Même s'il est haut comme trois pommes, votre petit trésor peut vivre de l'anxiété. En effet, les enfants, à certains moments de leur vie, doivent faire face à de grandes peurs. Ils n'ont souvent pas tous les moyens pour les affronter ni pour les exprimer. Ils ont besoin de nous, les parents, pour les aider à confronter ces craintes.
Une réaction normale
En règle générale, l'anxiété chez l'enfant est normale. C'est une réaction saine face à un danger. Les symptômes sont souvent les mêmes que chez l'adulte, par exemple :
- Changement de comportement ;
- Problèmes de sommeil ;
- Rythme cardiaque élevé.
Seulement, l'enfant ne réagit pas comme l'adulte et cette réaction varie selon son stade de développement. Il faut prendre le temps de comprendre ce qui se passe dans sa vie afin de bien cerner la source de l'anxiété.
L'angoisse de séparation
Tous les enfants passent par des étapes normales de développement dans lesquelles l'anxiété est présente. La première commence vers l'âge de 8 mois. Votre bébé se met tout à coup à réagir plus ou moins fortement à votre absence (lorsque vous êtes hors de sa vue) et à vos départs. C'est l'angoisse de séparation. C'est une étape importante dans le développement de l'enfant. Bébé vient de se rendre compte qu'il est une personne distincte de ses parents et que ceux-ci peuvent « disparaitre ». Mais ce n'est pas parce que cette réaction est normale qu'il faut l'écarter du revers de la main.
Que faire?
On doit aider bébé à faire face à cette nouvelle réalité.
- Lorsqu'on doit s'absenter, on prend le temps de dire au revoir d'un ton rassurant. L'enfant comprendra graduellement que papa et maman finissent toujours par revenir, qu'ils existent, même s'il ne les voit plus.
- On ne s'absente pas en catimini pour s'éviter une crise de larmes qui nous arrache le coeur. Filer en douce peut faire naitre de l'insécurité chez l'enfant qui vivra une crainte constante de nous voir partir.
- Le jeu, qui s'avère à tout âge un formidable outil d'apprentissage, peut l'aider pendant cette période. C'est le temps de faire des « coucous! » en se cachant le visage. On peut aussi s'amuser à cacher et faire réapparaitre un jouet.
Il faut noter que cette période peut s'étendre sur plusieurs années pendant lesquelles l'enfant vivra cette peur de la séparation par vagues.
Les cauchemars et les peurs
Vers l'âge de 3 ou 4 ans, l'enfant commence à faire des cauchemars et à manifester certaines peurs que les adultes sont tentés de qualifier d'irrationnelles. Votre trésor a peur des ombres dans sa chambre, du monstre sous le lit ou dans la penderie. Il se réveille également en pleine nuit, pris de panique à la suite d'un rêve effrayant.
Que faire?
- La peur, pour l'enfant, est bien réelle. Il faut donc éviter de la minimiser ou de raisonner. On essaie plutôt de rassurer notre enfant et de l'écouter.
- On regarde avec lui sous le lit par exemple ou on accroche près de son lit un gri-gri qui « chasse les mauvais rêves ».
- On peut aussi laisser une petite lumière allumée dans sa chambre. Ainsi, on l'encourage à s'exprimer et on renforce le lien de confiance entre lui et nous.
D'autres causes d'anxiété
À tout âge, votre enfant peut souffrir d'anxiété. Son sommeil devient perturbé, son comportement change (il est plus agressif, agité ou semble triste, par exemple). Il est parfois facile de mettre le doigt sur la situation qui cause de l'inquiétude (conflits familiaux, décès...).
Que faire?
- Souvent, il faut investiguer en douceur pour le comprendre et l'aider.
- En tout temps, parlez-lui. Posez-lui des questions et aidez-le à mettre des mots sur ses émotions.
- Surtout, écoutez-le sans tenter de trouver des solutions.
- Un déménagement récent, un changement d'école ou de garderie, un match décisif ou un examen important peut être la source de son malaise. Notre enfant peut aussi être perturbé par des événements de l'actualité, s'il est exposé aux journaux ou aux bulletins de nouvelles.
- Si aucun événement extérieur ne semble être en cause, c'est peut-être notre propre anxiété ou notre propre stress que l'enfant ressent. Si c'est le cas, on ne se culpabilise pas et on essaie de remédier à la situation.
Quand l'anxiété devient un problème
On l'a vu, l'anxiété est normale. Elle contribue à l'adaptation de l'enfant et peut parfois l'empêcher de prendre des risques inutiles. Mais, dans certains cas, elle peut devenir un problème important.
Les troubles anxieux
Si son malaise est tel qu'il est incapable de fonctionner normalement et que son état perturbe la vie de toute la maisonnée, il est possible qu'il souffre de troubles anxieux. Entre 6 et 13% des enfants et des adolescents en seraient affectés, selon eSanteMentale.ca. L'anxiété généralisée, les phobies, les troubles obsessivo-compulsifs sont tous des types de troubles anxieux. Leurs causes sont multiples et complexes et peuvent résulter à la fois de l'entourage, de prédispositions héréditaires et de facteurs psychologiques.
Si l'état de votre enfant vous inquiète, il est impératif que vous alliez consulter. Les troubles anxieux non traités peuvent vraiment miner sa vie et se transformer en malaises plus profonds et plus graves à l'adolescence et à l'âge adulte. Heureusement, les troubles anxieux chez l'enfant peuvent être traités avec succès.
On prend rendez-vous avec le médecin et on s'assure d'éliminer d'autres problèmes d'ordre physique (les enfants anxieux peuvent se plaindre de maux de ventre ou souffrir de diarrhée, par exemple). On essaie ensuite de trouver la cause de l'anxiété et, si nécessaire, le médecin le réfère à un spécialiste en santé mentale.
Les traitements sont multiples et peuvent inclure la prise de médicaments anxiolytiques ou antidépresseurs. Assurez-vous que le spécialiste possède une expertise dans le traitement des enfants et des adolescents.
N'hésitez pas à consulter un médecin si :
- L'anxiété nuit aux activités familiales
- L'anxiété empêche l'enfant de se faire des amis
- L'anxiété perturbe les habitudes de sommeil
- L'anxiété devient une excuse pour ne pas aller à l'école
- L'anxiété mène à un comportement compulsif
- L'anxiété mène à des peurs ou des phobies extrêmes
Différents organismes à votre disposition
Si vous ne réussissez pas à diminuer l’anxiété de votre enfant, n’hésitez pas à demander de l’aide, auprès de vos proches, ou auprès de différents organismes :
Pour plus d'information sur l'anxiété et les troubles anxieux :
Le Centre RBC d’expertise universitaire en Santé mentale de l’Université de Sherbrooke