L’intimidation constitue une préoccupation constante dans les écoles du Québec. Elle doit être prise au sérieux, mais heureusement, il existe des pistes de solutions qui peuvent être envisagées si votre enfant en est victime ou s’il est lui-même un intimidateur.
L’intimidation est à prendre au sérieux
Selon la Sécurité publique du Canada, 47 % des parents affirment que leur enfant a déjà subi de l’intimidation. Que l’on soit l’intimidateur ou la victime, l’intimidation augmente les risques de pensées suicidaires. Malheureusement, on ne peut s’attendre à ce que notre enfant vienne systématiquement se confier. Souvent, les enfants n’osent pas en parler à un adulte, par peur des représailles et aussi par crainte de se faire traiter de délateur.
Toutefois, le silence des victimes et des témoins fait en sorte que l’intimidation peut perdurer et croitre.
Les différentes formes d’intimidation
L’intimidation est répétée et non accidentelle. Elle peut être physique, verbale, sociale (on repend des rumeurs, on brise volontairement des amitiés), raciale et virtuelle (la cyberintimidation). On parle aussi d’intimidation dans les fréquentations amoureuses où le garçon humilie, ridiculise, brutalise sa copine (ou vice-versa).
À noter que l’intimidation n’est pas exclusive aux enfants, de nombreux adultes en sont également victimes dans leur milieu de travail ou dans leur cercle social. Si les adultes sont habituellement mieux outillés pour y faire face, l’intimidation n’en demeure pas moins pénible et blessante.
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Votre enfant est-il victime?
Soyez à l’affût des changements de comportement : désintérêt pour l’école, sautes d’humeur ou irritabilité, manque d’appétit. Votre enfant peut aussi se plaindre de maux de ventre ou de tête. Il a peu d’amis, il emprunte des chemins étranges pour se rendre à l’école. Il semble malheureux.
Quoi faire? Lui parler et lui poser directement la question. S’il est effectivement victime d’intimidation, assurez-lui votre aide et votre soutien. Ne prenez surtout pas la situation à la légère. Rassurez-le : il n’est pas un délateur. Il affirme ses droits et dénonce un comportement nuisible et inacceptable. Établissez une stratégie avec lui. Ne l’encouragez pas à se battre. Allez ensuite parler de la situation au personnel de l’école pour établir un plan d’action avec lui.
Pourquoi mon enfant?
Il n’y a pas de profil type de la victime, mais elle a souvent une différence qui la caractérise soit par son apparence, son poids, son expression de genre, un handicap ou encore la couleur de sa peau. Un enfant qui manque d’habiletés sociales court aussi plus de risque d’être victime d’intimidation, car il tend à être impulsif. Ses rapports aux autres sont souvent tendus. Il arrive qu’il soit aussi intimidateur envers d’autres enfants.
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Votre enfant est-il un intimidateur?
Si c’est le cas, votre première réaction sera sans doute de nier que ce soit possible. Restez ouvert et écoutez les faits. Parlez à votre enfant et tentez de comprendre ce qui le pousse à agir ainsi. Les intimidateurs peuvent être des enfants malheureux qui se vengent sur les autres. Ils attaquent avant d’être attaqués et voient ce type d’interaction comme une lutte de pouvoir normale (la loi du plus fort). Ils ont souvent été intimidés. Votre enfant doit comprendre clairement que son comportement est inacceptable, qu’il doit cesser immédiatement. Dites-lui clairement quelles seront les conséquences s’il continue l’intimidation. Établissez un plan d’action avec le personnel de l’école.
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Le pouvoir des témoins
On peut tenter de préparer son enfant à la possibilité d’être victime d’intimidation ou l’éduquer pour faire en sorte qu’il ne devienne pas un intimidateur, mais les chances sont que votre enfant ne sera ni victime ni bourreau. La plupart des enfants sont témoins de l’intimidation. Néanmoins, le rôle de cette majorité silencieuse est primordial. Si les témoins s’insurgent et réagissent, les intimidateurs n’auront pas le sentiment de contrôle et de supériorité qu’ils recherchent. Il est donc important comme parent de parler à votre enfant du rôle qu’il a à jouer s’il est en présence d’intimidation. Il y a fort à parier qu’il est témoin de gestes de la sorte plusieurs fois par jour. Ce n’est qu’en brisant le silence que l’intimidation peut être vaincue.
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Pour vous aider à briser le silence
Il existe plusieurs ressources pour les parents et les enfants :
- Jeunesse j’écoute : 1 800 668-6868
- La ligne parents : (514) 288-5555 ou au 1 800 361-5085
- Tel-Jeunes (514) 288-2266 (Montréal) ou au 1 800 263-2266
- Fondation Jasmin Roy
Sources : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Canada.ca
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