personne n’a jamais eu besoin de ramasser son désordre, car quelqu’un le faisait toujours à sa place.
- La personne ne voit tout simplement pas le désordre : cela ne la dérange pas, elle se sent à l’aise dans les objets et les tas de vêtements ou autres.
- La personne vit une sorte d’insécurité et souhaite tout garder, elle est incapable de jeter quoi que ce soit, les choses s’empilent et on ne sait plus où les mettre !
- Dans les cas les plus compulsifs, la personne souffre alors d’un syndrome appelé «syndrome de Diogène».
- La personne a vécu avec des parents particulièrement sévères et exigeants en ce qui concerne le ménage et souhaite maintenant relaxer et faire les choses (ou pas) comme elle le souhaite.
Comment réagir?
On ne peut pas donner de solution parfaite, tout simplement parce qu’il est impossible de maitriser totalement ses réactions, surtout lorsque cela fait longtemps qu’on essaie de les minimiser! On peut endurer pendant quelque temps, passer des petites remarques, se mettre en colère… Mais une chose est certaine, c’est que rien ne pourra jamais être réglé tant que le sujet n’est pas abordé de manière claire.
La communication positive est toujours le meilleur moyen de faire passer un message : on choisit un bon moment pour aborder le sujet, on ne se montre pas agressif, on écoute l’autre, on respecte ses opinions… Bon, c’est vrai que c’est plus facile à dire qu’à faire et que bien souvent cette discussion que l’on voulait respectueuse finit en crise des deux côtés ou chacun lâche à l’autre des remarques pas toujours gentilles.
Trouver une solution pour régler le problème
La grande difficulté, c’est qu’il n’y a pas de solution unique. Chaque couple est différent et chaque personne peut supporter plus ou moins longtemps une situation donnée. Peut-être que vous êtes certain que votre conception de l’ordre est bien meilleure, et c’est vrai jusqu’à un certain point : elle est meilleure pour VOUS. Mais pas toujours pour la personne avec qui vous partagez votre quotidien…
Chaque personne doit apprendre à faire des concessions pour vivre harmonieusement avec l’autre : de la même manière que vous voudriez qu’il ou elle ramasse ses vêtements dans la salle de bain après avoir pris sa douche, peut-être votre partenaire aimerait que vous ne vous sentiez pas obligé de balayer la cuisine après chaque repas.
Élaborer une stratégie… ensemble!
Une chose est sure, ce n’est jamais en critiquant l’autre dans son ensemble que l’on peut arriver à quelque chose. Plutôt que de critiquer son bazar dans sa globalité, essayez de voir ce qui vous dérange le plus et abordez les points un à la fois. Et faites preuve d’humour. C’est souvent une excellente façon d’aborder les sujets de ce genre.
Par exemple, pourquoi ne pas commencer par demander simplement que ses vêtements soient ramassés et rangés. Expliquez comment cela vous aidera à vous sentir plus à l’aise et détendue de vous retrouver dans une chambre qui n’est pas systématiquement encombrée.
Vous devez être spécifique dans vos demandes parce que personne ne peut lire dans vos pensées : qu’est-ce qui vous dérange le plus? Les vêtements qui trainent? Les bibelots poussiéreux qui s’entassent? Les piles de livres? Il y a de meilleures chances d’arriver à quelque chose si on sait exactement ce qui doit changer. Ne soyez pas trop exigeant(e) et restez ouvert aux compromis…
SI vous disposez d’assez d’espace, pourquoi ne pas offrir au désorganisé du couple une pièce où il pourra faire tout ce qu’il veut? Elle aura peut-être l’air d’une zone sinistrée à vos yeux, mais le plus important, c’est que les pièces pour toute la famille soient mieux rangées, n’est-ce pas?
Et si rien ne fonctionne…
Parfois, rien ne marche. La situation ménagère dans votre couple devient une obsession et la situation est si tendue que rien ne semble pouvoir arranger les choses. Il se peut que le désordre ne soit alors qu’un prétexte et que la source du problème soit bien plus profonde. Il se peut aussi que l’un des deux protagonistes souhaite sortir de la relation (consciemment ou pas) et profite de ce désaccord pour engendrer une rupture.
SI votre relation vous tient vraiment à cœur et que vous ne souhaitez pas y mettre terme, il est possible de consulter un thérapeute spécialisé afin de déterminer l’origine réelle de vos problèmes et tâcher d’y remédier.
Et si le désordre est vraiment la seule chose qui soit problématique entre vous, pourquoi ne pas demander l’aide d’un organisateur professionnel qui pourra vous trouver des moyens de ranger votre maison et la garder en ordre le plus longtemps possible?
Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie