Sans vouloir divulgâcher quoi que ce soit, quand on tape les mots «COVID» et «traitement» dans le plus célèbre des moteurs de recherche, la première chose qui apparaît en haut de la page, bien avant les premiers résultats de la requête, c'est une alerte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : «À ce jour, il n’existe pas de vaccins ou de médicaments spécifiques à la COVID-19. Des traitements font l’objet d’études et seront testés dans le cadre d’essais cliniques».
On ne peut pas être plus clair. Il n'existe certes pas de traitement au moment de la rédaction de cet article, mais partout sur la planète, des propositions de traitements sont explorés, des plus prometteurs... aux plus extravagants.
La très médiatisée chloroquine
C'est certainement le médicament qui a fait le plus parler de lui en ce qui concerne les options de traitement de la COVID-19. Utilisée depuis des décennies dans le traitement du paludisme, la chloroquine et son dérivé, l'hydroxychloroquine, a été mise sur le devant de la scène en février 2020 quand l'infectiologue et professeur de microbiologie français Didier Raoult a mis en lumière une étude qui avançait la potentielle efficacité du médicament contre la maladie quand il avait la forme de phosphate de chloroquine. Cette supposée efficacité de la chloroquine contre le virus est cependant encore discutée et ne fait pas l'unanimité, faute d'études validées par la communauté scientifique.
En effet, les études qui ont été menées jusqu'à présent sur ce médicament ne respectaient pas les protocoles habituels permettant de valider les résultats (nombre trop restreint de patients testés, non-utilisation de la méthode «double-aveugle», absence d'un groupe témoins...).
Malgré cela, la chloroquine reste la «vedette» des médicaments, Donald Trump ayant contribué à maintenir sa notoriété. Il a d'ailleurs reconnu en début de semaine prendre un comprimé par jour d'hydroxychloroquine. Le Brésil et son président très contesté Jair Bolsonaro ont également fait le choix de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine, le ministère de la Santé du Brésil en recommande en effet l'usage pour les patients qui sont légèrement atteints par la COVID-19.
De multiples recherches concernant ce médicament sont néanmoins en cours, notamment au Canada. L'Institut national d'excellence en santé et services sociaux indique à ce propos que «Des essais cliniques au Canada et à l’international sont en cours de réalisation; ils permettront de mieux apprécier les effets de ces molécules en prévention de l’infection par le SRAS-Cov2 et d’augmenter le niveau de preuve scientifique».
Pour tout lire sur la COVID-19, c'est ici.
Une kyrielle d'essais
À l'heure actuelle, aucun traitement n'a encore été trouvé contre la COVID-19, mais les scientifiques sont à pied d'oeuvre et multiplient les essais cliniques et les études, notamment à partir de médicaments existants.
Quand on se rend sur le site de Santé Canada, on constate que plus d'une trentaine d'essais sont en cours partout au pays, en voici quelques exemples:
- Lopinavir/ ritonavir (Unity Health Toronto)
- Hydroxychloroquine (Institut de recherché du Centre universitaire de santé McGill, St. Joseph's Health Care Parkwood site)
- Colchicine (Institut de cardiologie de Montréal)
- Vitamine C (Centre de recherche du centre hospitalier universitaire de Sherbrooke
Voici la liste de tous les essais cliniques COVID-19 autorisés par Santé Canada au 21 mai 2020:
Capture d'écran / https://www.inesss.qc.ca/
Pour résumer la situation, on peut dire qu'il existe des dizaines de pistes, mais aucun résultat tangible pour le moment. L'Institut national d'excellence en santé et services sociaux indique la liste des traitements qui sont actuellement testés : Aucun n'a pour le moment été validé.
Vaccin : la grande inconnue
En ce qui concerne la mise au point d'un vaccin contre la COVID-19, il y a également beaucoup de questions qui demeurent en suspens. Quand sera-t-il disponible est évidemment la grande inconnue.
De nombreuses recherches sont menées partout sur la planète, Santé Canada, par la voix du premier ministre Justin Trudeau, vient d'ailleurs d'approuver un essai clinique d'un vaccin contre la COVID-19. C'est le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) qui travaillera avec les différents fabricants dans le but de distribuer le vaccin au pays si les tests étaient concluants.
Cette première phase d'essais se tiendra à l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse. Le premier ministre a néanmoins rappelé qu'il s'agissait d'une procédure chronophage. «La recherche et le développement prennent du temps, et doivent être bien faits. Mais ce sont des nouvelles encourageantes», a déclaré JustinTrudeau.
Le problème étant mondial, on assiste à une collaboration internationale dans la recherche. Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) à Montréal collabore ainsi avec la firme chinoise CanSino Biologics Inc. (CanSino BIO) au développement d’un vaccin contre la COVID-19.
Il est évidemment impossible de prédire avec certitude la date à laquelle un vaccin sera disponible (quelques semaines, quelques mois, plusieurs années...). Mais dans cette course mondiale, la société de biotechnologique américaine Moderna vient d'annoncer lundi des résultats préliminaires prometteurs. Elle a mis au point un vaccin expérimental (mRNA-1273) qui a été testé sur huit volontaires pour le moment, des essais à plus grande échelle sont planifiés pour le mois de juillet. Selon la firme, le vaccin a déclenché une réponse immunitaire similaire à ce qui est observé chez les individus qui ont été contaminés par la COVID-19 de façon naturelle.
Le cas de la vitamine C
Parmi les remèdes naturels qui ont fait parler d'eux récemment comme de potentiels traitement de la maladie, il y a les vitamines C et D3. De nombreux sites et Youtubeurs ont relayé l'information selon laquelle le fait de prendre de fortes doses de vitamines C et D3 aiderait à lutter contre la COVID-19. Or, selon un récent article du Détecteur de rumeurs (rédigé par une journaliste scientifique de l’Agence Science-Presse), cette affirmation n'est pas fondée. «l’efficacité de la vitamine C contre le rhume ou la grippe est elle-même une information exagérée qui court depuis longtemps».
Cela dit, l'article souligne néanmoins que «dans le contexte d’urgence entourant l’actuelle pandémie, des patients, notamment à New York et à Wuhan, ont été soumis, ces dernières semaines, sous supervision médicale, à des injections de fortes doses de vitamine C, dans l’espoir que cela contribue à réduire la présence du virus. Des résultats sont attendus dans les prochaines semaines ou les prochains mois».
À lire aussi : La vitamine C et le rhume : mythe ou réalité?
Traitements farfelus
Bien qu'il n'existe aucun traitement efficace contre la maladie, certains n'hésitent pas à avancer des propositions de traitements farfelus, inefficaces, voire dangereux. Selon un article de Science et Avenir, certains ont ainsi prétendu que prendre de la cocaïne était efficace, ce qui est absolument faux ou que de se rincer le nez avec une solution saline avait un impact positif contre la maladie, faux également.
Autres propositions de «remèdes» inefficaces mentionnées dans l'article: se laver les mains avec l'urine d'un enfant, manger de l'ail ou encore utiliser de l'huile de sésame comme désinfectant. Qui dit mieux?
Jusqu'à la découverte d'un traitement qui aura été validé par la communauté scientifique et dont les effets auront été prouvés à grande échelle et sur une période de temps suffisante, il faut se résoudre à accepter la réalité: rien ne guérit pour le moment de la COVID-19.
Retrouvez plus d'informations sur la COVID-19 sur le site Web du gouvernement du Québec.
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