Nous avons tous entendu parler de ce soi-disant phénomène selon lequel une femme qui essaie à tout prix de tomber enceinte et qui stresse à ce sujet aurait plus de difficulté qu’une autre à atteindre son objectif de devenir mère. Mais est-ce scientifiquement prouvé? Quel est l’impact réel du stress sur la capacité de conception? Tâchons de faire le point sur ce sujet.
L’influence du stress sur la santé globale…
On est encore loin de comprendre tous les effets du stress, mais une chose est certaine : il a une influence directe sur la santé, et touche plusieurs fonctions de notre organisme. Une personne très stressée, quelles que soient ses raisons, sera plus à même de souffrir de plusieurs symptômes. Ainsi, il est maintenant prouvé que le stress peut, entre autres choses :
- influencer le système immunitaire;
- affecter l’équilibre hormonal;
- jouer un rôle sur la fonction cardio-vasculaire (haute pression).
… et sur la fécondité
Une fois admis que le stress peut débalancer notre organisme, il n’y a qu’un pas à faire pour affirmer qu’il joue aussi un rôle sur la capacité d’une femme à concevoir un enfant.
Lorsque le cycle de la femme est régulier, un ovule est normalement produit et expulsé dans la trompe de Fallope en milieu de cycle, soit vers le 14e jour, pour un cycle moyen de 28 jours. Ainsi, avoir des relations sexuelles dans les journées précédant et suivant exactement la date d’ovulation permet à une majorité de tomber enceinte, dans un délai moyen de 5 à 6 mois selon La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.
Toutefois, lorsqu’une femme est soumise à un grand stress ponctuel ou à une période prolongée de stress (même moindre), il peut arriver que le système hormonal soit déréglé au point que l’ovulation n’arrive pas du tout, ou encore, qu’elle survienne de manière aléatoire.
En effet, diverses études, dont celle de l’Université d’Oxford en Angleterre et de l’Université de Louisville aux États-Unis, ont démontré que le stress durant la période d’ovulation avait clairement un impact négatif. Les chercheurs de l’Université de Louisville ont noté que les femmes stressées diminuaient de 40 % leur chance de tomber enceinte. Heureusement, la situation est réversible. Dès que le stress tombe, la fertilité revient.
Il est cependant tout aussi important de se rappeler que, de nos jours, les couples attendent de plus en plus pour avoir un premier enfant. L’âge de la future mère affecte directement le niveau de fertilité. Lorsqu’on combine ce facteur au stress, la capacité de concevoir un bébé s’en voit nécessairement diminuée. Il faut donc prendre en considération ces différents éléments lorsque l’on souhaite tomber enceinte et surtout s’armer de patience.
Quand on stresse de stresser
De plus, il ne faut pas oublier qu’une femme qui essaie désespérément d’avoir un bébé peut, en plus de toutes les tensions inhérentes à la vie quotidienne, stresser encore plus parce qu’elle éprouve des difficultés à combler son désir de devenir mère. Il s’agit donc d’un cercle vicieux dont il est souvent difficile de sortir. Et c’est sans compter les nombreux commentaires (peut-être fondés, mais qui n’en sont pas moins exaspérants) des amis, proches et membres de la famille. Oui, on sait qu’il ne faut pas devenir obsédée par l’idée d’enfanter, mais se faire dire par tout le monde « Tu n’as qu’à relaxer et ensuite, ça marchera! », cela n’aide pas vraiment, n’est-ce pas?
Il n’est pas nécessaire de garder son désir d’enfant pour soi, mais ce serait une bonne idée de choisir pour confidentes des personnes proches qui ne passeront pas de réflexions (même bien intentionnées) tous les deux jours pour savoir comment progresse votre projet.
Des solutions?
Malheureusement, il n’existe pas de remède miracle! Les médecins spécialisés en fertilité considèrent qu’une femme de moins de 35 ans qui a des relations sexuelles non protégées 3-4 fois par semaine devrait concevoir un enfant entre 6 et 12 mois après le début des « pratiques ». Si ce n’est pas le cas, on envisage d’habitude des tests de fertilité.
Et si tout semble normal, il n’y a pas beaucoup de solutions : c’est alors qu’il devient nécessaire, pour mettre toutes les chances de son côté, de faire tout le possible (et l’impossible). Puisque l’on sait désormais que le stress joue réellement un rôle dans la fertilité, une première piste consiste à le réduire au maximum. Bien sûr, cela est plus facile à dire qu’à faire, mais il existe quelques moyens :
- Essayer de remettre du piquant dans votre vie sexuelle afin de faire l’amour pour le plaisir, passionnément, et pas seulement en espérant que le test de grossesse se révèlera positif.
- Arrêter de calculer sans cesse les jours du cycle.
- Apprendre à contrôler sa respiration.
- Pratiquer la méditation régulièrement.
- Faire de l’exercice, en particulier du yoga.
- Manger sainement.
- Dormir suffisamment.
- Éviter les lieux, les activités et les personnes qui vous mettent mal à l’aise.
- Prendre un peu de temps chaque jour pour faire quelque chose que vous aimez, seule : une promenade, un peu de lecture, une longue douche parfumée.
Évidemment, ces conseils ne peuvent pas vous faire tomber enceinte, mais ils peuvent vous permettre de voir la vie d’un autre angle. Peut-être est-ce simplement ce dont votre corps a besoin pour enfin accueillir un petit être unique.