Souffrez-vous d'alcoolisme? Une consommation modérée d'alcool fait partie des plaisirs de la vie pour une grande proportion de la population au pays. Toutefois, pour certaines personnes, cette consommation s'avère excessive et peut entrainer des problèmes d'alcoolisme à court, moyen ou long terme. Leur situation financière, professionnelle ou personnelle peut en être grandement affectée. Dans ce cas, on parle de consommation excessive d'alcool ou, plus communément, d'alcoolisme.
Mais où se situe la limite entre la consommation « sociale » et la vraie dépendance?
L'alcoolisme, qu'est-ce que c'est?
Par le passé, l'alcoolisme était considéré comme un vice, ou un problème d'ordre moral. De nos jours, on estime que c'est un trouble médical à part entière, souvent héréditaire. Les personnes alcooliques se retrouvent parmi toutes les classes sociales et l'alcoolisme affecte sérieusement la qualité de vie des gens touchés et de leurs proches.
On imagine souvent les alcooliques comme des personnes titubantes qui ne savent pas trop où elles vont, qui parlent avec une voix pâteuse et ont des propos incompréhensibles, ou se montrent violentes (verbalement et physiquement) avec leur entourage immédiat. Elles boivent dès le lever, se laissent aller, et ne sont capables de rien faire de leur vie. C'est parfois vrai, mais c'est loin d'être la seule réalité...
L'alcoolisme est avant tout une dépendance physique et psychologique à l'alcool et peut se manifester d'une multitude de façons. Parfois même, on ne se rend pas compte que notre consommation est problématique.
En plus des problèmes personnels et sociaux qu'elle occasionne, la consommation excessive d'alcool pendant des années augmente sérieusement les problèmes de santé en tout genre et peut être à l'origine de maladies comme le diabète, des lésions cérébrales, l'hypertension, des arythmies et lésions cardiaques, des maladies du foie et des ulcères, etc.
Comment savoir s'il y a un problème d'alcoolisme?
Seule la personne concernée peut savoir si sa consommation est problématique. Ainsi, un grand nombre de personnes choisissent de boire un petit apéritif pour relaxer en rentrant du travail. Pour certains, il s'agit d'un geste habituel et totalement anodin, dont ils n'auraient aucun mal à se passer. Alors que d'autres se rendent compte que cet unique « drink » quotidien leur tient tellement à coeur qu'ils ne peuvent plus envisager la vie sans lui et qu'ils deviennent de mauvaise humeur s'ils ne l'ont pas à leur disposition...
Globalement, les signes qui reflètent l'alcoolisme sont les suivants :
- On ment à notre entourage concernant notre consommation : « C'est seulement mon 2e verre » (mais en réalité, c'est le 3e ou le 4e).
- On cache les bouteilles qui se vident trop rapidement.
- On a systématiquement besoin d'un petit verre pour relaxer ou pour « oublier » les problèmes.
- À plusieurs reprises, notre entourage fait de petites remarques sur notre consommation.
- On se sent coupable ou honteux.
- On décide fréquemment de diminuer, mais sans y parvenir.
- On a parfois des épisodes de « black-out », durant lesquels on ne se souvient pas ce qu'on fait ou ce que les gens ont dit. Ou si on s'en souvient, on n'est pas très fier de nos actions.
- On pense que tout est sous contrôle et on se met dans des situations dangereuses (par exemple, en voiture).
- On se sent inconfortable à l'idée de ne pas avoir d'alcool pendant quelques jours.
- On consomme de plus en plus, même si cela ne se remarque pas : c'est un signe que la tolérance à l'alcool grandit.
- L'alcool cause de plus en plus de problèmes : absentéisme professionnel, « gueule de bois » fréquente, etc.
Évidemment, il y a plusieurs niveaux d'alcoolisme. Si on est un buveur social depuis des années, on ne devient pas du jour au lendemain un alcoolique. Mais si notre consommation augmente sensiblement d'année en année et si la privation occasionnelle d'alcool vous semble inconfortable, c'est peut-être que vous avez déjà une forme de dépendance.
Aider la personne qui a un problème d'alcoolisme
Admettre qu'on a un problème d'alcool est souvent un premier pas vers la guérison, mais c'est aussi le plus difficile. Pour un très grand nombre de personnes, l'image de l'alcoolique marginal et en marge de la société est la seule valable et, s'ils ne se reconnaissent pas dans ce tableau, ils refusent d'admettre que leur consommation est problématique. C'est bien évidemment du déni de réalité, et si l'on nie qu'on a un problème, on ne fait aucun pas pour améliorer la situation. Pourquoi changer si tout va bien?
En fait, la plupart des spécialistes affirment qu'on peut soutenir et encourager un proche qui décide de réduire sa consommation d'alcool, mais qu'il est presque toujours impossible de l'inciter à le faire si lui ou elle n'a pas admis que sa relation à l'alcool était problématique. Ce n'est qu'à force de patience et d'encouragements que l'on peut voir des résultats durables.
Par contre, plutôt que de toujours critiquer sa consommation et de s'en plaindre, il est préférable de lui faire comprendre les changements de comportement qui en découlent. Lorsqu'on ne fait qu'accuser et critiquer l'autre, cela entraine son déni et un sentiment de culpabilité qui le/la pousse souvent à boire encore plus. Par exemple, au lieu de dire « Tu bois 3 verres de whisky tous les jours en arrivant du bureau, c'est trop! », pourquoi ne pas lui faire remarquer « Les enfants aimeraient bien jouer avec toi, mais tu es souvent assis dans le canapé... » Bon, cela ne marche pas avec tout le monde, mais certaines personnes en tireront elles-mêmes la conclusion que si elles buvaient moins, elles auraient plus d'énergie pour du bon temps en famille...
Un élément déclencheur?
Presque tout le monde a besoin d'un élément déclencheur pour décider de maîtriser sa consommation d'alcool. Par contre, il ne s'agit pas toujours de quelque chose d'impératif, comme un accident, un black-out ou une rupture amoureuse.
Il peut arriver que la personne se rende compte petit à petit de son alcoolisme : il ou elle se sent désemparée lorsque sa marque préférée n'est pas au magasin, ses enfants lui font des réflexions, son/sa conjointe le critique régulièrement à ce sujet. Lorsqu'on est ouvert au changement et à l'introspection, et lorsqu'on se sent aimé sans être jugé, il est plus facile de prendre conscience du problème.
Des changements durables
Ce n'est pas tout de décider de réduire son alcoolisme. Cela est souvent loin d'être aisé et il est aussi très facile de retomber dans ce cercle vicieux si l'on n'y fait pas attention. Il faut poser des actions concrètes pour y parvenir, et il faut également savoir qu'on ne peut rien sans le soutien et les encouragements de nos proches.
Voici des moyens de mettre toutes les chances de son côté :
- On fait attention aux « zones dangereuses » : le 5 à 7 après le travail, l'apéritif quotidien, le verre de vin (ou les 3 verres) au souper... On identifie les moments où l'on est le plus tenté de boire et on essaie de planifier d'autres activités.
- On fait le ménage dans les placards, si nécessaire.
- On parle de ce qu'on ressent à nos proches (ou au moins à une personne de confiance).
- On cherche le soutien de ceux qui nous entourent, d'un professionnel (médecin, psychologue) ou d'un groupe de soutien (comme les Alcooliques anonymes), si nécessaire.
Retrouvez plus d'informations sur l'alcoolisme sur le site Web d'Éduc'alcool.
Consulter tous les contenus de Canal Vie Santé.
Note
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