Motiver son enfant est un défi constant à travers son périple scolaire, mais cette année, plus que jamais, il sera de taille. Alors que certains enfants seront les plus heureux du monde de reprendre le chemin de l’école, d’autres seront totalement démotivés. Pourquoi certains enfants ont-ils tant de difficulté à trouver une source de motivation, et ce, indépendamment du contexte de la pandémie de la COVID-19? Comment faire pour les aider?
Pourquoi mon enfant est-il démotivé?
On pourrait retourner la question et demander aux parents « pourquoi, par moment, vous n’avez pas envie d’aller travailler? »
En tout premier lieu, il faut prendre conscience qu’on ne peut aimer constamment quelque chose qui demande un effort, peu importe si cet effort est mental ou physique. Par conséquent, il est tout à fait normal de connaitre des périodes plus ou moins enthousiastes. Cela étant dit, il convient de faire preuve de compréhension et d’assurer à votre enfant votre soutien (et votre amour) inconditionnel, tant par vos paroles que par des actions réelles.
En contexte de pandémie, la démotivation peut être associée à différents facteurs. La fermeture abrupte des écoles en mars derniers a plongé de nombreux jeunes dans un quotidien différent. Depuis ce jour, certains sont retournés sur les bancs d’école, d’autres non.
Ils ont eu le temps de s’ennuyer, d’autres ont découvert une tout autre facette de l’existence alors que les horaires stricts ont disparu. Le retour à l’école fait le bonheur de la plupart, mais évidemment, certains peuvent être démotivés et ne plus trouver de sens à ces journées réglées. Pour les enfants du primaire, le retour à un horaire défini et à une charge de travail considérable peut être une source de démotivation, alors que pour les adolescents, qui sont dorénavant sur le marché du travail, ce sera la perte de leurs revenus hebdomadaires qui peuvent les démotiver. Pourquoi aller à l’école tous les jours, quand il est possible de travailler?
D’autres jeunes peuvent avoir des appréhensions liées aux changements causés par la présence de la COVID-19. Celles-ci peuvent également nuire à la motivation.
Quoi faire concrètement
Acceptez la période d’adaptation
Chaque année, le retour à l’école s’avère une période d’adaptation. Cette année, elle le sera plus que jamais. Mais cette adaptation s’avère essentielle. Discutez avec votre enfant afin de savoir comment il se sent, quelles sont ses appréhensions, mais aussi ses joies.
Ne minimisez pas ses inquiétudes, écoutez et, lorsque possible, tentez de les désamorcer. Sa réalité a changé plusieurs fois en l’espace de quelques mois, et certains comprennent qu’elle peut à tout moment changer à nouveau. Tout cela peut être une source de démotivation, mais il faut malgré tout conserver le cap. La discussion est alors souvent salvatrice. Évidemment, les échanges ne sont pas les mêmes avec un tout-petit qu’avec un adolescent, mais peu importent les paroles dites, elles permettent de se raccrocher à des éléments communs. Jeunes et moins jeunes comprennent alors que leurs parents vivent la même chose, que l’adaptation n’est pas toujours facile, mais nécessaire. Soyez transparents, autant que possible et ensuite, expliquez-leur pourquoi l’école est si importante.
Le confinement a poussé les enfants dans une réalité obligée, il est impératif de reprendre le chemin de l’école : pour l’apprentissage, bien sûr, mais également pour les rencontres, pour la découverte.
Partagez votre amour de l’école
Évidemment, pour que la motivation revienne, votre collaboration est primordiale.
Les derniers mois ont été teintés de positifs, comme de négatifs. Mais il faut maintenant regarder vers l’avant.
Si votre enfant vous entend sans arrêt raconter combien vous détestiez l’école dans votre jeunesse, si vous critiquez ouvertement ses enseignants (ou le système scolaire), si vous répétez continuellement que l’école ne sert à rien... Il y a de fortes chances que votre chérubin s’approprie vos convictions et décroche à un très jeune âge.
Pour que votre jeune reste motivé, il convient de l’appuyer de diverses façons, mais soyez également conscient que l’argument généralement utilisé, soit « tu dois étudier pour avoir un bon travail et gagner beaucoup d’argent plus tard » n’est pas très convaincant pour votre jeune enfant. Il ne pense pas à long terme, il ne se visualise pas en tant que P.D.G. d’une grande boite ou avocat ou horticulteur! Valorisez chacun de ses apprentissages et non simplement le résultat. Il doit trouver du plaisir à apprendre, c’est primordial.
Intéressez-vous à ce qu’il fait à l’école
Posez des questions, demandez-lui ce qu’il a appris aujourd’hui, avec qui il a joué pendant la récréation, ce qu’il a moins aimé dans sa journée. L’important est que votre enfant sente que la partie de sa vie qu’il passe loin de vous est tout aussi sérieuse à vos yeux que le temps passé à la maison.
