La très populaire psychologue pour enfant Nadia Gagnier a publié en 2012 un livre intitulé À l'aide! Il y a de l'intimidation à mon école, aux Éditions La Presse. En voici un extrait afin de mieux comprendre comment prévenir les risques que votre enfant devienne victime d'intimidation.
Les menaces d'agression physique et les agressions physiques
Quand on pense à l'intimidation, la première image qui nous vient souvent en tête est celle d'un dur à cuire qui semble costaud et qui impose sa loi à l'école en menaçant les autres de leur « arranger le portait » ou de les attendre à la sortie de l'école. Pas besoin d'être un expert pour savoir que ces gestes sont de l'intimidation... C'est probablement la forme la plus claire et la moins subtile d'intimidation!
Les agressions physiques telles que frapper, pousser, bousculer, donner des coups de pied ou des coups de poing font également partie de ce type d'intimidation. On pourrait également y inclure le taxage, le vol et la violence dans les relations amoureuses.
Les fausses rumeurs
Voilà déjà une forme un peu plus subtile d'intimidation : la diffamation. Lancer et maintenir une fausse rumeur qui porte atteinte à la réputation d'un autre élève peut avoir des conséquences catastrophiques sur son estime de soi, sur son intégration sociale et même sur sa santé mentale. Ces petits gestes qui peuvent paraître anodins durant l'enfance sont carrément illégaux chez les adultes et peuvent faire l'objet de poursuites.
L'humiliation
Quand un élève en humilie un autre devant des pairs, soit en lui criant des noms, en le critiquant de façon agressive ou en faisant des blagues douteuses à son sujet, cela peut être aussi douloureux psychologiquement qu'un coup de poing au visage peut l'être physiquement, et peut-être même plus. Dans des formes plus extrêmes, on peut penser à certaines cérémonies d'initiation qui se font parfois au cégep ou dans des équipes sportives. Il s'agit parfois de situations isolées qui ne se répéteront plus, mais l'intensité de l'humiliation que le jeune subit est très élevée. Dans certains cas, ce sera peut-être le début d'un acharnement sur la même personne pour une plus longue durée que le seul événement de l'initiation. On pourrait également inclure le harcèlement sexuel dans ce type d'intimidation.
La cyberintimidation
On en parle beaucoup parce que cela rend le phénomène de l'intimidation plus intense, plus constant (jour et nuit) pour la victime et plus difficile à contrôler par les adultes. À partir du moment où un enfant ou un adolescent est devant un ordinateur, un cellulaire ou tout autre objet lui donnant accès à Internet ou à un réseau, il peut vivre de la cyberintimidation. Il peut recevoir des courriels ou des textos haineux, des insultes, des propos humiliants. Les fausses rumeurs, discutées au point précédent, peuvent se répandre à une vitesse folle avec les nouveaux outils de communication.
Certains élèves lancent même parfois une fausse page Facebook avec pour sujet un élève et toutes ses caractéristiques négatives. Tous les élèves peuvent ensuite ajouter leurs commentaires négatifs sur le « babillard », le principal intéressé pouvant évidemment lire tout cela, à son grand désespoir. Ces outils peuvent servir à exclure, humilier, menacer et lancer de fausses rumeurs, donc presque toutes les formes d'intimidation peuvent se faire virtuellement. C'est probablement la raison pour laquelle on entend de plus en plus parler de ce phénomène. La technologie peut rendre l'intimidation très intense pour une victime, et difficilement contrôlable pour les personnes qui voudraient l'aider.
L'exclusion
Il peut être normal de ne pas avoir envie de jouer ou d'être en équipe avec tel ou tel ami, de temps à autre. Par contre, il arrive qu'un élève soit systématiquement exclu de toute activité de groupe, de tout travail d'équipe ou même de simples jeux de cour de récréation. Quand l'exclusion s'acharne sur un même élève sur une base quotidienne et de façon prolongée, cela peut être considéré comme de l'intimidation.
À l’aide ! Il y a de l’intimidation à mon école. Par Nadia Gagnier, éditions La Presse, 2012. ISBN : 9782897050481
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