Au Québec, nous bénéficions d’un système scolaire inclusif et d’avant-garde qui encourage le maintien dans les écoles régulières, lorsque c’est possible, des élèves qui nécessitent un suivi particulier. Cela concerne bien sûr les handicaps physiques et mentaux, mais aussi toutes sortes de difficultés d’apprentissage ou de comportement.
Les écoles disposent donc de subventions et de spécialistes (orthopédagogues, pédopsychologues, éducateurs spécialisés, etc.) afin d’assurer la meilleure scolarité possible pour les élèves en difficulté.
Toutefois, il arrive que l’on sache pertinemment que notre enfant a des besoins particuliers, sans qu’il bénéficie pour autant de ces services… Que faire pour changer cette situation?
Pour quel problème?
Avant d’entreprendre des démarches particulières, il est nécessaire d’évaluer la situation. En tant que parents, nous connaissons nos enfants mieux que quiconque et pouvons donc voir assez rapidement si quelque chose a changé récemment dans leur comportement… mais il arrive aussi que nous nous fassions un sang d’encre pour des problèmes qui ne sont pas dramatiques!
Mon enfant a besoin d’aide?
Si vous trouvez que votre enfant a changé dernièrement, qu’il semble triste ou agressif, ou encore si sa prononciation vous inquiète (cela est particulièrement vrai chez les plus jeunes), il est possible qu’il ait effectivement besoin d’obtenir un suivi avec l’un des spécialistes de son école. Dans l’immense majorité des cas, c’est le personnel enseignant qui entreprend la démarche en vous contactant directement afin de vous faire part de leurs observations.
Il arrive aussi que vous soyez apparemment la seule personne à vous rendre compte que quelque chose ne « tourne pas rond. » Si tel est le cas, vous avez le droit et la possibilité de demander à ce que votre enfant bénéficie des services qui sont disponibles dans son école. Pour cela, il est nécessaire de passer par son enseignant. Vous devriez le rencontrer (avec ou sans l’enfant, selon le problème), lui exposer vos inquiétudes et demander à ce que votre jeune puisse rencontrer le psychologue, l’orthopédagogue ou autre.
L’enseignant est tenu de tenir compte de votre demande et d’amorcer une démarche à cet effet. Toutefois, si les spécialistes de l’école estiment que le cas de votre enfant n’est pas critique, il pourrait attendre plusieurs semaines avant de commencer à recevoir l’aide que vous réclamez. C’est une question de priorité : si de nombreux jeunes de l’école sont déjà suivis et disposent d’un diagnostic médical, ils passent avant.
Bien sûr, dans le cas d’un problème ponctuel, il est possible de s’arranger : si votre enfant semble déprimé parce que son chien est mort et qu’il refuse d’en parler avec vous, il est probable que le psychologue accepte de le rencontrer pour discuter de ses sentiments.
Besoin d’un diagnostic?
Lorsqu’il est question d’un problème de comportement ou d’apprentissage plus sérieux, encore une fois l’enseignant de votre enfant entreprendra le plus souvent les démarches en vous contactant directement. Toutefois, pour bénéficier d’un suivi régulier et de toutes les aides disponibles, il est primordial d’obtenir un diagnostic médical.
Pour ce faire, vous devez consulter un pédiatre ou votre médecin de famille. Une fois que le diagnostic de votre enfant est établi, l’école travaille de concert avec vous ainsi que le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de votre région pour vous permettre de bénéficier de tous les services auxquels vous et votre enfant avez droit.
Dans la réalité…
Nous avons exposé les circonstances idéales… Mais malgré les meilleures intentions des enseignants, spécialistes et médecins, il arrive très souvent que les parents doivent se battre afin d’obtenir ce diagnostic indispensable qui permettra à leur enfant de profiter du suivi auquel il a droit. L’attente est souvent interminable et vous serez placés sur une liste d’attente de plusieurs mois avant d’avoir ce fameux papier qui vous ouvrira toutes les portes. Quelques mois, au niveau de votre enfant, cela peut vite se transformer en une année scolaire complète ou presque.
C’est pour cette raison qu’un nombre grandissant de personnes choisissent de consulter un médecin au privé. Il arrive même de plus en plus souvent que les intervenants des CSSS leur conseillent cette option afin de pouvoir entamer les démarches au plus vite. Une fois le fameux diagnostic en main, il devient beaucoup plus facile de traiter avec l’enseignant, les spécialistes et la direction de l’école de votre enfant.
De plus, il faut noter que la manière de traiter les dossiers diffère selon les commissions scolaires, et parfois même d’une école à l’autre dans la même commission.
Pour plus de renseignements
Si vous avez des questions ou des inquiétudes concernant le comportement et/ou les apprentissages de votre enfant, il est primordial de prendre des mesures le plus rapidement possible. Si vous ne savez pas par où commencer, sachez que les CSSS sont toujours un excellent point de départ. Ils disposent de toute l’information nécessaire et sauront vous diriger adéquatement et vous expliquer les démarches à entamer, si nécessaire.
Cécile Moreschi, rédactrice Canal Vie