Le télétravail a de nombreux avantages. Il permet entre autres de travailler où l’on veut. Cette pratique est de plus en plus courante, d’ailleurs 62 % des entreprises au Canada en offrent la possibilité à leurs employés. Pour ma part, j’apprécie cette liberté de travailler où et quand je veux. Cet été, mon bureau se déplace donc au gré de mes envies. Durant quelques semaines, il est sur l’eau, ce qui est extraordinaire en soi, mais qui comporte également quelques défis.
Travailler quand on veut, où l’on veut : le bonheur!
Selon moi, les plus grands avantages du travail à distance consistent à pouvoir effectuer notre travail quand on veut et où l’on veut. Évidemment, ces avantages peuvent se transformer en désavantages! D’autant plus lorsque l’été amène son lot de distractions, ainsi que des enfants qui nous tournent autour en permanence ou presque! Il est facile de remettre à plus tard et devenir les rois, ou les reines, de la procrastination.
Heureusement, mon travail est une passion, ce n’est donc pas une corvée de m’assoir pour écrire. Toutefois, je dois m’imposer un horaire et surtout, trouver le bon moment et le bon lieu.
Le moment optimal pour travailler
Le télétravail, dans plusieurs cas, permet de choisir les heures où l’on préfère travailler. On peut réaliser les tâches associées à notre emploi durant ces moments optimaux. En effet, tous les humains ne sont pas efficaces au même instant de la journée. Certains sont des lève-tôt, d’autres des couche-tard. Mais peu importe la période choisie, il semble que pour être réellement productif, il faut travailler un maximum de 4 heures par jour. En tout cas, c’est ce qu’Alex Soojung Kim Pung a découvert dans ses diverses recherches. Et je suis tout à fait en accord avec lui! Rien ne sert donc de rester durant de longues heures devant un écran d’ordinateur, il faut surtout trouver le bon moment où notre productivité est à son maximum.
Durant près d’un an, alors que je vivais sur mon bateau, j’ai vite réalisé que, pour moi, les heures matinales étaient les plus appropriées pour l’écriture. Ces heures où le calme règne, où la marmaille dort paisiblement et où les activités possibles sont restreintes. Durant ces précieuses minutes avant 9 heures du matin, l’efficacité est à son comble.
Sur la terre ferme, avec un rythme de vie différent, l’école et les activités ici et là, l’horaire doit être modifié. Cependant, lorsque je reviens sur mon voilier, le moment à privilégier pour travailler est facile à cerner. Puisque je suis une lève-tôt, cela correspond également à mon horloge interne. Aucun besoin de mettre une alarme pour me sortir du lit. La lueur du matin s’en charge tout naturellement. Et voilà qu’à 5 heures du matin, avec un bon café, je suis prête à travailler.
Cynthia Brunet
Un lieu qui favorise la concentration
Un autre aspect important s’avère indéniablement le lieu. Le travail à distance permet souvent d’augmenter son niveau de concentration. Néanmoins, à la maison, il faut se trouver un cocon loin des autres stimulations et loin de l’appel constant du ménage. Plusieurs opteront pour le travail dans des petits cafés. Même s’il y a des gens autour et du bruit, ces éléments permettent de s’isoler du brouhaha quotidien et de créer sa propre bulle.
Sur l’eau, avec quatre enfants, l’espace est restreint. Il n’est donc pas possible de se créer un endroit uniquement consacré au travail. Mais, je peux facilement me créer une petite bulle autant à l’intérieur de mon voilier qu’à l’extérieur pendant que tout le monde dort! Le calme total aide à s’isoler du reste du monde. Seuls les spectacles de la nature distraient mon esprit durant quelques secondes, mais je replonge aisément et totalement dans l’écriture.
Lorsqu’on réussit à trouver le bon lieu et le bon moment, notre concentration se voit accentuer. De plus, coupé de la réalité de notre société, il est facile de se recentrer et se consacrer complètement à notre travail.
Cynthia Brunet
Loin de l’Internet
Être sur l’eau signifie également avoir un accès restreint à l’univers dorénavant essentiel de l’Internet. Il s’agit là de la principale complexité de travailler à bord d'un voilier, dans une petite baie paisible. Les recherches doivent être effectuées auparavant. La mise en ligne doit être faite sur la terre ferme en dénichant un lieu qui offre le WIFI. Ou encore, il est possible de choisir le bon moment pour activer les données et ouvrir les valves de l’Internet, transférer les fichiers, patienter puisque la connexion est lente et enfin, savoir que tout fonctionne… ou en fait, que tout devrait fonctionner…
Bien sûr, le monde infini de l’Internet est précieux. On se retrouve vite démuni au niveau du travail lorsqu’on n’y a plus accès. Cependant, on devrait faire l’exercice de s’y couper sur une base régulière, car lorsqu’on ne peut plus se connecter, on se reconnecte avec soi-même, avec ceux qui nous entourent en chair et en os et avec la nature.
La patience devient essentielle et il faut accepter de ne pas obtenir de réponse dans l’immédiat. L’instantanéité laisse la place à l’intériorité. On trouve les mots et l’inspiration au fond de nous et non pas dans l’actualité qui nous bombardent sans cesse de nouvelles qu’on peine à digérer. On observe ce qui nous entoure, on voit véritablement.
Un bureau différent!
Un bateau, c’est petit et ce n’est pas toujours le bureau idéal. Mais lorsque quelques rayons de soleil surgissent discrètement, il est si facile de plonger dans les mots, d’être dans sa bulle. Pendant l’année où j’ai vécu sur mon voilier, je n’ai jamais autant écrit. Comme si le temps au ralenti permettait enfin aux mots de glisser librement sur mon clavier.
Alors oui, sur l’eau, on se retrouve avec un bureau au ralenti… ce qui est peu valorisé dans notre société. Pourtant, un bureau au ralenti n’en est pas toujours moins efficace, peut-être simplement différent?
Bref, le télétravail offre une magnifique flexibilité qui engendre un bel équilibre. L’équilibre nécessaire pour être heureux et offrir notre maximum au moment opportun. Ce qui donne des humains heureux… un élément non négligeable à notre époque!