Envoyez un mot
Envoyez à l’occasion un mot à son professeur, par le biais du cahier de liaison ou de l’agenda, pour le remercier de son travail, pour clarifier certains points, pour demander un rendez-vous. Sachez que les enseignants sont toujours ouverts à dialoguer avec les parents de leurs élèves. Une bonne relation parent-professeur est essentielle. Vous faites équipe avec votre enfant pour l’aider à réussir.
Surveillez les devoirs
Autant que possible, surveillez la période de devoirs. Il faut installer une saine routine de travail à la maison, et ce, dès la première année. Si les habitudes sont acquises à un jeune âge, il est fort probable qu’elles seront conservées tout au long de la scolarité.
Encouragez-le
Félicitez votre enfant pour ses progrès et ses bonnes notes, accordez-lui des récompenses ou des privilèges, à l’occasion, afin de couronner ses efforts. Inspirez-vous de ces 4 façons d’encourager la confiance en soi des enfants pour motiver votre enfant.
Évitez de revenir sans cesse sur ses travaux moins satisfaisants
Si votre enfant échoue dans une matière, il en est déjà conscient. L’enfoncer encore plus ne servira qu’à minimiser son estime personnelle. Tâchez plutôt de chercher, ensemble, des solutions à ce problème (un prof particulier, un cahier d’exercices pour la maison). Soyez alerte aux signaux d’anxiété de performance, un stress que vivent de nombreux enfants, et ce, dès le primaire.
Rassurez-le
Rassurez votre enfant en lui laissant clairement savoir qu’il a droit à l’erreur, et évitez absolument de le comparer à d’autres élèves ou à ses frères ou sœurs. Chacun apprend à son rythme et selon ses capacités.
Participez aux activités
Participez, dans la mesure du possible, aux activités scolaires auxquelles vous êtes invités (soirées cinéma, sorties, conseils de parents, rencontres parents-professeurs). Votre enfant sera fier de vous présenter à ses camarades et votre implication dans son école sera pour lui une preuve tangible de l’importance que vous accordez à ses études.
Si les rencontres sont virtuelles, assurez-vous également d’y prendre part. L’implication des parents à l’école diffèrera peut-être en contexte de pandémie, mais il ne faut pas la négliger pour autant.
À la maison
Pour qu’un jeune se sente à l’aise et évolue agréablement dans le milieu scolaire, il doit avant tout avoir envie d’apprendre. Il ne faut pas attendre des enseignants qu’ils créent cette envie chez votre enfant, car c’est notre rôle à nous, parents, d’éduquer nos enfants. Le corps scolaire est là pour nous seconder dans cette tâche, mais il ne faut pas baisser les bras et s’attendre à des miracles si nous n’y mettons pas d’efforts.
Ainsi, il est nécessaire d’instaurer chez vous un climat positif qui valorise les apprentissages en tout genre. Et il n’est pas nécessaire pour cela d’être « plate ».
Quelques idées pour valoriser l’apprentissage
- Offrez plus souvent des livres à vos enfants, sur des sujets qui les intéressent : les animaux, les sports, les volcans, le corps humain... Chaque enfant a des passions et vous les connaissez mieux que personne!
- Allez ensemble à la bibliothèque.
- Jouez à des jeux de société (de type questions-réponses) en famille : les jeux constituent un excellent moyen d’apprendre de façon ludique.
- Profitez de vos sorties pour apprendre ensemble (sur les arbres, les insectes, la construction des routes, etc.). Les enfants sont souvent curieux et posent des questions sur tout : lorsque vous ne connaissez pas la réponse, effectuez ensemble une recherche Internet sur le sujet, plutôt que de clore tout bonnement le sujet par un « je sais pas! ».
- Proposez à vos enfants d’écouter des émissions documentaires (il en existe d’excellentes).
- Encouragez vos enfants à pratiquer des activités parascolaires (mais pas trop!).
Quand la démotivation persiste...
Si votre enfant, malgré tous vos efforts, semble conserver une attitude négative face à l’école, il convient de prendre la chose au sérieux. Posez-lui des questions discrètes :
- Est-ce qu’il subit des pressions de la part d’autres élèves ou des professeurs?
- Est-ce qu’il a des amis?
- Est-ce qu’il entend correctement et voit bien au tableau?
- Est-ce qu’il a de la difficulté à se concentrer?
Il peut devenir nécessaire de contacter le personnel scolaire (enseignant, orthopédagogue, psychopédagogue) si la situation vous inquiète. Faites confiance à ces professionnels de l’éducation : ils sauront vous diriger adéquatement, vous et votre enfant.
*** Rappelez-vous que votre enfant a avant tout besoin de se sentir valorisé à vos yeux, de savoir que vous l’aimez et l’encouragez dans ce qu’il fait. Si vous l’aidez à acquérir une bonne estime de soi, ses chances de réussite scolaire en seront décuplées...